Accompagner mon Papa qui a un cancer ORL

6 commentaires
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sosso63

Bonjour à tous et à toutes,
Alors déjà, je tiens à remercier les personnes qui liront ce message.
Mon père est atteint d'un cancer ORL, il avait deja eu un 1er cancer traité par rayon en 2004. Depuis 2 ans , recidive et il a été decidé de lui enlever l'amygdale avec de la chimio en +. L'opération s'est bien passé et le premier traitement de chimio a eu son effet mais depuis quelques temps , le cancer progresse à nouveau au meme endroit (pas de metastase dans d'autres regions du corps) , à savoir au niveau de sa gorge sur le coté gauche. La tumeur et les metastases l'empeche de manger normalement, et depuis 2 mois, ils ont du lui remettre une canule...
Je vois souffrir mon pere de plus en plus, il y a eu des saignements autour de sa tumeur qui ont été traité par rayon et il va pouvoir mardi prochain continuer son protocole à Lyon , il s'agit d'un essai clinique proposé aux US initialement qui a fait ses preuves. Nous verrons bien comment il réagira face à ce nouveau traitement , et si cela peut combattre ce foutu cancer.
Le plus dur à mes yeux est la douleur occasionnée par ce type de cancer (deglutir par exemple) , je me sens completement impuissant et cela me fait terriblement souffrir, j'essaye du mieux que je peux lui changer les idees. J'ai également aussi besoin de me preserver mais j'ai cette dualité en moi qui dans un sens me dit que je n'ai pas le droit de prendre de plaisir et d'un autre coté d'avoir besoin de se changer les idées par moment , je ne sais pas si je suis tres clair sur ce dernier point mais je n'arrive pas à avoir de la bienveillance pour moi meme.
Je souhaite tout le courage du monde à tous ceux qui traversent comme moi cette épreuve de la vie.
Bien à vous

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Dr A.Marceau

Bonjour,
Votre témoignage est très clair, très émouvant aussi car nous connaissons tous cette dualité des sentiments. Car en effet, il faut vous préserver tout en assurant une présence affectueuse auprès de votre père. Je suis certain qu'en tant que père, il est heureux de vous voir aussi attentive à sa santé, à sa qualité de vie, heureux de mesurer tout cet amour que vous avez pour lui. Mais je suis certain qu'il est également soucieux vis-à-vis de vous, qu'il souhaite que vous puissiez vivre aussi normalement que possible, y compris vous amuser.
N'hésitez pas à vous confier à d'autres qui traversent ces mêmes doutes, le partage d'expérience est toujours très réconfortant. Pour cela, vous pouvez échanger sur ce forum ou bien rejoindre un groupe de paroles. Le comité départemental de La Ligue peut vous aider à rejoindre un groupe de ce type.
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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sosso63

Bonjour,
Je vous remercie pour la qualité de votre retour et la rapidité avec laquelle vous avez pris le soin de me répondre. En effet je pense qu'il sera nécessaire de rejoindre un groupe de parole car j'ai beaucoup de mal à me livrer à mes proches (je garde souvent tout pour moi) mais j'essaye de faire des éfforts comme écrire sur ce forum par exemple.
Concernant la maladie de mon père, je sais très bien que je ne peux pas venir chercher l'aide et des réponses ici car vous n'avez pas les données nécessaires (bilan médical) pour me dire si il y aura du mieux , voir une rémission à terme...
Bien à vous

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AMELIE L

Bonjour,

Je suis touchée par ton message car j'ai été confrontée à la maladie, en 2011 avec mon père et en 2014 avec ma mère (je précise qu'ils étaient déjà divorcés depuis des années). J'étais jeune, début de la vingtaine, consciente de ce qu'il leur arrivait mais aussi immature face à cette situation, car selon moi je n'ai pas fait face comme j'aurai dû le faire.

Pour faire court à l'âge de 20 ans j'ai quitté le domicile familiale pour aller faire mes études à 600km de chez moi, donc autant te dire qu'il était compliqué de rendre visite à mes parents régulièrement... Je pense que ce fut aussi pour moi une "excuse valable" pour prendre du recule face à la maladie de mes parents et pouvoir aussi penser à moi et tenter d'avoir une vie à peu près normale malgré l'angoisse permanente.

Il est important de savoir que lorsque j'ai pris mon envole, ma petite sœur (4 ans plus jeune) vivait toujours au domicile familiale et était donc malheureusement confrontée en permanence à la maladie, à la souffrance de ma mère, et de mon de mon père quand elle lui rendait visite (seulement 10km séparaient les habitations de mes parents). Durant cette période elle était âgé de 17/18 ans.

