Santé publique : des marges de progression pour une meilleure politique de prévention

 

La France dispose de plusieurs marges de manœuvre pour renforcer sa politique sanitaire en matière de prévention.

En matière de lutte contre les cancers, la prévention est devenue une priorité des pouvoirs publics, que ce soit la prévention primaire (éviter l’apparition de la maladie) que la prévention secondaire (détection précoce), car on estime qu’environ 40 % des cas de cancer pourraient être évités.

Au niveau européen, comme le mentionne l’Organisation européenne du cancer (ECO), le plan européen pour vaincre le cancer a introduit une nouvelle approche en matière de détection du cancer : un dépistage élargi et de meilleure qualité. L’UE veut voir naître une génération libérée du tabac (moins de 5 % de consommateurs) d’ici à 2040, réduire la consommation nocive d’alcool, mais aussi la pollution de l’environnement, l’exposition aux substances cancérigènes et aux rayonnements et veut enfin améliorer les connaissances et les compétences dans le domaine de la santé afin de promouvoir des modes de vie plus sains.

Réduire de 60 000 par an le nombre des « cancers évitables »

Après trois plans de lutte contre le cancer d’une durée de cinq ans, la France a acté en 2021 une stratégie décennale. La feuille de route, établie d’abord pour la période 2021-2025, dispose d’un budget en hausse de 20 % de 1,74 milliard d’euros.

Améliorer la prévention est l’un des 4 piliers de ce plan piloté par l’Institut national du cancer. L’objectif affiché était ambitieux : réduire de 60 000 par an (sur un total de 153 000) le nombre des « cancers évitables » d’ici 2040. L’exécutif et l’Inca veulent convaincre davantage de Français de participer aux trois dépistages pour le cancer du sein, le cancer colorectal et le col de l’utérus avec l’ambition de réaliser un million de dépistages en plus à l’horizon 2025, contre 9 millions chaque année.

En présentant cette stratégie en février 2021, Emmanuel Macron avait dit viser une « génération sans tabac » pour ceux qui auront 20 ans en 2030, soit dix ans avant l’objectif européen. Un objectif très ambitieux mais la France, en matière de prévention, s’en donne-t-elle les moyens ?

D’autres pays (Danemark, Royaume-Uni) ont introduit des restrictions plus dures qu’en France sur le tabac. Et sur l’alcool, on se souvient que le gouvernement avait enterré une campagne-choc de Santé publique France et n’a pas soutenu la campagne Dry January… Toutefois le ministère de la Santé et l’Assurance maladie ont généralisé cette année Mon Bilan Prévention, ouvert aux assurés sociaux qui ont entre 18 et 25 ans, 45 et 50 ans, 60 et 65 ans et 70 et 75 ans. Un dispositif freiné par un manque de visibilité et les doutes des médecins qui n’y voient rien de neuf…

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