Cancer du poumon

Le cancer du poumon est l’un des cancers les plus répandus dans le monde. En France, en 2023, on dénombrait 52 777  nouveaux cas : 33 438 chez les hommes et 19 339 chez les femmes. Si son incidence se stabilise chez les hommes, il est en forte progression chez les femmes. Ce cancer se place en seconde position des cancers les plus fréquents chez les hommes et troisième chez les femmes et en première place en termes de mortalité.

Le diagnostic est souvent tardif, du fait de l'absence de symptômes caractéristiques, une stratégie de dépistage n’est pas encore systématisée en France. Toutefois, les traitements ne cessent de s’enrichir grâce à des progrès incessants.

En savoir plus sur le cancer du poumon

Chiffres clés
Comprendre le cancer du poumon
Types de cancers du poumon
Les facteurs de risque du cancer du poumon
Prévention
Symptômes
Diagnostic
Traitements
Effets indésirables
Suivi
Recherche
Accompagnement
La Ligue en actions
Témoignages
Chiffres clés

Chiffres clés

Le cancer du poumon est l’un des cancers les plus répandus dans le monde. En France, en 2023, on dénombrait 52 777 nouveaux cas : 33 438 chez les hommes et 19 339 chez les femmes[1]. Si son incidence se stabilise chez les hommes, il est en forte progression chez les femmes. Ce cancer se place en troisième position des cancers les plus fréquents et en première place en termes de mortalité. 

Le cancer du poumon en chiffres[1].

  • une incidence qui baisse pour les hommes - 0,5 % par an, entre 2011 et 2023 chez les hommes mais augmente chez les femmes + 4,3 % par an, entre 2011 et 2023 ;
  • second en en fréquence pour les hommes et au 3e rang des cancers des femmes en termes de fréquence (10 % de l'ensemble des nouveaux cas de cancer) ;
  • 30 400 décès annuels en 2023 (ce qui représente 23% des décès par cancer chiffres de 2021).

 


[1] Panorama des cancers en France 2024

Comprendre le cancer du poumon

Comprendre le cancer du poumon

Le diagnostic est souvent tardif, du fait de l'absence de symptômes caractéristiques, une stratégie de dépistage n’est pas encore systématisée en France. Toutefois, les traitements ne cessent de s’enrichir grâce à des progrès incessants.

Le tabagisme est le principal facteur de risques, incriminé dans 80 % des cas. Le temps séparant le début de la consommation du tabac et le diagnostic de la maladie est de quelques dizaines d’années. Les cancers du poumon actuels sont les conséquences du tabagisme des 50 dernières années. Les plans de lutte antitabac et la prise de conscience assurent toutefois une baisse régulière de la mortalité… chez les hommes.
Malheureusement, les femmes prennent actuellement le relais. L’incidence du cancer du poumon chez les femmes a triplé ces 20 dernières années.
Chez les jeunes également, le taux de fumeurs est à la hausse depuis quelques années.  Aujourd'hui, près d'un quart des 15-19 ans, filles comme garçons, fument.

Le tabagisme passif accroit également le risque de cancer

Aussi, la meilleure arme pour lutter contre la mortalité liée à cette pathologie reste la prévention, en agissant en particulier contre le tabagisme.

D’autres facteurs de risque sont également impliqués (dont l’exposition au radon, la pollution de l’air extérieur et les expositions professionnelles).

Les poumons

Image
poumon droit et gauche

Situés au niveau du thorax, les poumons assurent les échanges gazeux de l'organisme. Ils sont séparés par la région du médiastin qui contient le cœur, la trachée, l'œsophage et des ganglions lymphatiques.

Le poumon droit comporte trois lobes alors que le poumon gauche n’en comporte que deux. La respiration permet les échanges gazeux entre le sang et l’air inhalé. L'échange gazeux se produit entre les millions d'alvéoles pulmonaires et les capillaires qui les enveloppent.

Lors de l’inspiration, l’air arrive par la trachée et se répartit dans les bronches, les bronchioles et les alvéoles. L’oxygène contenu dans l’air inspiré traverse les alvéoles pour passer dans le sang. Le sang distribue ensuite l’oxygène (O2) à toutes les cellules de l’organisme et récupère le gaz carbonique rejeté par toutes les cellules du corps. Le sang chargé en gaz carbonique CO2 traverse la paroi des alvéoles et passe dans les bronches. Il est ensuite rejeté par la trachée, le nez et la bouche lors de l’expiration.

Les cancers du poumon apparaissent majoritairement dans les cellules des bronches, mais ils peuvent également se développer au niveau des alvéoles.

Types de cancers du poumon

Types de cancers du poumon

Les cancers du poumon se divisent en fonction de la nature des cellules tumorales. On distingue 2 grands types de cancers bronchiques : les « cancers à petites cellules (CPC) » qui représentent environ 15 % des cancers du poumon et les « cancers non à petites cellules CBNPC » au sein desquels l’adénocarcinome est le cancer le plus fréquent environ 40 % des cancers du poumon de l’homme et plus de la moitié des cancers de la femme et le cancer épidermoïde[1]

Pour définir l’étendue du cancer, différents examens permettent de constater :

  • la taille de la tumeur ;
  • l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques par des cellules cancéreuses ;
  • l’atteinte ou non des structures voisines ;
  • la présence ou non de métastases à distance.

