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Comprendre l'écosytème du cancer du sein

L’équipe « Stress et cancer »  (Inserm U830, Institut Curie) a été labellisée à 4 reprises depuis l’année 2010 (soit 11 années de financement continu). Son projet vise à comprendre comment les échanges entre cellules cancéreuses et cellules malades contribuent à l’évolution des tumeurs du sein.

L’équipe « Stress et cancer »  (Inserm U830, Institut Curie) a été labellisée à 4 reprises depuis l’année 2010 (soit 11 années de financement continu). Son projet vise à comprendre comment les échanges entre cellules cancéreuses et cellules malades contribuent à l’évolution des tumeurs du sein.

On définit un écosystème comme une communauté d’êtres vivants qui interagissent entre eux et avec leur environnement. Cette définition correspond, de fait, à ce que l’on sait aujourd’hui de l’organisation des tumeurs. En effet, celles-ci sont constituées de cellules malades, cancéreuses, mais également d’une grande variété de cellules saines comme des cellules immunitaires ou encore des fibroblastes. On nomme « stroma » cet ensemble de cellules saines associées au cancer. La recherche a montré que les interactions entre le stroma et les cellules cancéreuses ont un impact majeur sur l’évolution de la tumeur. Les travaux de Fatima Mechta-Grigoriou et son équipe ont montré que deux populations particulières de fibroblastes (CAF-S1 et CAF-S4) s’accumulent dans le stroma des cancers du sein (et de l’ovaire) de mauvais pronostic. Ces fibroblastes contribuent à l’agressivité des tumeurs mammaires en réduisant la réponse immunitaire antitumorale et en favorisant la formation des métastases. Un résultat de l’équipe a mis en évidence ce rôle des fibroblastes CAF-S1 dans les rares rechutes de certains types de cancers du sein généralement caractérisés pour leur bon pronostic (cancers du sein luminaux T1N0 [1]. Plus récemment, d'autres travaux fondés sur une caractérisation extrêmement précise des types de fibroblates associés au cancer du sein ont montré comment l'activité des CAF-S1 contribue à la résistance l'immunothérapie [2]. Aujourd'hui, le projet de l'équipe soutenu par la Ligue permet d'envisager le ciblage thérapeutique des fibroblastes afin de surmonter la résistance à l'immunothérapie dans le traitement du cancer du sein.

 

Fibroblastes : Ce sont les principaux constituants du tissu conjonctif, un tissu de soutien qui « emballe » les organes, ils interviennent dans la réparation des tissus et les réactions inflammatoire et immunitaire.

[1] C. Bonneau, A. Eliès, Y. Kieffer et al., Breast Cancer Research (2020) 22:76, doi : 10.1186/s13058-020-01311-9.
[2] Y. Kieffer, HR Hocine, G. Gentric et al., Cancer Discovery (2020), doi : 10.1158/2159-8290.

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