Cancer du pancréas, une vulnérabilité métabolique à exploiter
Des travaux réalisés au Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (Equipe Cancer pancréatique, Inserm U1068, CNRS UMR 7258) et soutenus par la Ligue permettent de mieux comprendre le métabolisme des cellules de cancer du pancréas. Ce faisant, ils révèlent une vulnérabilité des cellules tumorales qui pourrait être exploitée pour accroître l’efficacité de la chimiothérapie par gemcitabine.
Des travaux réalisés au Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (Equipe Cancer pancréatique, Inserm U1068, CNRS UMR 7258) et soutenus par la Ligue permettent de mieux comprendre le métabolisme des cellules de cancer du pancréas (1). Ce faisant, ils révèlent une vulnérabilité des cellules tumorales qui pourrait être exploitée pour accroître l’efficacité de la chimiothérapie par gemcitabine.
Le métabolisme particulier des cellules cancéreuses, dû à leur forte prolifération, est aujourd’hui considéré comme une piste intéressante pour le développement de nouvelles thérapies. Toutefois, les adaptations métaboliques des cellules tumorales peuvent se révéler complétement différentes entre deux patients touchés par un même cancer rendant difficile leur ciblage. Les chercheurs marseillais ont montré que cette variabilité métabolique se retrouvait également dans le cancer du pancréas. Plus intéressant, ils ont montré qu’il est possible de regrouper les patients en fonction de l’activité métabolique de leur tumeur. Un de ces groupes se caractérise par une très forte activité des mitochondries, structures cellulaires en charge principalement de la production d’énergie dans la cellule. Cette suractivité mitochondriale semble à la fois associée au plus mauvais pronostic et à une vulnérabilité de la cellule tumorale pancréatique. En effet, il est possible de la cibler au moyen de la phenformine, un composé proche de la metformine utilisée dans le traitement du diabète de type 2. L’association de la phenformine à la gemcitabine (la chimiothérapie usuelle dans le traitement du cancer du pancréas) a été testée in vitro et chez l’animal. Résultat, les deux composés agissent en synergie, l’inhibition de l’activité mitochondriale augmente de façon significative l’efficacité de la chimiothérapie. Dans l’ensemble, ces travaux suggèrent qu’un traitement métabolique ciblant la mitochondrie pourrait constituer une stratégie thérapeutique complémentaire pouvant bénéficier à certains patients atteints d’un cancer du pancréas.