 

Le traitement des cancers varie en fonction de leur stade d'évolution au moment du diagnostic (voir rubrique traitements).


[1] Defossez G, Le Guyader-Peyrou S, Uhry Z, Grosclaude P, Colonna M,Dantony E, et al. Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018. Volume1-Tumeurs solides. Saint-Maurice (France) : Santé Publique France; 2019,372 p.

Les facteurs de risque du cancer du poumon

Les facteurs de risque du cancer du poumon

Le tabagisme reste le principal responsable

L’exposition à la fumée de tabac est responsable d'environ 80 % des cancers du poumon. Ce risque concerne non seulement les fumeurs, mais aussi leur entourage proche (tabagisme passif).

L'usage régulier de cannabis est également un facteur de risque. La fumée de cannabis contient quatre fois plus de goudrons que celle du tabac et renferme davantage de cancérigènes.

L’arrêt du tabac diminue significativement le risque d’avoir un cancer du poumon contrairement à la réduction de la consommation. La durée de l’exposition au tabac est quatre fois plus déterminante que la quantité de cigarettes fumées.

Exposition professionnelle

Les travailleurs exposés, régulièrement et sur le long terme, à des substances cancérigènes telles que l'amiante, le radon, l’arsenic, le nickel, le chrome, les goudrons, etc., présentent un risque accru de développer un cancer du poumon.

Facteurs environnementaux

Des études sont menées sur un éventuel impact de la pollution atmosphérique sur l'apparition de cancers du poumon. Pour l'heure, aucun rapprochement n'a été observé.

L'existence de gènes de « protection » ou de prédisposition au cancer du poumon est également envisagée, mais non démontrée à ce jour.

Prévention

Prévention

La meilleure arme pour lutter contre l’apparition de cette pathologie reste la prévention, en agissant en particulier contre le tabagisme.

Les objectifs majeurs de la lutte contre le tabac :

  • éviter que les adolescents et les jeunes adultes commencent à fumer ;
  • susciter l’envie d’arrêter de fumer ;
  • aider les fumeurs à arrêter le plus tôt possible ;
  • ne pas enfumer les autres et respecter son entourage, si l’on est fumeur ;
  • « dénormaliser » la consommation du tabac dans notre société. Le fait de ne pas fumer dans les lieux publics doit devenir une évidence.
Symptômes

Symptômes

Il n'existe pas de symptômes caractéristiques du cancer du poumon. En revanche, un certain nombre de signes persistants doivent inciter à consulter :

  • toux persistante, avec quintes, sans cause apparente ;
  • essoufflement récent ;
  • douleur au niveau du thorax ou des épaules, résistante aux antidouleurs habituels ;
  • crachats purulents ou sanglants ;
  • infections pulmonaires récurrentes.

 

Une fatigue anormale, une perte récente d'appétit ou un amaigrissement inattendu peuvent également révéler un cancer du poumon. Toutefois, ces symptômes généraux étant fréquents dans nombre de maladies bénignes, le calme et la prudence restent de mise. Seule une consultation médicale et des examens spécialisés permettront d’affirmer le diagnostic.

Un dépistage du cancer du poumon ?

À ce jour, des expérimentations sont en cours pour documenter les modalités de dépistage. L’introduction de nouvelles techniques d'imagerie et de tests biologiques et/ou génétiques pourrait faire évoluer cette situation dans les années à venir.

Diagnostic

Diagnostic

Le diagnostic du cancer du poumon se réalise en plusieurs étapes :

  • repérer la lésion ;
  • préciser ses caractères locaux, régionaux ou à distance.

 

Le bilan diagnostique s'articule autour de l’examen clinique, la fibroscopie bronchique et l’imagerie pulmonaire (radiographie, scanner, IRM). 

L’examen clinique permet de déterminer l'état général du patient et l’impact de la tumeur. Les progrès de l’imagerie permettent actuellement une grande précision.
La confirmation de la présence d'une tumeur cancéreuse se fait par le biais de prélèvements (biopsie) réalisés au cours d'une fibroscopie bronchique. Les biopsies permettent de prélever un fragment de la tumeur dont l’examen microscopique est indispensable pour affirmer le diagnostic et le type de cancer (cancer « à petites cellules » ou « non à petites cellules »).

Des examens immuno-histochimiques et génétiques

Certains cancers du poumon présentent des anomalies de leur ADN (comme par exemple les mutations de l’EGFR ou de BRAF) qui leur donne une sensibilité à des traitements ciblés par comprimés. Il est donc important de rechercher ces anomalies lors du diagnostic du cancer

D'autres prélèvements et examens peuvent être réalisés si les premiers ne suffisent pas à poser un diagnostic précis.

