Témoignage pour opération prostate vie sexuelle après opération

10 commentaires
catherinecherie

Bonjour,

Mon mari a une petite lésion score 2 gleason et une autre petite score 1. Nous avons que même pris la décision de faire enlever la prostate à l’hôpital Nord de Bordeaux par le docteur Wolff. Les nerfs de la fonction érectile ne seront pas touchés car la lésion est toute petite d’après le docteur Wolff. Mon mari a 55 ans et apparemment de grandes chances de retrouver une vie sexuelle normale. Quand pensez-vous ?

A la lecture des témoignages, cela nous fait peur. 

Opération prévue en septembre 25

Merci par avance pour vos avis,

Catherine et Hugo 

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Dr A.Marceau

Bonjour,

La question est surtout de savoir si la prostatectomie radicale est la meilleure décision dans le cas de votre mari. Il me semble qu'un second avis auprès d'un autre urologue serait utile. Car compte tenu de la petite taille de la lésion et de son faible degré d'agressivité, une surveillance active pourrait être une option raisonnable, permettant d'éviter ou de retarder la chirurgie.

Cordialement

Dr Marceau

catherinecherie

Vous êtes vraiment Urologue ?

Le docteur Wolff a dit que dès que le score dépasse 2, le traitement est soit des rayons soit l’opération. 

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Elman

Bonsoir, 

étant sous surveillance, depuis un an, pour un taux de psa supérieur à la norme ( l'IRM n'avait rien montré) j'ai, depuis, pas mal étudié les directives concernant la détection d'un cancer de la prostate et son classement (mes résultats de biopsie ne vont pas tarder à venir....car depuis une lésion est apparue, j'ai déjà une vague idée du résultat).

Donc comme le Docteur Marceau le sous entend, cette décision peut surprendre car actuellement avec un gleason de 6 (3+3) si lésion petite, c'est la surveillance active qui est préconisée, alors avec un score de 1 voire 2.... une prostatectomie ça interpelle....  On peut se demander ce qui a amené à faire une recherche de cancer ? Taux de psa ? toucher prostatique suspect ? Symptômes ?  Après il est aussi possible que la biopsie sous-estime le grade du cancer mais en tout cas à la lecture de vos propos sur le classement de gleason c'est quand même surprenant de proposer ce type de traitement.  

Bon courage

Coucou à Vincent.... tjrs dans l'attente..... résultat sous quinzaine  :-(

 

 

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VINCENTP

Hello Elman

L’attente doit te paraître interminable, courage tu vas vite être fixé maintenant.

À bientôt 💪🏻

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Dr A.Marceau

Je n'ai jamais prétendu être urologue ! J'ai juste suggéré de solliciter un second avis. Mais ce n'est bien sûr pas une obligation.

Dr Marceau

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VINCENTP

Bonsoir,

Opéré à 50 ans je pourrais vous répondre avec plaisir, mais au vu de ce que vous présentez, je rejoins l’avis du Dr Marceau. La 1ere question à vous poser avant celle de la récupération sexuelle de votre mari est déjà l’impérieuse nécessité (ou pas) de l’opération, 

À la place de votre mari et si l’urgence ne semble pas d’actualité (confirmée  aussi par la date planifiée de l’intervention), j’irais montré mon dossier à un autre chirurgien, voire un radiologue.

À votre disposition toutefois si vous souhaitez que j’aborde le sujet qui vous préoccupe.

Cordialement 

catherinecherie

Bonsoir et merci
Si ce n’est pas indiscret, comment se passe votre vie après opération ?

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VINCENTP

Avant tout, je voudrais rappeler que chaque parcours est unique. Beaucoup de facteurs influencent la récupération sexuelle après une prostatectomie : la santé sexuelle avant l’opération, l’âge du patient, l’existence éventuelle de comorbidités (comme le diabète), la qualité du geste chirurgical (préservation ou non des nerfs, 1 seule bandelette dans mon cas vraiment sauvée ); la position et l’agressivité de la tumeur…

Pour ma part, après l’opération, il a fallu beaucoup de temps, de la patience, et un vrai accompagnement.

La récupération n’est pas immédiate : il faut parfois plusieurs mois, parfois plus d’un an, près de 2 pour moi, avec des hauts et des bas. Mais il y a de vraies possibilités d’évolution positive avec le temps et les bons soutiens.

Un point important aussi : la prostatectomie entraîne la perte de l’éjaculation. Cela surprend beaucoup d’hommes au début, c’est normal d’avoir un gros deuil émotionnel à faire. Mais au fil du temps, j’ai découvert que les sensations d’orgasme restent présentes, parfois même plus intenses, plus profondes, moins brusques qu’avant. Ce n’est pas un orgasme “perdu”, c’est juste un orgasme “différent”.

Ce qui aide beaucoup dans cette aventure, c’est aussi le lien de couple : pouvoir en parler, partager ses émotions, avancer ensemble sans pression ni culpabilité, aider votre mari… 

N’hésitez pas à poser toutes vos questions aux médecins pour avoir une vision claire des options de soutien qui existent (rééducation, médicaments, dispositifs si besoin).

Bon courage à vous deux, mais encore une fois, ne vous précipitez pas, chaque cas est différent, des traitements multiples ou simple surveillance parfois plus salvatrice, moralement parlant.

