Cancer de la peau

Les cancers de la peau peuvent pour la plupart être prévenus. Pour cela, il faut limiter les temps d’exposition au soleil et éviter à tout prix les coups de soleil, notamment dans la petite enfance car ils favorisent la survenue des mélanomes et des carcinomes basocellulaires. Le carcinome épidermoïde, également appelé carcinome spino-cellulaire, est très répandu. Il s'agit d'un cancer à forte agressivité. Dans la plupart des cas les carcinomes épidermoïdes sont causés par une exposition chronique aux rayons du soleil. 

Les personnes qui ont les poils et les cheveux blonds ou roux et les yeux bleus, verts ou gris, ont un risque plus grand. Après un premier cancer cutané, une surveillance régulière est nécessaire et l’exposition au soleil restreinte et les modes de protection accrus car le risque de survenue d’un nouveau cancer de la peau est augmenté.

En savoir plus sur le cancer de la peau

Chiffres clés
Types de cancers
Facteurs de risque
Dépistage
Diagnostic
Traitements
Prévention
Chiffres clés

Chiffres clés

Les cancers de la peau sont parmi les plus fréquents des cancers.

Selon Santé Publique France, chaque année, entre 141 200 et 243 500 cas sont diagnostiqués en France et plus de 85 % d’entre eux sont attribuables aux ultraviolets (UV)[1]

Il existe plusieurs types de cancers de la peau, leurs caractéristiques sont différentes selon les cellules dont ils sont issus : 70 % environ sont des carcinomes basocellulaires et 20 % des carcinomes épidermoïdes (aussi appelés spinocellulaires). 

Les mélanomes cutanés représentent 10 % des cancers de la peau. En 2023, le nombre de nouveaux cas de mélanome serait d’environ 18 000, en augmentation de 2 % par an depuis 2010, en 2018, on dénombre 1980 décès liés à ce cancer[2].

Les statistiques sur le cancer de la peau autre que le mélanome révèlent que le risque d’en être atteint augmente avec l’âge. 

Les statistiques sur les cancers de la peau sont très imparfaites car les registres du cancer ne recueillent pas de données sur les cancers de la peau autres que le mélanome. Ceci explique l’imprécision des chiffres donnés pour les cancers de la peau autre que le mélanome.


[1] Cancers de la Peau santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers/cancers-de-la-peau
[2] Panorama des cancers en France INCa - édition 2023 e-cancer.fr/Presse/Dossiers-et-communiques-de-presse/Panorama-des-cancers-en-France-l-Institut-national-du-cancer-publie-l-edition-2023-rassemblant-les-donnees-les-plus-recentes

Types de cancers

Types de cancers

Les cancers de la peau sont de deux types :

  • Les mélanomes sont les moins fréquents mais les plus graves, formant souvent des métastases ; mais détectés assez tôt, ils sont de bons pronostics.
    Ils se développent aux dépens des mélanocytes, cellules qui fabriquent les pigments cutanés et situés dans la partie profonde de l’épiderme.
  • Les carcinomes se développent aux dépens des cellules superficielles de l’épiderme. 
    Ils sont de deux types : 
    • Les carcinomes basocellulaires, les plus fréquents, ils n’évoluent que localement et ne forment pas de métastases. Ils se situent généralement sur le visage, au niveau du cou ou encore sur le haut du tronc.
    • Les carcinomes épidermoïdes ou spinocellulaires. Ils ont pour point de départ des cellules situées en surface de l’épiderme et ont une capacité accrue à former des métastases. Ils peuvent se développer sur toutes les parties du corps, mais également au niveau des muqueuses buccales ou génitales[1].

[1] sfdermato.org/page-30-fiches-information-patients 

Facteurs de risque

Facteurs de risque

Le principal facteur de risque de cancer cutané reste l’exposition au soleil (mais également aux UV artificiels comme ceux délivrés dans les cabines de bronzage).
Ces rayons UV peuvent traverser les différentes couches de la peau et la membrane des cellules : ils peuvent alors causer des lésions au niveau de l’ADN des cellules, et conduire à leur transformation en cellules tumorales.