Le bilan d'extension permet d'évaluer l'extension du cancer aux organes proches et/ou lointains, afin de déterminer les possibilités chirurgicales éventuelles et les traitements médicaux complémentaires les plus adaptés. Les principaux examens réalisés sont :

  • l’imagerie est indispensable : scanner complet (crane, thorax, abdomen et pelvis), une IRM cérébrale pourra aussi être réalisée ;
  • le scanner thoracique, pour repérer la taille et la localisation des anomalies ou nodules, même de très petite taille (inférieure ou égale à 3 millimètres) ;
  • l’échographie hépatique, à la recherche de métastases dans le foie ;
  • la scintigraphie osseuse, à la recherche de métastases dans les os ;
  • l’échographie endo-œsophagienne pour apprécier l’extension du cancer à l’œsophage et aux vaisseaux du cœur ;
  • l’angiographie pour vérifier la connexion de la tumeur avec l’aorte et les vaisseaux pulmonaires ;
  • un PETscan (scanner + scintigraphie) pour déceler d’éventuels micro-nodules. Cet examen se pratique si une intervention chirurgicale est envisagée.

 

Différentes explorations permettent également d'évaluer la capacité respiratoire du patient afin de déterminer si une intervention chirurgicale peut être réalisée.

Classification des tumeurs

L'extension de la maladie s'évalue en stades suivant la taille de la tumeur (de I à IV) ou en suivant la classification T.N.M. (taille et localisation de la tumeur – T1 à T4 ; ganglions atteints ou non – N0 à N3 ; présence ou non de métastases – M0 à M1).

Traitements

Traitements

Le traitement est adapté en fonction de chaque personne malade. Il dépend du patient (état général, capacité respiratoire, etc.) et des caractéristiques de sa maladie (type, localisation, évolution, etc.). Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) permet au corps médical d'établir un programme personnalisé de soins (PPS). Ce document résume les différentes étapes du traitement spécifiquement préconisé pour le patient, qui peut à tout moment demander toutes les précisions nécessaires.

La prise en charge du cancer du poumon s'organise autour de trois approches complémentaires et souvent associées : la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux ; ces derniers incluant la chimiothérapie, le traitement anti-angiogénique, les thérapies ciblées et l’immunothérapie.

La chirurgie

Lorsqu'elle est possible, la chirurgie reste le traitement choisi. La chirurgie constitue le traitement de référence des cancers bronchiques non à petites cellules. L'intervention consiste à enlever la tumeur dans sa totalité ainsi que les ganglions correspondants. L’analyse des ganglions permet de déterminer si un traitement supplémentaire est nécessaire. Il existe plusieurs interventions chirurgicales :

  • La lobectomie consiste à retirer uniquement le lobe où se trouve la tumeur, de façon à conserver une partie du poumon. Une bi-lobectomie peut également être envisagée sur le poumon droit, qui comporte trois lobes.
  • La pneumonectomie revient à retirer tout le poumon atteint.

 

Deux voies d’abord peuvent être utilisées pour opérer un cancer du poumon : la thoracotomie et la chirurgie thoracique vidéo-assistée.

  • La chirurgie thoracique vidéo-assistée (CTVA), encore appelée chirurgie vidéothoracoscopique, est une alternative de plus en plus utilisée pour les stades localisés de cancer bronchique non à petites cellules. Elle peut s’appliquer aux tumeurs de petite taille (de moins de 5 centimètres en général) sans extension aux ganglions lymphatiques.

 

À savoir : il est tout à fait possible de vivre convenablement avec un seul poumon, sans recourir à la respiration artificielle. Un poumon suffit en effet à assurer une bonne oxygénation du sang et l'élimination du gaz carbonique. L'arrêt du tabac est le seul impératif majeur. La respiration étant un peu moins efficace, les exercices physiques seront quant à eux plus limités en durée et en intensité.

La radiothérapie

La radiothérapie a pour but de détruire les cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants, dits organes à risque (cœur, œsophage, moelle épinière, etc.).

La radiothérapie stéréotaxique est une technique de haute précision qui permet de délivrer une dose très importante, habituellement selon un mode hypofractionné. Elle a le potentiel d’améliorer le taux de contrôle local avec un taux très limité d’effets secondaires dans les tissus sains environnants. Cette procédure nécessite une immobilisation complète du patient.

En amont du traitement, L’oncologue radiothérapeute procède au repérage et à la dosimétrie :

  • Il repère la cible à irradier, sur laquelle les rayons vont être dirigés et les organes à risque à protéger (cœur, œsophage, moelle épinière, etc.). Pour cela, un scanner centré sur la zone à traiter est réalisé afin d’obtenir une image en trois dimensions (3D) de la tumeur ou du lit tumoral et des organes voisins. 
  • Il détermine les types de rayons à utiliser, la dimension du ou des faisceaux et leur orientation pour irradier la tumeur ou la zone où elle était située (le lit de la tumeur), en épargnant les organes voisins. Avec l’oncologue radiothérapeute, le physicien et le dosimétriste optimisent ensuite l’irradiation.

 

Le traitement débute en moyenne une dizaine de jours après le repérage et la dosimétrie.

