J'ai été diagnostiqué d'un cancer du testicule gauche à seulement 20 ans. Je trouve cela important de témoigner car pour un homme, c'est toujours compliqué ce genre de chose.
Le jour de l'annonce de mon cancer des testicules, je l'ai très mal vécu comme je pense quiconque reçoit ce type de nouvelle. Dans mon cas, les pronostics des médecins étaient très bons, ce qui m'a énormément rassuré.
Après l'annonce, j'ai tout de suite appelé mon entourage proche pour leur en parler, j'avais besoin d'un soutien pour m'accompagner dans cette épreuve. J'ai cependant préféré que cela ne s'ébruite pas trop.
J'ai effectué un suivi de trois cycles à l'hôpital Saint-Louis. La chimio au début était supportable pendant les deux premiers cycles, mais le troisième était un peu plus compliqué, je n'avais plus la force de marcher. Après ces trois cycles, suite à l'injection de la chimiothérapie par voie intraveineuse, j'ai contracté une thrombose qui a été été soignée par l'administration d'anticoagulants pendant plusieurs mois.
Depuis ce jours, je vis constamment dans le stress d'être à nouveau malade. J'ai constamment besoin de faire des prises de sang pour vérifier mes marqueurs. Pendant mon traitement et la première année, je ne me rendais pas vraiment compte de ce que j'avais vécu, j'étais très détaché de tout ça. J'ai sûrement sous estimé "l'après cancer", j'aurais aimé être plus suivi au niveau psychologique.
Je n'ai pas été accompagné par une association, je pense qu'à cette époque, j'étais encore trop pudique pour en parler.
Il est vrai que les cancers touchant les hommes, en particulier celui-ci, restent un sujet tabou, et c'est encore le cas pour moi. Aujourd'hui, j'éprouve toujours des difficultés à parler de ce que j'ai traversé. Je pense que cela ne devrait pas être ainsi, mais c'est comme cela que la société est faite.
Le message que je souhaite transmettre est qu'il n'y a aucune honte à avoir été malade.