Comment faire face a un diagnostic incurable avec enfant bas age

9 comments
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Lolivette

Bonjour à tous 

J'ai un cancer du colon métastases avec une mutation braf donc vu l'ampleur des métastases hépatiques je sais que je ne guérirai pas. 

J'ai seulement 43 ans deux enfants jeunes. 

Je leur ai parlé de ma maladie je n'ai jamais utilisé le mot guérir mais je ne veux pas non plus les empêcher de vivre donc pour le moment j'essaie de masquer les choses, de profiter. 

L'idée de ne pas pouvoir les voire grandir m'est insupportable et je ne sais comment gérer cette situation. Je pourrais bien sûr voir un psychologue mais mon problème est simplement que je n'ai pas d'espoir c'est vraiment difficile à vivre est-ce que d'autres personnes sont dans cette situation ?

Soabd

Bonjour,

Je ne suis pas dans votre situation néanmoins, je comprends (un peu) votre angoisse, car moi même je suis jeune avec un jeune enfant. 

C'est terrifiant de se dire qu'on peut partir du jour au lendemain et les laisser. Il faut apprendre a vivre avec cet inconnu. Et apprendre a ne pas vivre dans la peur en continu même si elle reste présente. 

C'est un travail difficile a faire sur soit même. Profitez de vos enfants en ajoutant un maximum de bons moments au quotidien, je pense que moralement c'est mieux pour vous, et pour eux aussi, voir sa mère vivre sa maladie dans la souffrance est difficile et je pense qu'aucune mère n'a envie que nos enfants aient ce souvenir de nous. 

Je ne connais pas les spécificités du cancer du colon, mais dites vous que rien n'est perdu d'avance tant qu'aucun combat n'est mené. Chaque cas est unique et il y a des personnes qui déjouent les pronostics ! (Pronostics qui sont d'ailleurs fait sur du long terme et ne prennent sont pas en compte les avancées médicales. 

Je vous envoie beaucoup de courage et vous souhaite d'avoir encore beaucoup de beaux moments avec vos enfants 

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rob

Bonjour et bienvenue sur le forum ,

C'est vrai qu'un cancer cancer métastasé n'offre pas les mêmes espérances de vie qu'un cancer dit " localisé "et la guérison reste très compliquée a entrevoir , alors nous sommes plusieurs sur ce forum a viser plutôt la longue rémission car nous savons qu'il y a très peu de chance que nous guérissions , je peux vous dire que rien n'est jouer d'avance et que les recherches avancent très vite , vous êtes jeune , garder le moral et ne regarder pas les pronostiques et si besoin faite vous aidez  , allez bon courage a vous .

Bonne journée ...

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balista

Bonjour,

Je suis dans le même cas. On m’a diagnostiqué il y a un peu plus d’un an un cancer du colon d’emblée metastasé (foie + ganglions) à 43 ans. Mutation KRAS. Je n’ai jamais été opérable (tumeur primaire au cæcum toujours en place) et je dois également vivre avec une ileostomie.
J’ai également 2 jeunes enfants (9 et bientôt 12 ans) et malgré une année de chimio non stop (Folfox, puis Folfiri + Avastin), la maladie ne cesse de progresser, surtout au niveau du foie.
Je vais bientôt commencer un essai clinique, mais pour vous dire la vérité, je n’y crois plus du tout. Je le fais avant tout pour mes proches, pour leur montrer que je continue de me battre malgré tout, mais je sais pertinemment que je ne passerai pas l’année.

Jusque là épargnée par les douleurs, j’ai commencé à en ressentir de plus en plus fortes depuis quelques semaines. Malgré mes réticences, me voilà désormais sous morphine car vivre dans la douleur n’est plus une vie.

Je ne saurais quoi vous conseiller par rapport à vos enfants car je suis comme vous… complètement perdue. Mes filles savent quelle est ma maladie, que c’est grave et si comme vous, je ne leur ai jamais rien promis, je n’arrive toutefois pas à leur dire pour le moment la vérité toute crue. Que c’est dur… d’autant que mon aînée souffre beaucoup psychologiquement (scarifications…) de la situation. Elle est bien sûr suivie, mais ce qui est difficile, c’est que je sais que la situation ne pourra que s’empirer pour elle compte tenu de mon pronostic.

