La vaccination contre les papilloma virus

Pour qui, quand, pourquoi ?

 

Les cancers du col de l'utérus touchent près de 3 000 femmes et causent environ 1 100 décès chaque année en France. Ils sont liés dans plus de 95% des cas à une infection par un papillomavirus humain (HPV). Pour prévenir les cancers du col de l’utérus, un vaccin est proposé dès l'âge de 11 ans.

Cette vaccination est complémentaire au test de dépistage cervico-utérin, ou frottis, recommandé tous les trois ans de 25 à 65 ans dès le 1° rapport sexuel. Ainsi, 35 000 lésions précancéreuses ou cancéreuses du col de l’utérus sont dépistées chaque année et peuvent nécessiter une surveillance ou un traitement.

HPV et cancers : éradiquer le cancer du col de l’utérus et les autres cancers liés aux HPV

Cancers du col utérin, du vagin et de la vulve chez la femme, du pénis chez l'homme, cancer de l'anus et de l'oropharynx chez les deux sexes… Les papillomavirus humains peuvent causer de nombreux cancers. Être vacciné contre ces virus est donc indispensable pour les filles comme pour les garçons ! Chaque année, environ 6 300 cancers diagnostiqués sont liés aux HPV (hommes et femmes), dont près de 3 000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus. 1 100 femmes en meurent tous les ans.

Loin des objectifs de vaccination

La vaccination HPV permet de mieux prévenir ces cancers. Hélas, elle est loin d’être généralisée. Disponible en France depuis 2007, elle n’a pas rencontré le succès escompté. En 2019, seulement 24 % des jeunes filles ont bénéficié de l’ensemble des injections nécessaires, loin derrière l’objectif de 60 % fixé par le Plan cancer 2014-2019. Ce vaccin est cependant nécessaire et efficace pour lutter contre les cancers liés aux HPV et peut permettre, à terme, de les éradiquer. Déjà remboursé pour les filles, il l’est également pour les garçons depuis janvier 2021.

Le vaccin HPV, une arme efficace contre plusieurs cancers et maladies

hpvLes infections à papillomavirus humains sont sexuellement transmissibles et très fréquentes. Lorsqu’elles persistent dans l’organisme, elles peuvent créer des lésions précancéreuses capables d’évoluer en cancers du col de l’utérus et d’autres types de cancers. Le vaccin HPV permet une protection renforcée contre la majorité des HPV oncogènes !

Associé au dépistage du cancer du col de l’utérus à partir de 25 ans pour les femmes (frottis ou test HPV), il représente donc une arme pour éviter une grande partie de certains cancers et sauver des vies.

  • Chez la femme : 2 920 cancers du col, 1 100 anus, 360 oropharynx, cavité orale et larynx, 200 cancers de la vulve et du vagin ;
  • Chez l’homme : près d’un tiers des cancers liés aux HPV touchent les hommes : 1 060 oropharynx, 360 anus, plus de 300 de la cavité orale, larynx et pénis.

Nouvelles recommandations : le vaccin recommandé pour les filles ET les garçons

La Haute Autorité de Santé a formulé de nouvelles recommandations effectives depuis le début de l’année 2021 : désormais, les garçons sont eux aussi encouragés à se faire vacciner entre 11 et 14 ans. Un rattrapage des vaccins est recommandé pour tous les adolescents, quel que soit leur sexe, de 15 à 19 ans révolus.

Constituée de deux injections (trois quand elle est réalisée sur des personnes de 15 ans et plus), cette vaccination est administrée par les médecins, les sages-femmes, dans les centres de dépistage et de diagnostic des virus de l’immunodéficience humaine (Cegidd) ou encore les antennes du planning familial.

La vaccination HPV permet donc de se protéger, mais aussi de protéger les autres. Une femme ou un homme qui porte des HPV cancérigènes peut être à risque pour son.sa partenaire : si son immunité n’est pas suffisante, il ou elle pourra développer un cancer du pénis, de l’anus, de l’utérus ou un cancer ORL.

Une vaccination qui a fait ses preuves dans d’autres pays

Dans de nombreux pays où la couverture vaccinale est supérieure à celle de la France, les données disponibles montrent l’efficacité des vaccins sur la réduction de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus, des lésions précancéreuses, des infections HPV mais aussi des verrues génitales.

  • Une étude suédoise publiée en 2020 a notamment mis en évidence, en observant sur la période 2006-2017 des cancers survenus chez des femmes âgées de 10 à 30 ans, un risque de cancer invasif du col de l’utérus inférieur chez les jeunes femmes ayant reçu à minima une dose de vaccin contre les HPV. En Suède, une réduction des lésions précancéreuses de 75 % a été observée chez les jeunes filles vaccinées avant l’âge de 17 ans en comparaison aux autres jeunes femmes.

Une étude australienne a également montré que le taux de personnes infectées par les HPV a diminué grâce à la vaccination. Il est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans.


FacebookTwitterLinkedInPrint