Ablation ovarienne préventive chez les femmes à risque génétique
Les cancers transmis par voie familiale sont très rares. Les cancers familiaux du sein représentent environ 8 % de l'ensemble des cancers du sein. Ils se transmettent avant même la naissance, dès la phase embryonnaire. Ce risque est lié à une anomalie d'un chromosome appelé BRCA (Breast Cancer). Il existe deux gènes de risque : BRCA 1 (le plus fréquent) et BRCA2. Être porteur de cette mutation ne signifie pas une certitude, mais un risque élevé de développer dans le cours de sa vie un cancer du sein ou à moindre degré de l'ovaire.
C'est la raison pour laquelle les médecins conseillent en général à leurs patientes qui n'ont plus le projet d’enfanter, de faire pratiquer l'ablation des deux ovaires.
De nombreuses études ont permis de confirmer cet effet bénéfique de l'ovariectomie sur le risque de cancer du sein. Mais, compte tenu du nombre d'études et surtout de leur disparité, une équipe américaine a mené une analyse globalisant les résultats de toutes les publications valables, afin de pouvoir évaluer la réduction du risque de cancer du sein ou des ovaires grâce à une ovariectomie : c'est ce que l'on appelle une "méta-analyse", méthode rigoureuse, et reconnue scientifiquement*.
Méthode
Dans toutes ces études, la réduction du risque est évaluée en comparant deux groupes de femmes sélectionnées - après leur accord - par tirage au sort (appelé par les médecins "randomisation"). Le premier groupe de femmes traitées est comparée à un second groupe témoin de femmes indemnes. Ont été incluses aussi bien les études prospectives que rétrospectives.
Résultats
Huit études ont été retenues, incluant près de 9 000 femmes, porteuses de la mutation BRCA1 ou BRCA2. La réduction du risque de cancer observé est de l'ordre de 80 % pour les cancers d'ordre gynécologique et de 50 % pour le cancer du sein.
Ce taux massif de réduction de taux de cancers laisse supposer un allongement de la durée de la vie pour ces femmes, ainsi qu'une meilleure qualité de leur vie.
Conclusion
On comprend bien le conseil de faire pratiquer l'ablation des deux ovaires chez les femmes à haut risque génétique de cancer du sein, et également de l'ovaire, en attendant bien entendu le moment de la vie où elles n'ont plus de projet de parentalité.
*Rebbeck T.R. and al. Meta-analysus of risk reductioin estimates associated with risk-reducing salpingo-oophorectomy. In BRCA1or BRCA2 carriers. J.Ntl Cancer Inst.2209; 10; 80-87