J’essaie de vivre au jour le jour et de profiter des moments de mieux pour créer le maximum de souvenirs, mais le manque d’espoir est absolument tétanisant. Si je suis parvenue à accepter le destin qui est le mien, je n’arrive toujours pas accepter de laisser derrière moi mes filles, mais aussi mon mari, sans compter ma pauvre mère qui devra enterrer sa seule fille… c’est injuste et tellement cruel, mais qu’y pouvons-nous?

N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’échanger à propos de tout cela. 

Bon courage à vous pour la suite.

 

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Lolivette

Effectivement nous sommes dans la même situation. 

Je n'en suis qu'au début des traitements mais cette mutation me fait bien comprendre que malheureusement le combat même si je vais le mener semble  perdu d'avance. Pour ma part je n'arrive déjà pas à l'admettre pour moi parce que j'avais 1000 choses en tête à faire mais regardez mes filles en me disant que je ne pourrai pas être auprès d'elles est insupportable.

Mon mari essaie de rester fort mais s'il devait rester seul avec il fera ce qu'il peut mais on ne remplace pas une Maman.

Je commence déjà à sentir l'inquiétude chez ma plus grande, elle a mal au ventre ,dort mal le soir et je comprends que vous n'arriviez pas à dire la vérité car c'est déjà assez insupportable pour nous...

J'espère que votre essai va fonctionner pour vous permettre de rester plus longtemps.Il s'agit de quel traitement ?

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balista

Bonjour Lolivette,

L’essai clinique que je vais faire consiste à tester une nouvelle molécule, type immunothérapie, en plus de la 3eme ligne de chimio habituelle (Lonsurf + Avastin). Comme c’est un test en double aveugle, j’ai 50% de chance de tomber sur un placebo, mais comme je n’ai rien y perdre, j’ai accepté.

Sinon, tu es au tout début de tes traitements, donc rien n'interdit à qu’ils soient efficaces pour toi, du moins suffisamment pour espèrer gagner quelques années, ce qui n’est pas rien surtout du point de vue d’un enfant!

Ça fait un an que je me bats. Ça peut paraître peu, mais ça a été énorme pour moi. On a dû déjà te donner ce conseil mille fois, mais le plus important, c’est d’essayer de vivre au jour le jour et de rester au maximum dans la vie. C’est ce qui m'empêche personnellement de sombrer. Je continue à voir des amis / de la famille pour parler d’autre chose, j’essaie d’avoir des petits projets (j’ai repeint mon salon dernièrement et j’en suis fière), mais sans jamais me projeter à trop long terme. C’est parfois dur. Je vais pas te mentir en te disant que je ne pense jamais à tout ça et que je suis toujours zen. Mais j’ai fini par aller dans la voie de l’acceptation car il n’y a pas d’autre choix possible malheureusement. Par contre, on peut encore maîtriser le moment présent et profiter encore des bons moments qui s’offrent à nous.

Bon courage à toi pour tes traitements. J’ai lu des témoignages de personnes mutées BRAf comme toi qui répondaient bien mieux à la chimio que moi. Rien n’est jamais écrit à l’avance.

 

Souricette

Bonjour Lolivette,

Votre message, tout comme celui de Balista, m'emplit de tristesse. Vous vivez toutes les deux une situation inhumaine et j'ai du mal à trouver des mots (pourtant je suis d'un naturel bavard...), qui pourraient vous apaiser.

Je crois qu'être Maman c'est çà, c'est justement ça : penser à nos enfants avant de penser à nous, être capable d'endurer toutes les souffrances pour pouvoir rester encore un instant présente dans leurs vies.
C'est également ce même déchirement qui habitent les enfants, à l'idée de vivre le restant de leur vie sans le regard bienveillant d'une Maman, donc d'une certaine manière, les enfants et nous partageons le même désespoir face à l'inconnu et au vide qui nous attend. 