J’étais pleinement consciente de la situation mais inconsciemment je l'occultais complètement. Je téléphonais moins, je remontais dans ma région natale que 3 fois maximum par an... enfin bref aujourd'hui j'ai conscience que j'ai totalement délaissé ma famille et surtout ma sœur qui avait un poids énorme sur ses épaules.

Aujourd'hui mes parents ne sont plus là et même après leur départ je ne percutais toujours pas la réalité de la situation! Mon cerveau se protégeait naturellement... enfin je pense. Mais un jour une personne de mon entourage a dit à ma sœur et à moi-même que "c’était triste d'être orphelines si jeunes". Et là je me suis prise une grosse claque! Je me suis dit "merde c'est vrai je suis orpheline, mes parents sont partis, je suis seule." Et en fait tous ce que j'avais occulté ces 5 dernières années me sont revenus en pleine face et je me suis dit "mais où j'étais?! Qu'est ce que j'ai fait concrètement pour eux, pour ma sœur?!"

Aujourd'hui je vis avec ces regrets. Heureusement nous sommes très proches avec ma sœur et je suis heureuse d'avoir pu percer cet abcès avec elle en janvier, 6 ans après la mort de mon père et 3 ans après celle de ma mère. J'ai compris ce qu'elle avait vécu au quotidien et j'ai pu aussi lui expliquer pourquoi j'avais agi de la sorte car au fond je n'étais pas pleinement consciente de mes actes.

Tout ça pour te dire qu'il faut trouver le bon juste milieu. Ma sœur s'est trop impliquée et aujourd'hui elle a beaucoup de mal à se reconstruire et moi de mon côté je n’étais pas présente et aujourd'hui je suis remplie de regrets et j'en souffre à chaque fois que je pense à eux...

Je te conseille de te protéger, de penser à toi (ça n'a rien d’égoïste!) au contraire, ton père ne veut que ton bien et si toi tu vas bien (enfin du mieux que tu peux) il se sentira plus serin pour affronter la maladie.
Et d'un autre côté tu es un soutien indéniable. Donc à toi de trouver ce juste milieu en t'impliquant de façon juste et convenable pour toi et ton père.

Je suis de tout cœur avec toi et ta famille. Vous arriverez à combattre cette maladie, tous ensemble. Toujours rester positif!

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sosso63

Bonjour Amélie,
Je te remercie pour ton message de soutien. Je constate que meme 6 ans après le départ de ton père et 3 ans après celui de ta mère, l'émotion est encore très forte et je prends encore plus conscience de la force qui va me falloir si les choses tournent mal... en meme temps je n'en doutais pas une seule seconde.
Comme toi, j'ai occulté le 1er cancer de mon Papa en 2004, à l'époque je n'avais que 20 ans et j'étais pas très mature (normal pour un mec !). Et puis mon Papa cachait sa maladie et n'avait pas souhaité nous en parler à l'époque.
Aujourd hui à 32 ans, je ne veux plus refouler mes émotions et je ne voudrai pas m'en vouloir de ne pas avoir fait le maximum pour lui et mon entourage familial. Comme tu le dis si bien, il faut réussir à trouver le juste milieu , j'ai 2 petites soeurs de 3 ans de moins qui sont là aussi, bien heureusement...
Merci encore pour tes encouragements, cela me fait chaud au coeur et cela me fait du bien de parler de ca avec des personnes qui ont vécu cela, c'est aussi pourquoi j'ai la démarche de m'inscrire sur le forum car oui on peut parler avec sa famille mais ce n'est pas pareil, les amis aussi sont de bon soutien mais aucun d'entre eux n'ont vécu cela.
Je vous souhaite à toi et à ta soeur toute la force nécessaire pour bien vous reconstruire et continuer à vire le plus "normalement" possible.
Bien à toi
Sofyan

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Val Lilas

Bonjour,
Je te souhaite beaucoup de courage. Mon papa sort d'un cancer de la base de la langue et on vient de déceler une tumeur au cervelet. Tous nos espoirs sont anéantis... J'ai très peur car je vois son état se dégrader de jour en jour en attendant l'opération. Tout ce que je peux faire c'est lui tenir la main, le rassurer, même si il n'y a plus beaucoup de réactions... Parle beaucoup avec lui et donne lui tout ton espoir, projetez vous... et dis lui que tu as besoin de lui. Bon courage à vous deux.

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