Attendre ou pas ?

Coucou Yvette, je profite de ton post pour te faire un petit coucou de la région parisienne où le temps est maussade aujourd'hui.

Personnellement, j'aurais du mal à attendre sans rien faire que le cancer devienne plus agressif et de devoir passer par une solution radicale. 

Quand on m'avait diagnostiqué mon lymphome, que l'on croyait au début "indolent", et que l'on m'avait proposé une surveillance, je n'étais pas très partante car là, c'est l'épée de Damoclès au-dessus de ta tête en permanence, mais, le choix d'un traitement est aussi fonction du tempérament de la personne. Il y en a qui préfèreront mettre la tête dans le sable et diront "on verra bien ce que ça donne" et d'autres, qui diront, "enlevez-moi ce truc tout de suite" !

Choix difficile. Et toi, que ferais-tu ?

Bises et bonne journée. J'espère que tu n'as pas trop de douleurs.

Bonjour,

Le stade 1 du cancer de la prostate correspond à un "petit" cancer, localisé au sein de la prostate, et dont l'agressivité est jugée faible (score de Gleason égal à 6). Ce cancer a donc de fortes chances d'évoluer très lentement. L'attitude à adopter est sûrement influencée par l'espérance de vie (plus est est importante et plus la tendance sera, tôt ou tard, de pratiquer l'exérèse de cette prostate). En revanche, si le patient est d'un âge très élevé (par exemple supérieur à 80 ou 85 ans) ou s'il a des facteurs de risque importants, autrement dit si son espérance de vie est inférieure à 10 ans, on se contentera de surveiller sa prostate en estimant que ce cancer, d'évolution lente, ne mettra jamais en danger la vie de ce patient.

Plus généralement, la surveillance dite active est intéressante avec ce type de cancer car elle permet d'éviter une intervention chirurgicale dont les conséquences peuvent être importantes, tant sur la continence urinaire que sur la fonction érectile. 

Bien sûr, un second avis peut être opportun.

Cordialement

Dr Marceau

Bonjour 

Si son urologue lui a vraiment dit qu’il est «  inutile de faire quelque chose », surtout avant 60 ans, alors il faut aller voir un autre médecin. Plus vraisemblablement, face à un cancer gleason 6, l’une des options thérapeutiques qui a pu lui être proposée est la surveillance active. La surveillance active ne veut pas dire qu’on ne « fait rien » c’est une vraie démarche thérapeutique astreignante car ça suppose des examens fréquents auxquels il faut se tenir afin d’intervenir rapidement en cas de développement de la tumeur. C’est sans doute l’option qui permet de préserver au mieux une qualité de vie optimale sans conséquences du cancer et de ses traitements sur les fonctions urinaires et érectiles. Elle doit aller de pair  avec une prise en charge psychologique spécialisée car il n’est pas évident d’accepter de vivre avec un cancer, et il faut donc être accompagné dans ce cheminement intellectuel et moral. Enfin, normalement, son dossier a dû passer en RCP ( revue de consultation pluridisciplinaire) car la détermination des options thérapeutiques possibles en matière de cancer est une décision collégiale où les différents spécialistes ( chirurgiens urologues, radiothérapeutes, radiologues, oncologues) confrontent leurs point de vue  afin d’aboutir à la ou les meilleures propositions d’options. Je suggère qu’il demande le compte rendu de cette RCP et qu’il contacte les médecins qui y ont participé afin d’échanger avec eux sur les alternatives qui s’offrent à lui et leurs modalités. Il pourra prendre ensuite une décision la plus éclairée possible et guidée par plusieurs avis médicaux. 
Bon courage à lui. 
B