Parti de là, une fois que l'on a accepté la situation (si elle est inéluctable), je crois qu'il faut en parler ensemble, avec des mots doux, tendres, la promesse qu'on les emmènera avec nous quand l'heure sonnera et que, d'où nous serons nous les protègerons. 
Ca n'a rien à voir avec la religion, mais avec la spiritualité, et moi, j'y crois et ça me soutient tout au long de ma vie d'imaginer que ma mère, mon père, ceux que j'aiment et qui ne sont plus, veillent sur moi et me protègent, et s'ils ne peuvent pas tout m'éviter, c'est juste qu'ils ne peuvent pas tout...

Peut-être devriez-vous écrire vos pensées, vos sentiments, tenir une espèce de "journal de bord", que vous leur confieriez à eux, ou à leur Papa, et qu'ils pourraient lire quand ils seront plus grands, pour savoir à quel point vous les aimiez ? 

Je vous envoie mes pensées les plus douces et vous assure de toute ma compassion.

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balista

Merci pour votre message plein de bienveillance Souricette :)

 

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Celo

Bonjour Lolivette,

Je ne suis pas malade, je suis papa de 3 jeunes enfants. Je suis dernièrement passé par une phase d'inquiétude face à des symptômes que j'avais du mal à interpréter et je me suis projeté dans la maladie à un moment donné. Je comprends en partie votre douleur en tant que parent même si je ne peux pas me permettre d'affirmer que je la comprends totalement, je ne vis pas votre situation.

Je voulais juste réagir également au message de souricette.

Je peux comprendre ce que ressent un enfant qui perd sa maman jeune car c'est ce que j'ai vécu. Lorsqu'elle est partie, j'ai cherché partout et désespérément un cahier, un journal, quelque chose où elle se serait exprimée, où elle m'aurait parlé. J'avais le besoin de "l'entendre", de savoir ce qu'elle ressentait,lire l'amour qu'elle avait pour moi. Des paroles qui auraient pu m'accompagner tout au long de ma vie.

La proposition de souricette me fait donc écho et je trouve que c'est une belle chose à réaliser au cas où. Je dis au cas où car votre désespoir me touche et m'attriste beaucoup.  J'aimerais que vous puissiez lui laisser une toute petite place, à cet espoir. Tout en gardant votre rationalité car comme vous le précisez, vous ne vous battez pas contre n'importe quelle maladie.

Je suis d'accord avec souricette, une maman aimerait voir ses enfants grandir et les enfants aimeraient voir leur maman vieillir. Ma maman m'a accompagné toute ma vie,elle ne m'a pas laissé  derrière elle. La vie me l'a enlevé mais elle a continué à vivre à travers moi, mes souvenirs mes témoignages, des photos. Je peux même dire que mes enfants la connaissent, à travers moi.Je lui parle parfois aussi. Je ne suis pas croyant mais je ne peux pas exclure qu'elle soit présente, autour de moi, en moi, à travers une forme d'énergie qui perdure...

Elle est toujours présente dans ma vie d'une certaine facon.

Je pense aussi que l'aide d'une psychologue pourrait être une bonne idée, afin que vous ne portiez pas cette épreuve seule.

J'aimerais pouvoir vous transmettre mes pensées,  du soutien, de l'énergie, tout ce qui pourrais vous aider.

 

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Lolivette

Merci pour votre réponse si je peux me permettre à quel âge avez-vous perdu votre maman ? Je vais peut-être effectivement commencé à écrire quelque chose c'est très étrange de vouloir garder de l'espoir et se battre mais en même temps d'anticiper le pire on bascule entre deux mondes l'un avec l'envie de vivre et de ne pas quitter tout ça et l'autre où on se dit que si  ça doit arriver comment gérer cette situation C'est vraiment insupportable .Le fait que vous me disiez que vous ayez pu vivre malgré ce traumatisme avec l'impression qu'elle soit toujours présente me rassure un peu . Je veux tel ement qu'elle soient heureuses .

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