Cancers masculins : Patrick témoigne

 

L'histoire de Patrick

À 60 ans, tout jeune retraité, on me diagnostique un cancer de la prostate suite à une rupture amoureuse. J’avais des problèmes de sexualité : il y avait des érections mais plus d’éjaculation.

L’estime de vous-même disparaît alors, vous culpabilisez de ne pas satisfaire votre partenaire. S’ensuit séparation et dépression. Sur l'avis de mon médecin, j'ai fait des analyses de sang, d'urine et contrôle des PSA. L’annonce arrive et, en quelques minutes, tout s’effondre. J'ai tout de suite pensé à la mort. Il faut faire le tri et rapidement réagir car sinon, avec le contre-coup de la rupture en plus, on peut vite s’écrouler.

Je me suis fait opérer puis j’ai suivi un traitement d’hormonothérapie et j’ai dû porter une sonde pendant 1 mois. À ce moment-là, je me suis rapproché des équipes de la Ligue des Alpes-Maritimes et j’ai bénéficié d’une écoute, via une psychologue. Au début j’avais tout à apprendre... Le lâcher-prise a été très dur. Il fallait s’ouvrir face à cette psychologue. C’est un poids sur les épaules qu’il fallait que je l’enlève.

La maladie, c’est comme un marqueur qui vous fait honte, vous avez l’impression qu’on vous regarde. C’est pour ça que c’est plus facile de dialoguer avec des gens qui sont proches ou qui ont une maladie.

Passer le cap et aller voir la psychologue a été compliqué au début, puis vraiment bénéfique. J’ai bénéficié également d’activités physiques adaptées grâce au comité du 06. Des activités qui m’étaient parfois inconnues et presque "trop" féminines à mon goût. Mais je n’ai pas eu peur et j'ai testé ! La natation, elle, a été salvatrice : 7 fois par semaine et cela m'a permis de me reconstruire.

Aujourd'hui, je redoute la prochaine fois que je rencontrerais une femme. Je commence à peine à prendre conscience de la problématique parce que je libère la parole. C’est une première étape et mon point de vue sur la vie a changé : je prends conscience de la pathologie et dès que l’on peut avoir.

Le message que j’aimerais faire passer : il ne faut pas avoir honte de parler des symptômes, d’en parler et d’être en phase avec soi-même. Si vous êtes en couple, c’est compliqué mais il faut dialoguer, et surtout aller se faire dépister !

Retrouvez l'histoire de Patrick en podcast

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