Une immunothérapie à double activité antitumorale
Les recherches menées par Eric Vivier et son équipe (Inserm U1104, CNRS UMR 7280, Marseille) ont bénéficié de 6 labellisations depuis l’année 2000, soit près de 20 années de soutien. Les travaux d’Eric Vivier portent sur le rôle de l’immunité innée* dans le cancer.
Les recherches menées par Eric Vivier et son équipe (Inserm U1104, CNRS UMR 7280, Marseille) ont bénéficié de 6 labellisations depuis l’année 2000, soit près de 20 années de soutien. Les travaux d’Eric Vivier portent sur le rôle de l’immunité innée* dans le cancer.
Les recherches d’Eric Vivier contribuent au développement d’une immunothérapie innovante fondée sur l’utilisation d’un nouvel inhibiteur de point de contrôle*, le Monalizumab. Cette immunothérapie présente le double avantage de pouvoir restaurer l’activité anti-tumorale de deux catégories de cellules immunitaires et d’augmenter l’efficacité d’autres traitements anticancéreux. Ces résultats auxquels sont également associées d’autres équipes du secteur académique et du secteur privé ont fait l’objet de plusieurs publications au fil des derniers mois (1, 2).
Vers de nouvelles immunothérapies
Les immunothérapies par inhibiteurs de point de contrôle, en particulier les anticorps anti-PD-1/L1 ont permis des progrès remarquables dans la prise en charge de certains cancers très difficiles à traiter. Cette efficacité ne s’exprime toutefois que chez une partie restreinte des malades. Comprendre ce qui limite l’efficacité de ces thérapies et faire en sorte que plus de patients puissent effectivement en bénéficier constituent des enjeux majeurs de la recherche en cancérologie. Le Monalizumab agit différemment des anti-PD-1/L1, en stimulant, non pas un, mais deux types de cellules immunitaires capables de détruire les tumeurs : les lymphocytes T et les cellules NK. De plus, le Monalizumab a également la propriété d’améliorer l’activité d’autres traitements anticancéreux (immunothérapie et thérapie ciblée) en leur étant combiné. Certaines de ces combinaisons font aujourd’hui l’objet d’essais cliniques dans le traitement de cancers ORL ou de cancers colorectaux en rechute ou métastasés.
*L’immunité innée
C’est la composante de l’immunité qu’on décrit souvent comme la première ligne de défense de notre organisme. Ces défenses sont constituées de plusieurs composantes comme, par exemple, les cellules NK, des cellules immunitaires d’emblée capables de tuer des cellules devenues dangereuses pour l’organisme car cancéreuses ou infectées.
*Les points de contrôle et leurs inhibiteurs
Les points de contrôle du système immunitaires sont des molécules situées à la surface des cellules immunitaires qui agissent comme des freins pour empêcher la suractivation du système immunitaire. Les cellules tumorales profitent de ces points de contrôle pour échapper à la réponse immunitaire antitumorale. Les inhibiteurs de point de contrôle sont des anticorps thérapeutiques dont l’activité consiste, en quelque sorte, à desserrer les freins et, donc, permettre une réponse immunitaire antitumorale efficace.
(1) André P., Denis C., Soulas C., et al, Cell, 2018, Dec 13:175(7)1731-1743.e13.
(2) Van Hall T., André P., Horowitz A., et al, J Immunother Cancer, 2019, Oct 17;7(1):263