Leucémies aiguës myéloïdes : cibler les cellules à l’origine des rechutes

Jean-Emmanuel Sarry et son équipe labellisée par la Ligue (Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse, Inserm U1037) cherchent à comprendre pourquoi la plupart des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) rechutent après leur rémission. Leurs travaux récents, publiés dans la revue nature communication (1), lèvent le voile sur un mécanisme qui permet à certaines cellules cancéreuses d’échapper au traitement avec pour conséquence un redémarrage de la maladie à distance. Le ciblage de ce mécanisme pourrait constituer une piste pour la conception d’une stratégie de traitement antirechute.

La résistance à la chimiothérapie constitue aujourd’hui un écueil majeur dans le traitement des LAM. Si une majorité de patients traités entrent en rémission, les rechutes sont fréquentes avec un mauvais pronostic qui empire avec l’âge. Des populations particulières de cellules cancéreuses capables de tolérer la toxicité du traitement puis de réinitier la maladie seraient à l’origine des rechutes. Les recherches de Jean-Emmanuel Sarry et de ses collaborateurs visent à comprendre les mécanismes expliquant la résistance de ces cellules afin de développer une stratégie thérapeutique efficace. Leurs travaux ont mis en évidence, pour la première fois, que les cellules à l’origine des rechutes expriment en quantité anormalement élevées un récepteur particulier dénommé CALCRL. Les résultats obtenus in vitro et sur des modèles animaux montrent que ce récepteur joue un rôle essentiel dans le contrôle de différentes fonctions - cycle cellulaire, métabolisme énergétique, réparation de l’ADN - directement impliquées dans la résistance à la chimiothérapie. Le ciblage thérapeutique de CALCRL pourrait constituer une piste pour le traitement des formes résistantes de LAM.

(1) C. Larrue, N. Guiraud, PL Mouchel et al. Nat Commun 12, 422 (2021). Doi : 10.1038/s41467-020-20717-9

Pour en savoir plus sur le projet de recherche de Jean-Emmanuel Sarry (appel à projets national “Equipes Labellisées” 2018)

 

FacebookTwitterLinkedInPrint