Médulloblastomes et métastases, un nouvel éclairage

Les travaux de l’équipe labellisée de Gilles Pagès (Inserm U1081, CNRS UMR 7284, IRCAN, Nice) apportent un éclairage inédit sur l’un des principaux mécanismes impliqués dans la dissémination métastatique du médulloblastome. Ce résultat, publié dans la revue Communication Biology (1), amène à reconsidérer le rôle joué dans ce processus par le facteur de croissance VEGF-C et pourrait ouvrir la voie à de nouvelles combinaisons thérapeutiques. 

Les médulloblastomes sont les tumeurs du cerveau les plus fréquentes chez lenfantLe traitement actuel permet d’obtenir un taux de survie global à 5 ans d’environ 70 % au prix d’effets secondaires à long terme. En cas de rechute, la maladie est toujours fatale. L’étude des caractéristiques moléculaires des médulloblastomes a permis de les classer en 4 sous-groupes associés à des pronostics variables. Comme dans de nombreux autres cancersle développement de nouveaux vaisseaux lymphatiques*, ou lymphangiogenèse, est considéré comme un processus jouant un rôle fondamental dans la diffusion des cellules de médulloblastome et le développement de métastasesCe processus est principalement stimulé par une protéine particulière, un facteur de croissance, le VEGF-C. 
Les travaux de l’équipe de Gilles Pagès apportent un éclairage radicalement différent sur la contribution du VEGF-C et de la lymphangionèse à l’agressivité tumorale du médulloblastome. En étudiant des cellules de médulloblastome associées à des pronostics différents, les chercheurs ont mis en évidence que c’est dans les cellules les moins agressives que l’expression de VEGF-C, ainsi que d’autre gènes impliquées dans la lymphangionèseétait la plus importante. Ces résultats ont conduit l’équipe à formuler l’hypothèse que l’effet initial du VEGF-C réduirait la prolifération et la migration tumorale contribuant ainsi à maintenir la tumeur dans un état où elle est plus sensible à l’activité antitumorale du système immunitaire. Si ces travaux réalisés sur un nombre limité de lignées cellulaires doivent encore être interprétés avec mesureils pourraient à terme ouvrir la voie au développement de nouvelles approches thérapeutiques associant VEGF-C et immunothérapies.

(1) M.Penco-Campillo, Y. Comoglio, AVF Morel, Communications Biology3, 579, 2020.

 

*Le système lymphatique est constitué d’un vaste ensemble de vaisseaux convoyant la lymphe. Il joue un rôle essentiel dans le fonctionnement du système immunitaire mais constitue également une voie de dissémination pour les cellules cancéreuses. 

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