Cancer du sein : quel risque associé à l’abandon de l’hormonothérapie ?
Une étude sur l’observance de l’hormonothérapie après le traitement curatif d’un cancer du sein a été réalisée grâce à la cohorte CANTO. Ces travaux publiés dans le Journal of Clinical Oncology par des équipes de Gustave Roussy, de l’Inserm et de l’Université Paris-Saclay mettent en évidence un risque de rechute important, rapidement encouru suite à l’abandon du traitement.
Une étude sur l’observance de l’hormonothérapie après le traitement curatif d’un cancer du sein a été réalisée grâce à la cohorte CANTO. Ces travaux publiés dans le Journal of Clinical Oncology par des équipes de Gustave Roussy, de l’Inserm et de l’Université Paris-Saclay mettent en évidence un risque de rechute important, rapidement encouru suite à l’abandon du traitement (1).
Les progrès constatés dans le pronostic du cancer du sein tiennent à plusieurs avancées dont l’hormonothérapie. La prescription d’une hormonothérapie sur une durée de 5 à 10 ans joue un rôle fondamental dans la prévention de la rechute des cancers du sein hormonosensibles (environ 80 % des cancers du sein) après leur traitement curatif. Malgré ce bénéfice démontré, les effets secondaires de l’hormonothérapie et leurs impacts sur la qualité de vie peuvent inciter des patientes à ne plus suivre leur traitement.
Les travaux publiés dans le Journal of Clinical Oncology sont fondés sur l’étude de 1 177 femmes non ménopausées de la cohorte CANTO, traitées pour un cancer du sein localisé et auxquelles est prescrit un traitement d’hormonothérapie au tamoxifène. De façon inédite, l’évaluation de l’observance de l’hormonothérapie a combiné les réponses des femmes à un questionnaire déclaratif et une méthode plus objective : le dosage sanguin du médicament. Les résultats de ce dosage montrent qu’une femme sur 6 ne suit pas la prescription après seulement un an de traitement et, parmi ces femmes, seules 50 % ont déclaré cette non-observance. Autre résultat essentiel, l’étude met en lumière un lien direct entre le défaut d’observance et la perte de chance des patientes : le risque de rechute locale et à distance est multiplié par 2,3 à seulement trois ans de la fin des traitements curatifs ! Les facteurs permettant d’identifier les femmes les plus à risque de non-observance ont également été identifiés ; ils sont liées soit au traitement (majoration des effets indésirables, pas de chimiothérapie lors du traitement curatif), soit personnels (solitude, autres pathologies).
L’ensemble de ces résultats souligne l’importance de gérer au mieux les effets adverses de ces traitements 'au long cours' afin de préserver la qualité de vie et, in fine, limiter les comportements exposant à un risque accru de rechute.
À propos de la cohorte CANTO CANTO (CANcer TOxicities) est une étude qui visent à décrire les toxicités associées aux traitements des cancers du sein (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie…) et à identifier les populations les plus susceptibles d’en souffrir. Ses résultats doivent, in fine, contribuer à une adaptation de la prise en charge afin de garantir aux femmes la meilleure qualité de vie possible pendant et après le traitement. Cette étude implique 26 centres investigateurs et la cohorte sur laquelle elle se fonde a inclus plus de 12 000 femmes depuis son lancement en 2012. Les premiers résultats de l’étude CANTO ont fourni des informations précieuses concernant la répercussion des traitements sur la vie professionnelle, l’évolution de la qualité de vie dans la pris en charge thérapeutique, la prise en charge de la fatigue ou encore l’observance des traitements. La Ligue est partenaire de CANTO depuis son origine et participe au financement de projets de recherche réalisés grâce à cette cohorte Voir en ligne : etudecanto.org |