Les traitements médicamenteux

Plusieurs catégories de traitements médicamenteux sont utilisées dans le traitement du cancer du poumon :

  1. La chimiothérapie conventionnelle
  2. Les anti-angiogéniques
  3. Les thérapies ciblées spécifiques
  4. L’immunothérapie

 

Leurs indications dépendent des caractéristiques de la tumeur mais aussi du patient, son état général, ses antécédents. La décision thérapeutique se fait en réunion de concertation pluridisciplinaire.

1 - La chimiothérapie

Dans le cancer bronchique non à petites cellules, le sel de platine est habituellement associé à l’un des médicaments de chimiothérapie conventionnelle 

2 - Le traitement anti-angiogénique

Il agit contre l’angiogenèse, c’est-à-dire contre la formation de nouveaux vaisseaux sanguins par une tumeur maligne. Ce type de médicament prive ainsi la tumeur des éléments dont elle a besoin pour se développer, l’oxygène et les nutriments qui se trouvent dans le sang.

3 - Les thérapies ciblées

Ces médicaments sont des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) qui agissent en bloquant des enzymes impliquées dans la croissance et le développement des cellules.

Ces ITK ne sont prescrits que dans certains cas de cancer bronchique non à petites cellules lorsque la tumeur est porteuse de certaines altérations moléculaires.

Plusieurs altérations moléculaires sont ainsi recherchées en amont du traitement afin de personnaliser celui-ci :

  • mutation activatrice de la protéine EGFR (récepteur du facteur épidermique de croissance) ;
  • translocations ALK ou ROS1.

 

Une minorité de patients atteints d’un cancer bronchique sont porteurs de ces anomalies et peuvent profiter de ces traitements spécifiques.

4 - L'immunothérapie 

Elle a pour objectif de rétablir une réponse immunitaire efficace permettant au système immunitaire de s’attaquer aux éléments anormaux ou étrangers à l’organisme. Dans le cancer, l'immunothérapie va agir sur des perturbations qui interviennent dans les cellules tumorales ou leur environnement. La tumeur a la capacité de « freiner » le système immunitaire. L’immunothérapie spécifique lèvent ces freins et permet d’augmenter l’activité des lymphocytes dirigés contre les cellules tumorales.

Effets indésirables

Effets indésirables

Les traitements provoquent souvent des effets secondaires plus ou moins intenses. Ceux-ci varient considérablement d'un patient et d'un traitement à un autre et il n'existe pas de moyen de prédire « qui » tolérera mieux « quoi ». En revanche, les professionnels de santé sont là pour expliquer tout ce qui peut se passer et comment y remédier au mieux.

La chirurgie thoracique est une chirurgie lourde, mais les effets indésirables sont assez rares. Au réveil, comme après toute intervention chirurgicale, la zone opérée peut être douloureuse. Toutefois, des traitements adaptés permettent de contrôler au mieux la douleur et son intensité.

Dans les semaines suivant l'opération peuvent se manifester : une douleur cicatricielle, un pneumothorax (présence d'air dans la cavité thoracique), un épanchement pleural, des saignements, une infection de la plaie, une insuffisance respiratoire, etc.

Des effets indésirables tardifs (essoufflement persistant, troubles cardiaques, démangeaisons au niveau de la plaie, modification de la voie, etc.) peuvent se rencontrer, mais ils restent exceptionnels.

Les effets indésirables de la radiothérapie sont le plus souvent : fatigue, déglutition douloureuse, nausées, toux irritative, réactions cutanées, etc. Ils apparaissent progressivement au cours du traitement mais peuvent disparaitre en quelques jours à quelques semaines après l’arrêt.

Les effets indésirables des chimiothérapies sont liés à l'absence de sélectivité des produits employés. Le traitement détruit les cellules cancéreuses ainsi que certaines cellules à croissance rapide, comme celles qui constituent les cheveux, les ongles, le revêtement de la paroi du tube digestif. Les cellules de la moelle osseuse qui fabriquent les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) sont aussi touchées par la chimiothérapie.

Fatigue, moins bonne résistance aux infections, perte d'appétit, modification du goût, nausées et vomissements, infections buccales (stomatites) et chute des cheveux sont par conséquent les effets secondaires les plus fréquents.

Les thérapies ciblées présentent des effets secondaires un peu différents et moins marqués, souvent d'ordre cutané ou digestif, parfois cardiaque (hypertension).

Suivi

Suivi

Une fois la phase de traitement terminée, débute une période de suivi aussi longue - à vie - qu'indispensable. Cette phase permet notamment de surveiller :

  • l'état de santé général ;
  • la réponse au traitement ;
  • les effets secondaires à long terme ou tardifs ;
  • tout signe de récidive ;
  • l'absence de développement d'un deuxième cancer.

 

Dans ce cadre, des visites de contrôle sont programmées tous les trois à quatre mois au départ, puis tous les six mois par la suite. Les principaux examens réalisés à ces occasions sont un entretien médical, un examen physique, une radiographie du thorax et un scanner thoracique.