Les autres facteurs de risque sont individuels, tels que : 

  • les antécédents personnels de cancer cutané ;
  • le type de peau : plus le phototype est faible (peau, cheveux, couleur des yeux clairs, etc.), plus le risque est grand ;
  • l’exposition au soleil durant l’enfance ;
  • la présence de taches de rousseur en grand nombre ou encore de grains de beauté ;
  • un affaiblissement du système immunitaire ;
  • l'albinisme qui se caractérise par un manque de mélanine dans la peau, les yeux et les cheveux. La peau des personnes atteintes d’albinisme brûle plus facilement, les rendant plus à risque au cancer de la peau ;
  • la présence de taches de rousseur en grand nombre ou encore de grains de beauté ;
  • la xeroderma pigmentosum est une affection héréditaire de la peau qui l’empêche de réparer les dommages causés par le soleil ;
  • la nævomatose basocellulaire est aussi appelée syndrome de Gorlin ou carcinomatose basocellulaire. C’est un trouble héréditaire rare causé par une mutation dans un gène suppresseur de tumeur appelé gène patched 1 (PTCH1).

 

Ou sont médicaux et environnementaux, tels que : 

  • l’exposition importante au soleil durant l’enfance ;
  • un affaiblissement du système immunitaire. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli ont un risque augmenté d’être atteintes d’un cancer de la peau autre que le mélanome. Il s’agit des personnes prenant des traitements immunosuppresseurs comme pour les greffes d’organe ou celles infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ;
  • l'exposition à des radiations qu’elles soient dues à la radiothérapie ou à la suite de retombées nucléaires, comme ce fut lors d’Hiroshima au Japon. Elles sont cause d’une augmentation du risque pour les cancers de la peau autres que le mélanome ;
  • l'exposition à la PUVA thérapie qui est employée pour traiter certaines affections cutanées comme le psoriasis.

 

Ou également professionnels, tels que :

  • la fréquence et la durée d’exposition au soleil, pour des activités récréatives mais aussi en particulier dans certaines professions qui travaillent en extérieur comme les marins, les agriculteurs, les travailleurs du BTP, ou en altitude comme les alpinistes, guides, personnels navigants de l’aéronautique, spationautes, etc. ;
  • l'exposition professionnelle à certains produits comme le charbon et l'argile litée, le goudron et le brai industriels, la créosote, la suie de cheminée et la paraffine ;
  • l'arsenic : être en contact avec l’arsenic accroît le risque de cancer de la peau autre que le mélanome. 
    • L’exposition peut être professionnelle ou environnementale, car l’arsenic est une substance présente naturellement dans la roche et le sol mais aussi dans certains types de produits de préservation du bois, de pesticides et d’insecticides.
    • Les personnes qui travaillent dans l'exploitation minière et la fusion des minerais peuvent être exposées à l’arsenic. Celles qui fabriquent et appliquent des pesticides et des insecticides peuvent aussi être exposées à l'arsenic.
    • Le plus grand risque d'exposition est la consommation d'eau potable qui contient une concentration élevée d'arsenic ; soit par infiltration des sources naturelles soit par pollution secondaire à l’exploitation minière, à la fonderie/métallurgie par fusion des minerais ou à des usines de fabrication.

 

Pour en savoir plus sur :

Dépistage

Dépistage

La détection précoce d'un mélanome cutané est indispensable : elle offre une meilleure chance de guérison. Elle consiste en un auto-examen régulier de la peau qui permet le repérage de toute lésion suspecte[1][5].

Il est tout d’abord recommandé : 

  • d’effectuer un auto-examen de votre peau tous les trois mois ;
  • de consulter un médecin si une anomalie de la peau est constatée.

 

Ce qui peut inquiéter :

Se référer au Guide Pratique de l’INCa[2]

  • une lésion ancienne de la peau qui se met à saigner quand on la touche, qui grossit ou qui se modifie ;
  • une plaie qui ne cicatrise pas ;
  • une tache brune ou un bouton qui apparaît sur la peau et qui persiste ;
  • un grain de beauté différent des autres. Tous les grains de beauté d’une personne se ressemblent. Celui qui « n'est pas comme les autres » doit donc attirer l’attention. C’est le principe du « vilain petit canard » ; 
  • un grain de beauté qui change d'aspect rapidement (dans sa forme, sa taille, sa couleur ou son épaisseur). Aidez-vous des critères ABCDE.
    • A comme Asymétrie : le grain de beauté n'est pas régulier, ni rond, ni ovale et ses reliefs ne sont pas répartis régulièrement autour de son centre ;
    • B comme Bords irréguliers : ses bords sont irréguliers et mal délimités ;
    • C comme Couleur : il présente plusieurs couleurs (noir, bleu, marron, rouge ou blanc) ;
    • D comme Diamètre : il est de grande taille (plus de 6 mm) ;
    • E comme Évolution : il évolue et grossit, change d'épaisseur et de couleur.

