Retour à l'emploi
Avec l'évolution de la maladie et de sa prise en charge, 1 personne malade sur 2 a moins de 65 ans et 6 personnes malades sur 10 survivent à leur cancer[1]. Ainsi, les taux de guérison des cancers ne cessent de progresser, tout comme le nombre de patients en rémission. L'après-cancer, et notamment le retour à l'emploi deviennent donc des enjeux sociétaux.
Aujourd'hui, sur les 1 000 personnes qui apprennent chaque jour qu'elles ont un cancer, 400 ont une activité professionnelle. Or, 1 personne sur 3 en emploi ne travaille plus deux ans après un diagnostic de cancer ; 92% des personnes qui ont perdu leur emploi l'ont perdu dans les 15 mois qui ont suivi le diagnostic ; et seulement 1 personne sur 3 au chômage retrouve un emploi dans les deux ans suivant un diagnostic de cancer[2]. Face à cet enjeu, la Ligue souhaite favoriser le maintien et le retour à l'emploi des personnes atteintes d'un cancer à travers ses différentes actions auprès des personnes malades.
[1] INCa - Les cancers en France, l'Essentiel des faits et chiffres, Edition 2019
[2] Statistiques issues de l'enquête VICAN 2 sur les conditions de vie deux ans après un cancer, réalisée par l'INCa en partenariat avec l'Inserm et les 3 principaux régimes d'assurances maladies
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En métropole et dans les territoires d’outre-mer
Dispositifs de maintien et de retour à l'emploi des personnes malades
Il existe de nombreux dispositifs facilitant le maintien et le retour à l'emploi des personnes atteintes de cancer en emploi comme :
Le rendez-vous de liaison
À destination de tout salarié en arrêt de travail de plus de 30 jours, ce rendez-vous peut être organisé soit à l’initiative du salarié soit de l’employeur. Le service de Prévention et de Santé au Travail peut y être associé, notamment des membres de la cellule de prévention de la désinsertion professionnelle.
Ce dispositif a pour objectif :
- d’informer le salarié des actions de prévention contre la désinsertion professionnelle ;
- de lui présenter la visite de pré-reprise ;
- de parler des aménagements de poste possibles.
Précision : l'employeur n'a pas l’obligation d’organiser un rendez-vous (de proposer un créneau, une date) mais uniquement d’informer le salarié de l’existence de ce nouveau dispositif et du fait qu’il puisse être sollicité. Par ailleurs, le salarié peut refuser ce rendez-vous.
La visite de pré-reprise
Examen médical réalisé par le médecin du travail qui vise à évaluer la compatibilité entre les capacités de la personne malade et son poste suite à la maladie. Ouvert à toute personne ayant un arrêt maladie de plus de 30 jours, ce dispositif, qui n'est pas obligatoire, peut être à l'initiative du salarié, du médecin-conseil, du médecin traitant ou du médecin du travail. Cette visite (qui peut être demandée plusieurs fois) permet aux personnes malades de prendre le temps de réfléchir aux modalités de reprise de leur activité professionnelle et de l'anticiper pour qu'elle se déroule dans de bonnes conditions. Suite à l'examen effectué et pour favoriser le maintien dans l'emploi, le médecin du travail pourra préconiser selon la situation, de l'aménagement du temps de travail et/ou du poste, un bilan de compétence ou une formation en vue ou dans le cadre d'une reconversion ou réorientation professionnelle.
Attention : à ne pas confondre avec la visite de reprise qui se fait dans les 8 jours après le retour sur le poste de travail, qui est obligatoire et à l'initiative de l'employeur.
Le temps partiel thérapeutique
Dispositif qui permet à un salarié qui était en arrêt maladie de reprendre son activité professionnelle progressivement ou bien, si il n'était pas en arrêt maladie, de se maintenir à son poste de travail. Il est prescrit par le médecin traitant et accepté par le médecin conseil du régime d'assurance maladie.
La reconnaissance de qualité de travailleur handicapé
Suite aux traitements et à la maladie, les personnes malades peuvent avoir des séquelles temporaires ou permanentes, physiques et/ou psychologiques qui vont impacter leurs capacités à plus ou moins long terme. Il peut alors être intéressant de demander cette reconnaissance qui permet de bénéficier de financements pour les aménagements de poste, pour suivre une formation, pour faire un bilan de compétences, etc. Cette reconnaissance est attribuée pour une durée de 1 à 5 ans et est renouvelable.
Le reclassement
En cas d'inaptitude à occuper le poste de travail constatée par le médecin du travail, l'employeur a l'obligation de reclasser le salarié en respectant un certain nombre de conditions. Néanmoins, dans certains cas, l'employeur est exempté de cette obligation.
La Ligue vous informe et vous accompagne dans votre reprise d’activité professionnelle
La multiplicité des acteurs (médecin conseil, médecin du travail, médecin traitant, employeurs) et le manque d'accompagnement rendent le parcours administratif et social difficile d'autant plus dans une période de vulnérabilité et de fragilité importante.