Rester vigilant.

Si certains symptômes apparaissent entre deux consultations, n'hésitez pas à les signaler à votre médecin sans attendre le prochain rendez-vous. Même s'ils ne sont pas forcément le signe d'une récidive, mieux vaut ne prendre aucun risque.

La récidive

Le risque de récidive est très variable, mais étroitement lié au stade d'évolution de la maladie au moment de son diagnostic, ainsi qu'à la poursuite ou non du tabagisme. Le cancer du poumon peut réapparaître au même endroit que la tumeur initiale, dans la même région ou bien dans une autre partie du corps. Un nouveau programme personnalisé de soin est alors mis en place.

Recherche

Recherche

Pour le cancer du poumon comme pour les autres cancers, la recherche s'intéresse non seulement à mieux soigner la maladie, mais également à mieux la comprendre et la détecter.

Génétique

La génétique et ses avancées permettent de découvrir chaque année de nouveaux gènes et de nouvelles protéines impliqués dans le cancer du poumon. Remonter à la genèse de la maladie devrait permettre de mieux la traiter, voire la prévenir.

Chaque type de tumeur possède des caractéristiques (marqueurs) qui lui sont propres. Identifier ces marqueurs va permettre de mieux suivre l’évolution. 

Diagnostique

Dépistage du cancer du poumon[1] 

Le développement de nouveaux outils diagnostiques et le perfectionnement de certaines techniques d'imagerie, pour repérer des tumeurs toujours plus petites, les modéliser en 3D et suivre l'évolution de leur aspect tout au long du traitement permet d’optimiser le dépistage. Le dépistage par scanner faible dose sans injection, aussi appelé tomodensitométrie faible dose, a démontré une diminution à la fois de la mortalité spécifique et du taux de détection des cancers à un stade avancé Des expérimentations sont en cours pour documenter les modalités de dépistage, la performance/l’efficacité et l’efficience, les contraintes organisationnelles et les dimensions éthiques et sociales.

Biopsies liquides[2]

Le terme « biopsie liquide » regroupe un ensemble d’examens sanguins dont l’objectif est d’aider au diagnostic des cancers (hors cancers du sang).

Les cancers relarguent des petits bouts de leur ADN (le code génétique de la tumeur, localisée dans le noyau des cellules tumorales) et d’ARN dans le sang. il est possible de les analyser et d’obtenir des informations précieuses sur les anomalies de fabrication des protéines dans les cellules cancéreuses.

Aujourd’hui cet examen est réalisé dans le cadre de protocoles de recherche.

 

Cette biopsie liquide a deux avantages particulièrement importants :

  • pour le patient, cela permet de remplacer, dans certaines conditions, un examen invasif et parfois douloureux ou désagréables (biopsie, endoscopie, ponction, voire chirurgie), par une simple prise de sang ;
  • pour la prise en charge de la maladie, la biopsie liquide permet au médecin de disposer d’une « photographie » de la tumeur à un moment précis et d’adapter le traitement, de manière très personnalisée, aux résultats.

 

Il est également possible que les progrès de la génétique permettent un jour d’identifier des anomalies caractéristiques des cellules cancéreuses à partir de crachats.

Traitements

Plusieurs pistes prometteuses dans un futur proche : 

  • renforcer les défenses immunitaires de l'organisme : l'immunothérapie (vaccination thérapeutique, la thérapie cellulaire.

 

Dans le traitement du cancer, les cellules T sont généralement prélevées dans le sang ou le tissu tumoral du patient, cultivées, modifiées en laboratoire pour les rendre plus aptes à cibler les cellules cancéreuses du patient et à les tuer, puis restituées au patient pour aider le système immunitaire à combattre le cancer.

  • Court-circuiter les « signaux » aberrants émis par la cellule cancéreuse : l'inhibition de la transduction du signal.
  • Accentuer les erreurs de réparation de l'ADN dans la cellule cancéreuse, pour provoquer sa mort : la potentialisation de l'action cytotoxique.

Essais cliniques

Les essais cliniques sont un moyen concret d’accéder aux avancées de la recherche. La liste des essais thérapeutiques est mise à jour régulièrement sur le site de l’Institut national du cancer (INCa) et tout patient peut demander à en intégrer un, sous réserve d'éligibilité.

Si votre hôpital ne propose pas d'essai clinique dans le cancer du poumon : votre équipe soignante peut vous adresser à un autre établissement afin d'intégrer un protocole spécifique, tout en continuant à vous suivre.


[1] HAS Recommander les bonnes pratiques - Dépistage du cancer bronchopulmonaire par scanner thoracique faible dose sans injection - has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-02/rapport_dorientation_depistage_du_cancer_bronchopulmonaire_par_scanner_thoracique_faible_dose_sans_injection_actualisation_d.pdf
[2] Hospices civils de Lyon – Fiche Santé – Biopsie liquide - chu-lyon.fr/biopsie-liquide

Accompagnement

Accompagnement

Le cancer du poumon est une maladie lourde, qui affecte durablement l'existence. Souvent désemparés, en quête de réponses, de soutien ou de partage d'expérience, le malade et son entourage ne savent pas toujours vers qui se tourner hors du milieu médical. Pourtant, les solutions existent : associations, espaces de rencontre, sites Internet, numéros verts accompagnent chaque personne confrontée au cancer du poumon et l'aident à surmonter cette épreuve.
 