Bref, il y a une vie intime possible après l’opération, différente parfois, mais toujours belle si on la construit ensemble.

Vincent

Barajda

Vraiment je vous conseille de prendre d’autres avis et d’éviter si vous le pouvez une intervention qui est très susceptible de causer des conséquences majeures sur la fonction érectile. Je peux comprendre qu’il soit difficile de vivre avec une tumeur non traitée mais la surveillance active est une vraie option thérapeutique sans les conséquences potentiellement délabrantes de la chirurgie, et ce quelle que soit la qualité du geste chirurgical et l’état de santé préexistant. Mon cas l’illustre malheureusement. Cancer gleason 7 (4+3), donc pas le choix pour moi, diagnostiqué a 55 ans. Avant l’opération, je n’avais aucun problème d’érection. Je suis plutôt sportif et en bonne santé par ailleurs. Chirurgien excellent et expérimenté, spécialiste de la prostate, professeur dans un grand CHU de province. L’opération a eu lieu il y a un peu plus de 16 mois avec préservation des 2 BNV et on m’avait dit que j’avais toutes les chances de m’en tirer sans séquelles (sauf bien sûr la disparition de l’éjaculation, mais c’était acceptable pour moi). Résultat, alors que je réunissais toutes les conditions pour une récupération rapide: je suis toujours incapable d’une érection naturelle spontanée. Au début et pendant 1 an, aucune possibilité d’érection, même avec le sildenafil à la plus haute dose (100mg) et je souffrais- désastre ultime- de climacturie et d’incontinence de préliminaires, ce dont personne ne m’avait parlé avant. Seul le vacuum me permettait d’avoir des ersatz d’érections avec l’inconfort du port d’un anneau qui serre et le pénis bleu et froid à la fin et qui pend lamentablement pendant l’acte car le vacuum ne gonfle que la partie en amont de l’anneau. Depuis le début de l’année je note quelques progrès: avec le sildenafil j’ai des érections rigides, mais qui restent fragiles dans la durée si je ne suis pas stimulé en permanence. Devant la situation mon urologue m’a proposé les injections «  c’est bon pour le moral » m’a t’il dit. Effectivement ça marche… pendant 2 à 3 heures avec quelques douleurs modérées dans mon cas. Mais quelles que soient les aides, la sexualité n’a plus rien de spontané: il faut prévoir, planifier et s’enfermer dans la salle de bains pour se faire une piqûre ou prendre un comprimé 1/2 h à 1h avant. C’est un peu « tue l’amour », franchement, souvent je renonce à faire l’effort. Je sais que les choses ne sont pas définitivement compromises et que pour beaucoup d’hommes ça peut prendre 2 ans, ce que je trouvais déjà long. Mon urologue me parle maintenant de possibilité de récupérer à 4 ou 5 ans, et encore, tout dépend de ce qu’on met sous ce terme, car il se peut tout à fait que la récupération ne soit pas complète. Aujourd’hui, au plus fort de l’excitation, sans aide, je n’ai que des tumescences péniennes impropres à toute pénétration. C’est très difficile à vivre. Au début, je souffrais terriblement de la situation. Aujourd’hui, je suis plus résigné, avec encore de temps en temps des bouffées de colère ou de tristesse par rapport à cette situation qui n’est la faute de personne, juste pas de chance, ou le fait que chez moi, les nerfs étaient anatomiquement mal placés…qui sait ? De toute façon on ne peut pas savoir…

Bref, vous l’aurez compris: on ne peut pas savoir ce qui vous attend après. Votre mari récupérera peut être très bien et rapidement (avec cependant au minimum quelques mois très probables d’impuissance complète sans aide) , mais à l’inverse, et même si statistiquement toutes les chances sont de son côté, il peut très bien se retrouver dans la situation dans laquelle je me trouve aujourd’hui. Son cas vaut il de prendre ce risque? C’est toute la question. Vous n’avez pas les éléments pour y répondre seule et surtout pas avec un seul avis médical. Prenez un autre avis. 

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VINCENTP

Salut Barajda,

Tu exprimes parfaitement ce que nous sommes beaucoup à vivre, toutes ces émotions, ces peurs par lesquelles nous passons après avoir affronté une opération déjà pas simple à choisir et à affronter.

Mais tu le sais et je me répète, moi aussi, avant l’opération, tout fonctionnait très bien. Moi aussi, j’ai vécu cette chute brutale, ce sentiment de mutilation intérieure, et cette douleur de voir les mois passer sans progrès visibles.

Ce que je peux te redire aujourd’hui, avec sincérité, c’est que rien n’est figé. Même si les premiers mois semblent désespérants, des évolutions positives peuvent se produire bien au-delà, et ta persévérance va payer, j’en suis certain (attention toutefois à la pression mentale qui produit les effets inverses, j’ai connu aussi 😉).

Dans mon cas, il a fallu beaucoup plus de temps que ce qu’on m’avait laissé espérer… mais peu à peu, par petites touches, des signes sont revenus.

Je ne te dis pas que c’est simple ni garanti, mais je te dis que l’histoire n’est pas encore écrite.

Tîens bon, ton corps va encore te surprendre.

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