Bonsoir Kelly,
Avant toute chose, je vous adresse mes pensées et toutes mes condoléances pour votre mère. Je comprends à quel point ces circonstances sont complexes à traverser, en tant que patient, mais également en tant que proche aidant.
Je trouve dans votre message un écho à ce que j’ai traversé récemment. J’ai perdu ma maman il y’a un mois d’un cancer du poumon, avec métastases au cerveau. J’ai vingt ans et je relate, tout comme vous, des circonstances tragiques, si violentes, dans lesquelles la disparition intervient. C’est un choc. On ne réalise pas vraiment ce que l’on a traversé, et surtout ce que l’on a vu. On semble être totalement déconnecté de la réalité. Dans ces circonstances, on ne se rend compte que bien tardivement de l’absence, et de la disparition, de l’être aimé. C’est un sentiment, comme vous le décrivez, qui est extrêmement complexe et inhérent à chaque individu.
Quelques jours après la perte de ma maman, j’ai traversé une période de vide émotionnel. Je m’étais battu avec elle contre la maladie et je ne dormais plus depuis des semaines. Je n’étais pas en capacité de réaliser, d’accepter, et d’intégrer ce qu’il venait de se passer.
C’est un choc, un vide. Vous êtes dans une situation qui, me semble-t-il, est similaire à la mienne. La réalisation viendra petit à petit. Les funérailles, pour ma part, en ont été l’un des points de départ. Puis l’absence de creuse et la tristesse devient plus récurrente.
C’est un long chemin à parcourir. Certes, nous ne sommes plus les mêmes après ces événements, si difficiles. Mais j’ai trouvé, dans ce que j’ai traversé, un hymne à la vie. Je sais que ma maman voudrait que je profite de mes belles années. Elle voudrait que je sois heureux, que je voyage, que que je profite de mes proches. Cet état d’esprit ne pourra jamais estomper la douleur, ni le deuil. Mais il permet de mieux rebondir, de garder ses attaches et de renouer avec la vie, en ces temps si sombres.
Pour ma part, j’ai le sentiment d’être plus vivant que je ne l’ai jamais été. J’ai pu revoir mes amis, reprendre le travail, voyager le temps d’un week-end. La vie ne s’est pas arrêtée et elle a encore tant à nous offrir. Et je l’ai compris. Parce que c’est ce que ma maman voudrait que je fasse.
Chère Kelly, entourez-vous des gens que vous aimez. Renouez avec quelques petits éléments du quotidien, des petites choses qui vous font plaisir. Ne négligez pas votre état de santé et faites-vous du bien, ces prochaines semaines, quand vous aurez du temps pour vous. Je ne doute pas que vous l’ayez bien accompagnée lors des derniers instants. Vous avez tant donné. Il sera bientôt temps, pour vous, de renaître de ces événements.
Le support psychologique et sophrologique est d’une grande aide. J’ai eu la chance d’être accompagné par deux spécialistes de la Ligue Contre le Cancer, avant et après sa disparition. C’est libérateur d’en parler à quelqu’un de confiance. En parallèle, si vous avez été confrontée à des images difficiles (ce fut mon cas), n’hésitez pas à vous tourner vers la thérapie EMDR, pour atténuer l’affect de certains souvenirs, qui peuvent vous troubler.
Je vous souhaite tout le meilleur, Kelly. Je sais ce que ces prochaines semaines ne seront pas forcément les plus évidentes. Mais les beaux jours finiront par revenir. C’est une certitude.
Je vous embrasse,
Théo Pons Vittori
Bonsoir,
J’ai perdu ma maman il y a 10 jours, à la suite d’un cancer du poumon, opéré, ayant créé une métastase au cerveau, traitée par « cyber knife ». Je voulais croire à une guérison.
Puis des crises d’épilepsie sont arrivées. Finalement, une crise a installé un état de mal épileptique, que les médecins n’ont pas réussi à faire cesser. Son décès est intervenu une semaine après le début de son état de mal épileptique.
J’alterne des phases de profonde tristesse/goût à rien, et de stupéfaction (je ne comprends pas que je ne pourrai plus l’appeler, c’est assez étrange a vivre).
Amis et proches font ce qu’ils peuvent, mais perdre sa maman à 35 ans, d’un cancer, ils ne peuvent pas vraiment comprendre.
Si d’autres sont touchés par le deuil de leur maman, qu’ils n’hésitent pas à répondre à ce message, peut être pourrions nous nous soutenir.
Bien à vous