Près de chez vous, des ligueurs sont à vos côtés jour après jour

La Ligue contre le cancer, grâce à ses 103 comités départementaux et à ses 12 000 bénévoles réguliers présents en métropole et dans les territoires d'Outre-mer, se mobilise directement auprès de toute personne concernée par la maladie en attribuant des aides sociales et/ou en proposant des accompagnements.

L'information et l'orientation des personnes malades et de leurs proches

Les ligueurs accueillent, informent et orientent les personnes sur les questions liées à la maladie, aux traitements et aux dispositifs de prise en charge. Différents lieux d'information sont ouverts aux personnes malades : Comité départemental, Espace Ligue, Espaces de rencontres et d'information.

Exemple des ERI (Espaces de Rencontres et d'Information)

Des espaces de rencontres et d'information situés directement au cœur des établissements de soins, vous permettent de vous informer et d'échanger sur la maladie sans rendez-vous.
Consultez la liste des ERI en France

L'accompagnement thérapeutique

Sur le terrain, les ligueurs proposent de nombreux services d'accompagnement :

Activité physique adaptée

L'activité physique adaptée peut être proposée à toute personne atteinte de cancer, qu'elle soit en cours de traitement ou en rémission. L'objectif : aider les personnes malades à se ressourcer et à retrouver un bien-être souvent mis à mal lors des traitements.

Elle est dispensée par des professeurs spécialisés. Pour accéder aux séances, les personnes malades doivent présenter un certificat médical. Les séances d'activités physiques adaptées peuvent être organisées en groupe ou en individuel. Lors de la première séance, le professeur d'activités physiques va évaluer les besoins de la personne et, en fonction, définir un programme adapté.

Soins esthétiques

Les soins esthétiques (modelage, soins du visage, etc.) réalisés par des professionnels procurent aux personnes malades un moment de bien-être et leur permettent de retrouver une estime de soi souvent mise à mal lors des traitements.

Conseils en alimentation et nutrition

Cette activité s'organise principalement sous forme d'ateliers collectifs ou de séances individuelles.

Groupes de parole et soutien psychologique

Si vous souhaitez partager, exprimer vos doutes, vos angoisses, échanger avec d'autres personnes confrontées à une expérience similaire et trouvez du réconfort avec l'accompagnement d'un psychologue expérimenté et d'un soignant, contactez le Comité départemental de la Ligue contre le cancer le plus proche de chez vous. Nombreux sont les malades qui décident de franchir le pas et s'inscrivent aux groupes de parole proposés par la Ligue. Et pour cause : le cancer bouleverse tous les repères et altère le rapport à soi. D'où le besoin de se retrouver entre « pairs » qui traversent la même épreuve, même si chaque cancer est différent et chaque histoire singulière. Ces consultations peuvent également être individuelles.

Dans le champ de l'accompagnement thérapeutique, les Comités peuvent aussi proposer des activités de relaxation, de sophrologie ou encore de réflexologie.

Les aides sociales

De nombreuses familles sont, aujourd'hui, confrontées à des problèmes financiers et matériels causés par la maladie. Pour cette raison, la Ligue octroie, sur l'avis d'une commission sociale, des aides financières. En 2010, près de 9 000 familles ont bénéficié de ces aides, notamment dans les territoires les plus sensibles. Certains Comités départementaux, au-delà des aides financières apportées aux familles, peuvent mettre en place un accompagnement ciblé :

  • aide aux démarches administratives ;
  • aide à la vie quotidienne ;
  • accompagnement autour de la vie professionnelle ;
  • appui sur les problématiques liées à l'hébergement.

 

Grâce à sa forte légitimité, la Ligue représente les usagers et agit auprès des institutions nationales et internationales pour faire valoir les droits des patients.

Pour connaître tous les services proposés par votre comité départemental, vous avez aussi la possibilité de le contacter au 0 810 111 101 (prix d'un appel local).

Un numéro de téléphone, des professionnels à votre écoute.

Aidéa, un service d'aide à l'emprunt unique en France

Vous êtes ou avez été touché par la maladie et vous avez des difficultés pour obtenir un prêt ou constituer un dossier d'emprunt. Signataire de la convention AERAS (s'assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), la Ligue contre le cancer, via son service AIDEA, facilite l'accès à l'emprunt des personnes atteintes d'un risque aggravé de santé :

  • des conseillers techniques vous informent sur la convention AERAS, répondent à vos questions et enfin vous accompagnent dans la constitution des dossiers requis par les assureurs ;
  • des cancérologues experts auprès de la Ligue contre le cancer, exerçant près de chez vous, sont à votre disposition pour vous assister dans la préparation de votre dossier médical dans le respect de l'éthique et de la déontologie médicale.

