Un échafaudage moléculaire pour réparer l’ADN

Les travaux d’une collaboration internationale à laquelle a participé l’équipe labellisée par la Ligue de Terence Strick (Inserm U1024, Institut de biologie de l’école normale supérieure, Paris) ont précisé le rôle joué par une molécule d’ARN dans le fonctionnement d’un des systèmes de réparation de l’ADN. Ce résultat paru dans la revue Nucleic Acids Research (1) permet de comprendre pourquoi certains cancers du sein se révèlent particulièrement résistants aux traitements actuels ainsi que d’envisager une nouvelle approche thérapeutique.

Les systèmes de réparation qui protègent l’intégrité de la molécule d’ADN support de nos gènes jouent un rôle ambivalent dans la biologie du cancer. Leur activité est vitale pour réparer des lésions susceptibles de déboucher sur l’apparition de cancer. Toutefois, lorsque la maladie est là et que des traitements sont appliqués, ces mêmes systèmes contribuent à protéger les cellules cancéreuses et favorisent l’émergence de résistances aux thérapies.
L’équi
pe de Terence Strick a développé des outils sophistiqués pour visualiser et comprendre le fonctionnement extrêmement complexe de ces systèmes dont l’activité requiert un assemblage précisément coordonné de très nombreuses molécules. Ses travaux publiés dans la revue Nucleic Acids Research révèlent comment une longue molécule d’ARN, dénommée LINP1, intervient physiquement dans la réparation des cassures qui affectent les deux brins de l’ADNLINP1 agît comme un échafaudage moculaire qui permet de relier les extrémités de la molécule d’ADN cassée même si celles-ci sont physiquement très éloignées l’une de l’autre. Cette activité pourrait expliquer le rôle de LINP1 dans les cancers du sein résistants à la chimiothérapie ou à la radiothérapie. En effet, la présence de LINP1 a été identifiée comme un facteur de mauvais pronostic en particulier dans les cancers du sein dits “triple-négatifs”. De plus, cet ARN est également associé à l’émergence de résistances aux traitements hormonaux des cancers du sein hormonosensibles (ER+). L'identification du rôle de LINP1 permet d’envisager son blocage comme une nouvelle stratégie thérapeutique qui pourrait prévenir l’apparition de résistance aux traitements.   

 

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