Cholangiocarcinomes intrahépatiques, une classification inédite

Les cholangiocarcinomes intrahépatiques sont des tumeurs malignes du foie graves, encore considérées rares et pour lesquelles les traitements standards sont inefficaces. Une collaboration entre l’équipe de Jamila Faivre (Unité Inserm 1193, Centre hépatobiliaire de l’hôpital Paul-Brousse, Villejuif) et le programme CIT a permis d’établir pour la première fois une classification des cholangiocarcinomes intrahépatiques en fonction de leur microenvironnement. Ces travaux publiés dans la revue Hepatology mettent en évidence un sous-type particulier de ces tumeurs qui pourrait bénéficier d’une immunothérapie par inhibiteurs de points de contrôle (1).

Les cellules tumorales et les différentes populations cellulaires de l’hôte avec lesquelles elles sont en contact étroit - ce qu’on appelle le microenvironnement - sont engagées dans des interactions fondamentales pour l’initiation, la croissance et la progression des tumeurs. Les recherches publiées dans Hepatology constituent la première classification des cholangiocarcinomes s’appuyant sur l’analyse de la nature et de l’abondance des cellules de leur microenvironnement. Quatre sous-types tumoraux (I1, I2, I3, I4) présentant des caractéristiques immunologiques distinctes ont été identifiés. Ils sont associés à des survies différentes et nécessitent vraisemblablement des ciblages thérapeutiques spécifiques. Le sous-type I1 est qualifié de « désert immunologique ». Les autres sous-types se distinguent par la nature et l’abondance des cellules les infiltrant (lymphoïde, myéloïde, mésenchymateuse). Le sous-type I2 ou « inflammé » présente une forte infiltration en lymphocytes T, une activation des voies de l’inflammation et des points de contrôle de l’immunité, il est également associé à la meilleure survie. Les caractéristiques de ce sous-type I2 en font un candidat potentiel pour l’immunothérapie par inhibiteurs de points de contrôle.

(1) S. Job, D. Rapoud, A. Dos Santos et al., Hepatology, publié le 25 décembre 2019,
doi :
10.1002/hep.31092

 

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