Obésité et mélanome, les liens se précisent

Des travaux soutenus par la Ligue aux niveaux régional, subvention du Comité Midi-Pyrénées, et national, via une allocation jeune chercheur, précisent les mécanismes par lesquels le tissu adipeux influe sur l’évolution du mélanome. Ces résultats permettent de comprendre pourquoi l’agressivité du mélanome est plus importante chez les obèses (1).

 

Le surpoids et l’obésité constituent un problème de santé publique majeur à l’échelle de la planète. L’obésité est une cause de cancers évitables tout comme l’alcool et le tabac. De plus, la recherche a montré que l’obésité contribue à augmenter l’agressivité de certains cancers et le risque de rechute. Labellisée depuis le début de l’année 2020, l’équipe dirigée par le Professeur Catherine Muller (CNRS UMR 5089, Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale, Toulouse) a développé une expertise reconnue dans l’étude de la contribution du tissu adipeux à l’agressivité des cancers. Il y’a trois ans de cela, ses travaux avaient montré que les cellules graisseuses pouvaient influer sur l’agressivité de cellules tumorales de mélanome en communiquant avec celles-ci au moyen de vésicules extracellulaires ou VE. Ces VE peuvent être décrites comme de petites capsules relarguées par les adipocytes et   renfermant une multitude de molécules (protéines, lipides, acides nucléiques). Les travaux qui viennent d’être publiés dans l’EMBO Journal lèvent le voile sur la nature des molécules véhiculées par les VE et leur contribution à l’agressivité du mélanome. De façon simplifiée, ces vésicules peuvent être décrites comme des kits « tout-en-un » qui fournissent aux cellules tumorales le carburant, des d’acides gras, et une machinerie, un ensemble d’enzymes, leur permettant de produire un surplus d’énergie. Ce surplus énergétique est mis à profit lors des processus nécessaires à la migration des cellules tumorales et la formation des métastases. Chez les sujets obèses, la disponibilité de quantités accrues, d’acides gras (de carburant) majore l’effet des VE sur l’agressivité tumorale.

(1) E. Clement, I. Lazar, C. Attané, et al., The EMBO Journal. DOI : 10.15252/embj.2019102525

 

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