Consommation d’alcool chez les survivants d’un cancer aux Etats-Unis : des résultats inquiétants
La première grande étude sur la consommation d’alcool chez les survivants d’un cancer aux Etats-Unis vient d’être publiée dans le revue scientifique du National Comprehensive Cancer Network® (1). Ces travaux révèlent des résultats très préoccupants : plus d’un tiers des survivants sont des consommateurs excessifs et 21 % s’adonnent même la beuverie express (Binge Drinking).
La première grande étude sur la consommation d’alcool chez les survivants d’un cancer aux Etats-Unis vient d’être publiée dans le revue scientifique du National Comprehensive Cancer Network® (1). Ces travaux révèlent des résultats très préoccupants : plus d’un tiers des survivants sont des consommateurs excessifs et 21 % s’adonnent même la beuverie express (Binge Drinking).
Ces travaux d’épidémiologie se fondent sur l’analyse des données de la grande cohorte nationale d’étude de la santé des américains (NHIS) sur une période de 17 ans (2000-2017). Les auto-déclarations des niveaux de consommation d’alcool d’environ 34 000 participants ont été analysées. Dans le cadre de ces recherches, une consommation excessive a été définie comme plus d’un verre par jour pour les femmes et plus de deux pour les hommes. Résultats : 56,5 % des participants sont des consommateurs d’alcool, plus d’un tiers ont une consommation excessive et 21 % pratique la beuverie express. Les niveaux de consommation sont les plus importants chez les jeunes survivants avec près de 24 % des 18-34 ans s’adonnant à la beuverie express. D’une façon paradoxale, les personnes déclarant la meilleure qualité de vie sont également celles présentant les consommations d’alcool les plus importantes.
L’alcool est aujourd’hui qualifié par le Centre International de Recherche sur le Cancer comme un cancérogène avéré. On estime que sa consommation est responsable d’un peu plus de 10 % des cancers chez l’homme et environ 5 % des cancers chez la femme. Aucune donnée scientifique fiable ne permet aujourd’hui de définir une consommation d’alcool minimale sans risque. En revanche, il est démontré que le risque de cancer associé à l’usage d’alcool va croissant avec le niveau de consommation. A l’aune de ces données factuelles, les résultats publiés dans le JNCC ne manquent pas de surprendre et d’inquiéter. Ils mettent, notamment, en évidence l’importance de ne pas négliger la question de l’alcool dans le domaine de la prévention tertiaire des cancers afin de réduire le risque de rechute et de second cancer. On notera, à ce titre, que le lien entre consommation d’alcool et risque accru de second cancer des voies aérodigestives supérieures a été mis en évidence dans plusieurs études. De façon plus globale, ces travaux soulignent également, s’il en était besoin, la pertinence de la campagne du Dry January.
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(1) NN Sanford, DJ Sher, X. Xiaohan, et al., JNCCN, 18, 1, janvier 2020.
A noter : le National Comprehensive Cancer Network (NCCN) est une alliance caritative de 28 centres de traitement du cancer américains comme par exemple : Mayo Clinic, le centre Dana Farber, l’Institut Duke, le Memorial Sloane Kettering,…