C'est pourquoi, la Ligue vous propose différentes actions d'accompagnement de manière personnalisée et adaptée pour reprendre une activité professionnelle dans de bonnes conditions :
- des ateliers collectifs d’accompagnement au retour à l’emploi durant lesquels les personnes rencontrent des acteurs du maintien dans l’emploi, sont informés de leurs droits et obligations, préparent leurs reprises et bénéficient de soins de support afin de reprendre confiance en soi, de retrouver une estime de soi et canaliser le stress (sophrologie, soins socio-esthétique, soutien psy, etc.). Un grand nombre de ces ateliers se font en partenariat avec le service social des CARSAT ;
- du coaching individuel couplé avec des ateliers collectifs et de la sophrologie ;
- une orientation directe des personnes malades sur les questions liées au retour à l’emploi vers les partenaires (CARSAT-CRAMIF, CPAM, MSA, Sécurité Sociale des Indépendants, etc.).
« Pour moi ça été compliqué de me pencher sur cette reprise. J’avais beaucoup de doutes en fait et je me posais pas mal de questions : Est-ce que je vais y arriver ? Comment ça va se passer ? Je ne pouvais pas retourner dans le service où j’étais. Alors comment faire ? Comment faire pour que tout aille dans le bon sens en fait pour ne pas retourner reprendre le travail avec du stress. Qu’on le veuille ou pas, après la maladie on n’est pas comme avant on voit les choses différemment. On perd confiance vraiment on ne peut pas croire que ça va revenir comme ça. Tout ça fait que j’ai souhaité être accompagnée dans mon retour à l’emploi pour que cette reprise se passe dans de bonnes conditions en fait. », Katia.
Par ailleurs, les troubles cognitifs, liés à la maladie et aux effets secondaires des traitements, fragilisent énormément les personnes malades et notamment celles qui reprennent une activité professionnelle. Ainsi, en complément des dispositifs présentés ci-dessus, certains comités de la Ligue contre le cancer proposent des ateliers de remédiation cognitive afin de diminuer les troubles ressentis et favoriser une reprise d’emploi plus sereine et plus en confiance.
N'hésitez pas à vous adresser à votre comité départemental pour savoir si des ateliers sont proposés dans votre département.
Collaboration Ligue contre le cancer/ Service social CARSAT
La Ligue contre le cancer et le service social de la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) organisent conjointement des ateliers d'accompagnement au retour à l'emploi à destination des personnes malades. Dans un premier temps, les personnes bénéficient d'un entretien individuel pour faire le point sur leurs situations et leurs droits, leur projet professionnel, la reprise éventuelle etc., et dans un deuxième temps, il est proposé 5 ateliers collectifs sur la thématique du retour à l'emploi (les droits, les dispositifs, la préparation à la reprise, le rapport avec l'employeur, etc.) complété si besoin par des ateliers de remobilisation et de confiance en soi (gestion du stress, ateliers socio-esthétique, etc.).
Conseils pour une reprise d'activité réussie
Garder le lien avec son environnement professionnel afin de se tenir informé des évolutions/changements au sein de l'entreprise. Ainsi, au moment de la reprise, vous aurez moins la sensation d'être perdu, de ne plus avoir vos repères, d'être « étranger » ou « nouveau », etc.
Prendre un temps de convalescence, si c'est possible, après la fin des traitements afin de prendre du temps pour soi, pour se reconstruire, pour se préparer à reprendre une vie « normale », pour accepter ce que vous avez traversé et ses conséquences, etc.
Anticiper et préparer sa reprise d'activité professionnelle : prendre le temps de réfléchir à son projet professionnel, à ses envies dans ce domaine, aux modalités de sa reprise, faire le point sur son rapport à l'emploi, etc.
Organiser son retour en lien avec l'entreprise (le moment de la reprise, les conditions, réfléchir à je parle ou pas de ma maladie, etc.).
Plateforme Emploi et cancer
Par ailleurs, la Ligue a crée en 2017 une plateforme en ligne d'informations sur l'emploi et le cancer afin de donner la parole à des personnes malades ou ayant été malades du cancer en vue d'aider des personnes vivant une expérience similaire. C'est à travers leur mots et leur vécu qu'ils délivrent des informations juridiques et pratiques sur des sujets précis.
Accessible à tous, découvrez les portraits filmés qui répondent à différentes interrogations sur l'emploi, à travers des parcours réels de femmes, et d'hommes, de tous âges sur notre plateforme : « Emploi et Cancer ».
Les différentes questions liées à l'emploi :
- Continuer à travailler avec son traitement
- Parler de sa maladie au travail
- La visite de pré-reprise
- Le retour à l'emploi dans la fonction publique
- Recherche d'emploi et handicap invisible
- Etre travailleur indépendant et avoir un cancer
- Revoir son projet professionnel après un cancer
- Emploi et Handicap : des droits méconnus
- RQTH : au-delà du mot handicapé
- Un cancer d’origine professionnelle : une reconnaissance essentielle
- L’assistante sociale, acteur essentiel dans le parcours de soins
- Etre accompagné dans son retour à l'emploi : un droit, une aide précieuse
- Les troubles cognitifs liés au cancer : et si on en parlait ?
- Continuer à travailler avec un cancer chronique
- Le jour de ma reprise : j'ai réalisé que j'aurai besoin de temps
- Etre indépendant avec une RQTH : de nombreuses aides à la reprise