 

Le service AIDEA est gratuit, anonyme et confidentiel. Pour contacter le service AIDEA, composez le 0 810 111 101 du lundi au vendredi de 9h à 19h.

Écoute et soutien téléphonique

Que vous soyez touché par le cancer, proche de personnes malades ou encore professionnel de santé, des psychologues cliniciens vous écoutent et vous accompagnent, de façon individuelle, dans le respect de l'anonymat et de la confidentialité quel que soit le temps de la maladie (dépistage, annonce, traitements, rémission, fin de vie, etc.).   

Ce soutien psychologique vous offre :

  • une écoute immédiate reconnaissant votre vécu et vos émotions ;
  • un accompagnement à la verbalisation : libération de la parole, expression des doutes et des souffrances ;
  • un soutien personnalisé et adapté ;
  • une disponibilité et une réactivité des psychologues ;
  • une aide pour mieux se situer par rapport à son entourage et mieux appréhender le quotidien de la maladie ;
  • une rupture de la solitude et de l'isolement.

 

Pour contacter les psychologues cliniciens, appelez le 0 810 111 101 du lundi au vendredi de 9h à 19h et le samedi de 9h à 14h.

Permanence juridique et sociale

Des juristes et des avocats volontaires du barreau de Paris animent la permanence juridique et sociale de la Ligue contre le cancer. Dans un souci de respect de l'égalité des droits pour tous, ces professionnels du droit délivrent des renseignements accessibles, des conseils pratiques aux personnes touchées par la maladie, à leurs proches ainsi qu'aux professionnels de santé. Sous forme de consultations juridiques téléphoniques gratuites et confidentielles, ces professionnels répondent à vos questions relevant de votre vécu et de vos difficultés rencontrées dans vos vies professionnelle, familiale et sociale mais aussi citoyenne. Ces conseils juridiques personnalisés vous permettront de faire valoir et appliquer vos droits (contrat d'assurance, droit de la famille, droit de la santé, etc.).

Pour contacter la permanence juridique et sociale, appelez le 0 810 111 101 du lundi au vendredi de 9h à 19h.

Des espaces communautaires interactifs

Si vous souhaitez échanger, partager un vécu, une expérience, un forum et une page Facebook sont à votre disposition. N'hésitez pas à vous inscrire et à dialoguer avec les nombreux internautes.

Cancer info

Des informations de référence, validées et mises à jour régulièrement sur les différents types de cancers, les traitements, et la vie pendant et après la maladie.
Pour en savoir plus : e-cancer.fr/cancer-info

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Les Cancéropôles :
Nés du Plan Cancer 2003-2007, les 7 Cancéropôles donnent un nouvel élan à la recherche sur le cancer en visant à fédérer les recherches fondamentales et cliniques à l'échelle d'une ou de plusieurs régions.

La Ligue en actions

La Ligue en actions

Des solutions personnalisées pour arrêter de fumer

Certains comités départementaux de la Ligue contre le cancer proposent des solutions pour faciliter l’arrêt du tabac. Pour bénéficier de cet accompagnement proche de chez vous, contacter votre Comité départemental. Toutes les coordonnées figurent sur la page d’accueil de ce site internet.

La Ligue contre le cancer milite pour la désintoxication des sociétés et des États

La Ligue contre le cancer, en tant qu’association non gouvernementale, apolitique, engagée depuis de nombreuses années pour une lutte efficace contre le tabac, fait régulièrement entendre son mécontentement face à l’absence de politique de santé publique pérenne et efficace. La France est très en retard : 31 % des adultes fument vs 21 % en Grande-Bretagne ou 13% en Californie ! Porte-parole des victimes d'aujourd'hui et de demain et initiatrice en France du Plan « Sortie du tabac avant 2030 », la Ligue contre le cancer veille avec opiniâtreté à vérifier que tous les moyens sont déployés pour que le problème du tabac, sanitaire, social, politique et économique soit une question de société, traitée sans relâche, avec pour préoccupation centrale, les victimes du tabac et la protection des personnes, en particulier, les plus vulnérables. C’est pourquoi, la Ligue mobilise fortement, l’opinion et toute la société pour plus qu’aucun retard dans la lutte ne soit à mettre au bénéfice de ce poison.

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tueurs payeurs

 

La Ligue contre le cancer et la recherche

La Ligue est à l'origine de trois projets phares de soutien à la recherche dans le cancer :

Le programme « Équipes Labellisées » a pour vocation première d’apporter un soutien financier reconduit pendant plusieurs années (au moins trois ans) à des équipes insérées dans des laboratoires reconnus par les tutelles de recherche publique et qui développent des programmes de recherche cognitive en oncologie.

