Une piste métabolique pour le traitement des liposarcomes

Des travaux de l’équipe labellisée par la Ligue de Laurent Le Cam (Inserm U1194, Institut de recherche en Cancérologie de Montpellier) montrent qu’une particularité métabolique de certains liposarcomes pourrait constituer une cible thérapeutique. Ce résultat vient d’être publié dans la revue Science Translational Medicine (1).

Les liposarcomes constituent la deuxième famille de cancers des tissus mous la plus fréquente. Leur pronostic varie de façon importante en fonction de leur localisation, de leur sous-type, de leur degré d’agressivité et de la précocité du diagnostic. Si la chirurgie reste le traitement le plus efficace des liposarcomes localisés, aucune thérapie ciblée n’a fait la démonstration de son efficacité et les formes non opérables ou métastatiques restent sans traitement. Les deux sous-types les plus fréquents de liposarcomes (liposarcomes bien différenciés et liposarcomes dédifférenciés) présentent une caractéristique particulière exploitée dans leur diagnostic : la surexpression de la protéine MDM2Les travaux publiés dans Science Translational Medicine montrent que MDM2 constitue un acteur clé du métabolisme particulier des cellules de liposarcomes. Son activité exacerbée permet l’apport constant d’un acide aminé, la sérine, nécessaire à la croissance et à la prolifération des cellules tumoralesL’inhibition de l’activité métabolique de MDM2 permet de réduire la prolifération et d’induire la mort de cellules de liposarcome in vitro et in vivo, elle pourrait donc constituer une piste pertinente pour le développement d’une nouvelle stratégie de traitement. 

Quelques mots sur l'équipe de Laurent Le cam et son projet soutenu par la Ligue

L’équipe de Laurent Le Cam a été labellisée par la Ligue pour la première fois en 2016. Ces recherches se focalisent sur les particularités métaboliques de la cellule cancéreuse. Les cellules cancéreuses se distinguent des cellules saines par plusieurs caractéristiques dont le métabolisme, c’est-à-dire l’ensemble des réactions leur permettant de produire l’énergie et les molécules nécessaires à leur prolifération. A titre d’exemple, un des dérèglements métaboliques des cellules cancéreuses le plus connu est leur utilisation exacerbée du glucose. L'objectif final de ces travaux est de comprendre comment les perturbations du métabolisme interviennent dans le développement des tumeurs et notamment du mélanome malin. Une connaissance plus précise de ces mécanismes pourrait permettre l’élaboration de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant le fonctionnement du métabolisme des cellules tumorales.

(1) Sci. Transl. Med., juin 2020, 12, 547. Doi : 10.1126/scitranslmed.aay2163 

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