 

Depuis 1998, une Journée Nationale du Dépistage du Cancer de la Peau[3] a été créée par le ministère de la Santé, et soutenue par l’Institut National du Cancer (INCa). Ces journées sont également l’occasion de rappeler les principaux messages de prévention à l'ensemble de la population concernant l’exposition aux UV qu'ils soient naturels ou artificiels.

Très sensibilisés aux enjeux d'une politique offensive de santé publique, les dermatologues sont régulièrement impliqués dans les actions d'éducation et de prévention qui figurent au premier plan des programmes gouvernementaux de lutte contre le cancer[4].


[1] Ameli.fr - Le dépistage du mélanome ameli.fr/paris/assure/sante/themes/melanome/depistage 
[2] Guide pratique Cancers de la peau : s’informer sur les risques et se protéger INCa ameli.fr/sites/default/files/Documents/Brochure_DEPMEL22_Guide%20pratique_Cancers%20de%20la%20peau_octobre%202022.pdf
[3] Syndicat national des dermatologues : 27ème édition de la campagne d’été « Sauver sa peau » dermatos.fr/sauversapeau2024/ 
[4] Société française de dermatologie : sfdermato.org/page-30-fiches-information-patients 
[5] Comprendre le Mélanome / Ligue contre le cancer - Centres de lutte contre le cancer - Société française de dermatologie :  oncoderm.fr/upload/recommandations/6471-Comprendre-le-melanome-de-la-.pdf 

Diagnostic

Diagnostic

Le mélanome[1]

Il peut se situer n'importe où sur le corps, y compris sur le cuir chevelu. On le trouve assez fréquemment sur le tronc chez l'homme et sur les jambes chez la femme.

Il peut se manifester de deux façons :

  • par l'apparition d'une petite tache pigmentée sur une peau saine (cas le plus fréquent) ;
  • par la modification d'un grain de beauté préexistant et dont les bords sont irréguliers, dont la couleur se modifie ou qui saigne.

Un examen clinique est alors nécessaire pour vérifier ces éléments. Le dermatologue s’aide d’une dermoscope (appareil grossissant) et peut réaliser une palpation des aires ganglionnaires afin de déceler d’éventuelles grosseurs qui pourraient indiquer que le mélanome s’est disséminé.

Lorsque la suspicion de mélanome est confirmée par le dermatologue, la totalité de la lésion est retirée afin d’être analysée au laboratoire. On parle d'exérèse diagnostique.

Seul l'examen anatomopathologique (réalisé en laboratoire) des tissus prélevés en totalité permet de confirmer le diagnostic de mélanome et de déterminer son stade.

Les principaux facteurs pronostiques sont :

  • l’épaisseur du mélanome, (mesurée par l’indice de Breslow) ;
  • la présence ou non d’ulcération du mélanome ;
  • le calcul du nombre de mitoses au mm² (pour les mélanomes d’épaisseur ≤ 1 mm).

Ceci permet de définir le stade du mélanome et d’orienter le choix des traitements.

Le carcinome épidermoïde ou spinocellulaire 

Il se développe le plus souvent sur les zones exposées aux rayons ultraviolets (UV), mais également au niveau de cicatrices, de plaies cutanées et d’autres zones de lésions cutanées, essentiellement sur le visage. La peau montre à ce niveau des signes de dommages causés par le soleil (rides, changements de pigments, etc.).

Il apparait sous forme de plaques épaisses, rugueuses et squameuses pouvant former une croûte ou des saignements (verrues, plaies ou encore excroissances avec bords surélevées, etc.)[2].

Le carcinome basocellulaire ne métastase jamais et son pronostic est donc purement local ; cette tumeur se présente sur la peau sous la forme d’une plaque rose, d’un bouton perlé ; ou d’une plaque mal limitée cicatricielle.


[1] Diagnostic d’un mélanome - e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Melanome-de-la-peau/Diagnostic-et-bilan-initial
[2] Société française de dermatologie : sfdermato.org/page-30-fiches-information-patients 

Traitements

Traitement

Traitement des carcinomes basocellulaires[1]

Le traitement chirurgical est toujours privilégié dans le cas de carcinomes basocellulaires invasifs. Lorsque la chirurgie n'est pas possible, un traitement ciblé oral ou la radiothérapie peuvent être proposés.

Les immunothérapies sont en cours d'expérimentation et ne sont pas encore facilement accessibles en dehors des essais cliniques.

Pour les carcinomes basocellulaires superficiels, des traitements locaux sont également possibles. Il s'agit de la photothérapie dynamique, de l'application d'une crème (imiquimod, inducteur d’interféron) ou d'une chimiothérapie locale : le 5-Fluoro-Uracile (5-FU).