Le programme « Cartes d’identité des tumeurs » (CIT) a été conçu et mis en place en 2000. Ses objectifs sont d'analyser la composition de différents types de tumeurs et d'intégrer les données obtenues dans une base de données unique afin de répondre à des questions, cruciales en vue de retombées rapides dans la prise en charge des malades :

  • quels sont les gènes qui s’expriment différemment dans les cellules tumorales et dans les cellules normales ?
  • peut-on établir, dans les cellules tumorales, un lien direct entre gènes qui s’expriment différemment et anomalies de structure du génome ?
  • les différences observées dans l’expression et la structure des gènes peuvent-elles contribuer à identifier une signature moléculaire informative pour le diagnostic, le pronostic, le traitement de la tumeur, l’apparition des métastases ?
Témoignages

Témoignages

Laurence B. vit avec le cancer du poumon depuis plus de dix ans. Retour sur son parcours, son ressenti et sa philosophie, pour toujours avancer la tête haute.

Une vie à risque

« J'ai fumé de 18 ans jusqu'à 32 ans. Et deux années plus tard, on me diagnostiquait un cancer du poumon directement lié au tabagisme…
Les symptômes sont rares et peu caractéristiques dans ce type de cancer. Chance dans mon malheur, une toux persistante (malgré les traitements médicamenteux) a permis d'orienter le diagnostic médical assez rapidement, et les examens ont confirmé la présence d'une tumeur unique sur mon poumon droit. Le traitement a consisté en une chimiothérapie suivie d'une chirurgie (avec ablation totale du poumon). Il m'a permis de sortir de la maladie et me considérer comme guérie. La rémission a en réalité duré cinq ans, avant que le cancer ne réapparaisse sur mon autre poumon. Depuis, j'alterne les phases de traitement - toujours efficaces, mais de plus en plus restreintes en terme d'options - et les phases de rémission, sous l'œil vigilant des professionnels de santé. »

Combattre jour après jour

« En 2000, lorsque mon premier cancer a été diagnostiqué, la prise en charge des personnes malades était limitée. Pas de soutien psychologique, pas d'informations… Le médecin de l'époque a même recommandé à mon mari de ne pas m'annoncer la nouvelle… Recommandation qu'il n'a heureusement pas écoutée, car rien n'est pire que ne pas savoir.
Les premiers temps après l'annonce du diagnostic furent terribles. Un vrai coup de massue sur la tête. Puis, bien épaulée par mon entourage, j'ai décidé de retrousser mes manches et de rentrer dans le combat. Malgré les traitements et leurs effets secondaires parfois lourds (fatigue, chute des cheveux) je suis restée positive. La maladie n'est pas une honte et j'ai assumé mon combat, pour moi et mes proches. Un combat mené un premier temps victorieusement, pour ressortir « guérie » après mon premier traitement, avoir un enfant et poursuivre une vie totalement normale.
La suite n'a pas toujours été simple et les récidives ont été difficiles à encaisser. Néanmoins,  j'ai toujours relevé la tête, je me suis accrochée pour ceux que j'aime. Mon envie de vivre m'a permis de traverser chaque nouvelle épreuve, de supporter les traitements nécessaires et de sortir le plus vite possible de l'hôpital. »

Vivre avec le cancer

« Vivre avec un cancer ou vivre après un cancer, c'est avant tout vivre. La principale séquelle du traitement de certains cancers du poumon qui est l'ablation d'un lobe ou du poumon dans son intégralité n'est pas handicapante outre mesure. Après une bonne rééducation respiratoire, seuls les efforts sollicitant beaucoup le cœur sont à proscrire. Pour le reste, rien ne change.
Ma plus grande frustration a été liée au travail. Je me suis retrouvée en invalidité professionnelle à 38 ans. Difficile à accepter. J'ai dû organiser ma vie en fonction des limites imposées par ma maladie. Pour donner un sens à mes expériences, je me suis engagée dans l'écoute des personnes souffrant, comme moi, de cancer. L'accompagnement est indispensable pour rassurer au mieux et faciliter la compréhension de la maladie, du traitement et des changements qui surviennent au quotidien. La prise en charge médicale, le parcours de soin personnalisé et l’accompagnement sont de véritables points de repères pour les patients. Aujourd'hui, les professionnels de santé sont bien plus à l'écoute de nos attentes, de nos craintes et de nos questions. Ils sont prêts (pour la majorité) à nous informer et nous orienter au mieux. Des espaces complémentaires d'information (ERI, ELI, etc.) des numéros verts, des sites Internet, des cellules de soutien, des groupes de parole ont également vu le jour, pour permettre aux personnes malades et à leur entourage d'échanger autour de la maladie, à l'échelle locale. Les soins de conforts (esthétisme, sophrologie, etc.) se sont également développés pour aider à mieux supporter les effets indésirables des traitements. Le soutien de psychologues est désormais accessible à tous à l'hôpital et parfois en dehors. 

Avoir un cancer du poumon est une épreuve terrible. Chaque récidive éventuelle complique un peu les choses en renvoyant un peu plus à l'idée de la mort. Mais je pense que cette conscience de la mort est en définitive une bonne chose, que chacun d'entre nous se doit d'appréhender pour mieux apprécier la vie et se battre encore et toujours face à la maladie. Car oui, onze ans après son premier cancer du poumon et quelques récidives plus tard, on peut toujours être vaillant(e) et se projeter avec optimisme dans l'avenir ! ».

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