Bonjour,
Votre message est très émouvant, il parlera ici à de nombreuses personnes qui ont accompagné un proche en fin de vie. Ce que vous faites est remarquable et témoigne de l'amour que vous avez pour votre père, il le ressent et cela l'apaise très certainement. Il n'y a pas grand chose à dire de plus si ce n'est qu'on vous souhaite bon courage pour aborder ces jours si difficiles.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
Cancer pancréas et méningite carcinomateuse
Bonjour
Votre temoignage me rappelle le depart de mon pere apres qu on lui est decouvert 1 cancer des voies billiaires en fev 2019 . Il est parti en fev 2020 ..pour lui pas de traitement . Lui aussi voulait vivre car il aimait la vie . Il a lutté jusqu au bout comme votre papa . C etait tres difficile d accepter son depart
Et surtout l impuissance de la medecine face aux cancers .
J espere de tout coeur que vous passerez noel avec lui .
Mes pensées vous accompagnent vous et votre famille dans ces moments difficiles . Roxane .
Bonjour à tous,
Pour faire court, mon père se bat depuis septembre 2018 contre un adénocarcinome du pancréas (à l'origine 6 cm avec métastases hépatiques).
Première chimio 6 mois folfirinox (12 cures) et régression de 60% de la tumeur et disparition des métastases hépatiques.
Mai 2020 soit 15 mois plus tard après plusieurs scanners impeccables, hémorragie interne. La tumeur s'attaque au duodénum. Pas de métastases hépatiques visibles. Je passe les détails mais embolisation d'une artère pour essayer de lui sauver la vie. Ouf, ça a fonctionné. Reprise chimio folfox pdt 6 mois/13 cures (il a développé une réaction allergique à l'un des produits du folfirinox) accompagné de rayons à raison de 15 min par jour pendant 5 semaines consécutives.
Août 2020, occlusion intestinale dû aux rayons. On fait appel à une magnétiseuse pour lui filer un coup de main car 3 semaines sans pouvoir manger quoique ce soit et 10kg en moins.
Résultats de cette 2eme chimio spectaculaire et des rayons, aucune métastases hépatiques, régression casi complète de la tumeur. Ouf... On tient le bon bout.
Juillet, août 2021, on nous parle d'une potentielle opération de sa tumeur, de guérison... Wahou, quelles bonnes nouvelles, on est fou de joie, on fait des projets...
Septembre 2021 rdv chirurgien, opération impossible, beaucoup trop complexe, risque d'hémorragie interne trop important... Un coup de massue, on nous claque la porte au nez, je vois mon père dépité qui malgré tout essaye de faire bonne figure.
Octobre 2021, il se plaint. Fatigue, mal au coup, haut du dos, bras... plusieurs rdv chez le généraliste qui ne s'inquiète pas plus que ça. Nous non plus d'ailleurs. Mon père commençait la rénovation d'une maison. Le médecin a sûrement raison.
Au fil du mois, il dort de plus en plus, sort beaucoup moins...
Novembre 2021, des maux de tête persistants, des étourdissements, perte d'appétit, fatigue intense, quelques signes m'alertent sur un problème neurologique (plusieurs rdv généraliste entre temps, je passe les détails...).
Hospitalisation, IRM cérébrale faite à ma demande (faut aussi avouer que la veille j'ai incendié le médecin des urgences qui a laisser sortir mon père au bout de 4h alors qu'il ne tenait pas debout) et là... le verdict final. Méningite carcinomateuse. Le cancer a métastasé au cerveau. Ce cancer qu'on voyait disparaître au fur et à mesure des chimios a migré au cerveau. Je suis dégoûtée. 3 ans et demi de combat.
Cela fait 5 semaines qu'il est hospitalisé, son état s'est fortement dégradé.
L'accompagnement de fin de vie est commencé depuis la semaine dernière. Depuis 3 ans et demi je me bat à ses côtés, et malgré les circonstances, je le vois encore se battre malgré son état de faiblesse, et je suis fière de lui. Bientôt il ne sera plus parmi nous, et c'est extrêmement difficile de le voir dans cet état et de ne pas pouvoir communiquer correctement avec lui, d'être impuissante face à ses demandes, de ne pas pouvoir l'aider... En quelques jours je suis passée de aidante hyper engagée (pour pas dire chiante) à totalement impuissante et spectatrice des derniers moments de vie de mon père. C'est tellement difficile à vivre. Et mon père a tellement envie de se battre et de vivre. J'aimerais lui dire "si tu veux arrêter de te battre, tu peux, je suis fière de toi, de toutes ces années qu'on a pu avoir en plus, je t'aime et je ne t'en voudrais pas si tu décide de dire Stop, je sais que c'est difficile, et je comprends". Malheureusement je ne peux pas. Je n'ai pas la force et j'ai peur qu'il parte. C'est égoïste je sais. Mais pour moi c'est encore trop tôt. Et au fond, ma sœur et moi espérons pouvoir partager ce dernier Noël avec lui.