Traitement des carcinomes épidermoïdes[1]

Le traitement de première intention est chirurgical. Le carcinome épidermoïde doit être enlevé en totalité, avec des marges de tissu sain tout autour de la tumeur. Une reconstruction peut donc s'avérer nécessaire par la suite.

En cas de métastases ganglionnaires, le traitement associe un traitement chirurgical et une radiothérapie. En cas de forme inopérable ou métastatique on peut proposer une immunothérapie ou une chimiothérapie.

Traitement du mélanome[2]

Le traitement est chirurgical : une exérèse large, dont les marges sont fonction de l'épaisseur du mélanome. Une fois les résultats de l'analyse histologique obtenus (et notamment de l'épaisseur du mélanome), la reprise d'exérèse avec des marges saines adaptées est réalisée.

L'analyse du ganglion sentinelle (ganglion lymphatique dans lequel confluent les vaisseaux lymphatiques correspondant à la zone où s'est développé le mélanome) peut être réalisée pour les mélanomes d'épaisseur supérieure à 0.8 mm). En cas de présence de cellules cancéreuses dans le ganglion sentinelle, on ne propose plus de chirurgie complémentaire (curage ganglionnaire) mais plutôt un traitement médical adjuvant par immunothérapie ou thérapies ciblées (ciblant, entre autres, la mutation BRAF, retrouvée dans la moitié des cas) pour diminuer le risque de récidive.


[1] Société française de dermatologie : sfdermato.org/page-30-fiches-information-patients 
[2] Ligue contre le cancer et INCa : les traitements du mélanome de la peau

Ce guide présente le traitement et le suivi du mélanome de la peau : les traitements qui peuvent vous être proposés, la façon dont ils sont choisis, leurs buts, leur déroulement, leurs effets indésirables. Il décrit le rôle des différents professionnels que vous rencontrez et propose des informations pratiques et des ressources utiles pour vous et vos proches. Il présente également, en annexe, une description des examens réalisés lors du diagnostic. Enfin, un glossaire définit les mots que vous entendrez peut-être au cours de vos traitements ; ils sont identifiés par un astérisque (*) dans le texte.

Prévention

Prévention

Les cancers de la peau peuvent pour la plupart être prévenus. Pour cela, il faut limiter les temps d’exposition au soleil et éviter à tout prix les coups de soleil, notamment dans la petite enfance car ils favorisent la survenue des mélanomes et des carcinomes basocellulaires. Les sujets blonds à peau claire ont un risque plus grand. Après un premier cancer cutané, une surveillance régulière est nécessaire car le risque de survenue d’un nouveau cancer de la peau est augmenté.

Cependant, quel que soit le type de votre peau, plusieurs précautions sont à prendre pour réduire la pénétration des rayons UV dans la peau :

  • ne pas s'exposer ou rechercher l'ombre (préau, intérieur, arbre, etc.) au maximum, 
  • en été, éviter impérativement le soleil durant les heures où les rayons solaires sont les plus intenses : entre 12h et 16h,
  • en cas d'exposition, porter des vêtements couvrants et si possible anti-UV : longs et amples, un chapeau à bords larges, une paire de lunettes de soleil avec filtre anti-UV (norme CE, catégorie 3 ou 4) et avec des montures enveloppantes,
  • appliquer de la crème solaire indice 50 anti-UVB et anti-UVA : toutes les 2h et après la baignage ou après le sport (transpiration) sur les parties découvertes du corps (visage, mains, avant-bras). Même une crème indice 50 ne filtre pas à 100 % les UV. L'utilisation d'une crème solaire ne doit pas vous conduire à augmenter la durée d'exposition solaire.

 

Il est également recommandé de ne pas avoir recours au bronzage artificiel (cabines UV), qui, contrairement à certaines idées reçues, ne prépare pas la peau au soleil et dont les effets nocifs se cumulent avec ceux des UV naturels du soleil.

Chez l’enfant, jusqu’à la puberté, la peau est plus fine et le système pigmentaire immature, ce qui la rend plus vulnérable aux effets cancérogènes des rayons UV.

Plus de 80 % des cancers de la peau sont liés à des expositions excessives au soleil, principalement des expositions régulières et intenses pendant l’enfance. Les coups de soleil de l'enfance font les cancers à l'âge adulte. Quel que soit le phototype de vos enfants, protégez-les et apprenez-leur à se protéger.

Les enfants de moins de 3 ans ne doivent pas être exposés au soleil[1].


[1] e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Exposition-aux-rayonnements-UV/Mieux-se-proteger-du-soleil 

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