Le cancer chez les personnes âgées

Les cancers chez les personnes âgées créent des situations spécifiques, plus en raison de l'âge de la personne (importance des maladies associées) que du cancer lui-même. Bien sûr, certains cancers sont plus fréquents que d'autres chez la personne âgée, c'est notamment le cas du cancer de la prostate chez l'homme, du cancer du sein chez la femme, des cancers colorectaux ou gastriques chez l'homme et la femme.

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Chiffres clés
Une population particulière
Chiffres clés

Chiffres clés

Près de 2 cancers sur 3 surviennent chez des personnes âgées de 75 ans et plus.

Les cancers chez les 65 ans et plus représentent ainsi 62,4 % des cancers estimés tous âges confondus en 2017. 

Pour les personnes âgées de 85 ans et plus, 45 993 nouveaux cas de cancers sont estimés, soit 11,5 % de l’ensemble des cas de cancers diagnostiqués (9,3 % parmi les hommes et 14 % parmi les femmes).

En 2017 en France métropolitaine, 115 158 décès par cancers sont estimés chez les personnes âgées de 65 ans dont 37 305 pour les plus de 85 ans.

Chez les plus de 85 ans :

  • chez l’homme, les cancers du poumon (14 198 décès), de la prostate (7 801 décès) et colorectal (7 679 décès) sont responsables de 46,5 % des décès par cancer ;
  • chez la femme, les cancers du sein (8 653 décès), colorectal (7 213 décès) et du poumon (6 306 décès) sont responsables de 43,2 % des décès par cancer[1].

 


[1] Institut du Cancer - Épidémiologie des cancers chez les patients de 65 ans et plus - https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/L-organisation-de-l-offre-de-soins/Oncogeriatrie/Epidemiologie 

Une population particulière

Une population particulière

Un diagnostic plus tardif

Chez les personnes âgées, des symptômes tels que la fatigue persistante, les troubles de la digestion ou l’amaigrissement sont souvent considérés comme banals, alors qu’ils peuvent être des signes d’alerte d’une maladie en plein développement. Il peut donc exister un retard au diagnostic de cancer, surtout chez les plus de 70 ans, et les conséquences peuvent être graves.

Les pathologies liées à l’âge (maladie cardiovasculaire, arthrose, etc.), compliquent la prise en charge, retardent le diagnostic et aggravent le pronostic. 

Contrairement aux idées reçues, un cancer n’est pas moins agressif chez une personne âgée. Il est donc important de réagir tôt et de proposer la meilleure option thérapeutique alliée au maintien d’une bonne qualité de vie.

Un suivi pluridisciplinaire

L'évaluation gériatrique approfondie (EGA), qui évalue au plus près les déficits, les besoins et les possibilités de traitements des sujets âgés s’est largement développée. En parallèle, sous l'impulsion des différents plans cancers, l'Institut national du cancer (INCa) a développé les unités de coordination et antennes d'oncogériatrie (UCOG) sur le territoire national, qui ont pour mission de développer, entre autres, l'accès aux évaluations oncogériatriques.

Le gériatre et l’oncologue s’accordent pour une évaluation complète, le plus souvent lors de réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) : 

  • sévérité de la pathologie ;
  • Autonomie et l’environnement du patient ;
  • Troubles liés à son âge.

 

Un traitement adapté à l’organisme 

L'âge physiologique n’est pas un critère pour ne pas proposer un traitement

L'organisme subit d'importants changements au cours du phénomène de vieillissement qui auront un impact sur l’effet des médicaments leurs doses devront être adaptées.

  • La baisse de la masse hydrique et au contraire de l'augmentation de la masse graisseuse.
  • La baisse des fonctions hépatiques et rénales.

 

Certains effets secondaires comme la mucite (irritations des muqueuses) peuvent être plus importants chez la personne âgée en raison d'un moindre renouvellement des cellules normales.

Cependant l'âge ne sera pas en soi un facteur justifiant l'abstention thérapeutique et donc une attitude seulement palliative. Ce ne sont que les comorbidités ou le stade trop avancé d'un cancer qui peuvent effectivement orienter la décision vers l'abstention.

Le cancérologue présente la thérapie la plus efficace pour lutter contre la maladie cancéreuse et le gériatre apporte des éléments d’informations intimement liés au patient.

La prise en charge (d’autant plus si le patient vit seul ou isolé) doit donc être globale : 

  • avant le traitement : bilan de santé du patient (nutrition, kiné respiratoire, etc.) ; préparation des soins ; révision d’ordonnance le cas échéant, etc. ;
  • pendant le traitement : adaptation du traitement en cours de prise en charge (le patient qui vient d’être opéré peut-il tolérer une chimiothérapie ?) ; accompagnement du malade (ateliers d’éducation thérapeutique, etc.) ;
  • après le traitement : veille de l’évolution de l’état de santé du patient (décompensations) ; accompagnement après les soins (suivi en soins de suite ou à domicile) ; soins de support si nécessaire (kinésithérapeute, diététicienne, psychologue, etc.)[1].

 


[1] Hospices Civils de Lyon – Cancers des personnes âgées - https://www.chu-lyon.fr/cancer-de-la-personne-agee 

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