Blocage psychologique suite à des séances de chimio

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Sandange

Bonjour,
Ma maman a un cancer de l'ovaire découvert en mai 2023. Elle a 69 ans.
Elle a eu de l'ascite au début, qui lui a été retirée et plus rien depuis. 
Suite à cela, perte totale de l'appétit et de l'envie de manger. Ce qui a engendré une grosse perte musculaire et perte de poids.
Du jour au lendemain, on ne comprend toujours pas pourquoi, elle a retrouvé l'envie de manger, mais en très très petite quantité (elle a subi un bypass il y a quelques années donc ne mange pas de grosses quantités en temps normal). 
Doucement, elle a réussi à retrouver la force de se lever (avec de l'aide) et de faire quelques tous petits pas de bébé (avec l'aide de la kiné, pas seule). 
Depuis l'été 2023, elle va de l'hôpital qui la suit en SSR, elle n'est pas rentrée chez elle depuis car elle en est incapable.
Elle a subi 6 grosses séances de chimio mais arrivant à bout, elle a demandé à ne plus en faire. J'avoue que ces séances ont été un supplice pour elle (divagation, apathie, léthargie, élocution très très difficile… la liste est longue). 
Elle a demandé à arrêter ces chimios, son oncologue est passé à un protocole d’injection d’un seul produit toutes les 3 semaines.
Elle s’est faite une raison, on va dire qu’elle va mieux moralement mais elle n’a toujours pas retrouvé sa mobilité. Bien au contraire, elle ne veut plus rien faire et s’oppose à tout ce qu’on lui dit (famille, équipe médicale). Les séances de kiné n’avancent plus et elle refuse d’aller la plupart du temps au faueuil.
Depuis cet été, étant donné qu’elle n’arrive plus à se lever seule, elle a des protections nuit et jour. Depuis quelques mois, elle a la sonde urinaire, qu’elle ne veut pas qu’on lui retire car elle a une escarre qui s’est formée entre les fesses qui, forcément, ne peut pas guérir car elle ne veut plus bouger.
Sa nouvelle chimio doit être trop acide (d’après l’infirmière) car elle fait des selles qui lui brûlent les fesses, pour couronner le tout. 
On a tout essayé pour la booster, jusqu’à en arriver à lui crier dessus pour tenter un « électrochoc » mais en vain. Même les infirmières ont tenté une approche en la « menaçant » d’aller en EHPAD mais rien encore.
Ce qui me faisait tant peur arriva bien sûr et c’est normal. Le SSR actuel la fait sortir le 26/01 pour un retour à domicile (ça fait 3 mois qu’elle y est). J’ai eu l’assistante sociale qui souhaite mettre en place les aides à domicile mais je m’y oppose car avec en plus les douleurs qu’elle a au ventre (elle demande 2 injections de morphine par jour depuis plusieurs mois), elle vit seule dans une maison à étage, elle ne peut pas se lever et est toujours en demande de calmants nuit et jour pour ses douleurs au ventre. Je ne vois pas comment il serait envisageable qu’elle retourne vivre chez elle.
J’ai demandé l’envoi de son dossier dans un autre SSR (elle est actuellement dans son 2e établissement), l’assistante sociale m’a répondu que ça lui étonnerait qu’ils l’acceptent (normal, elle ne fait aucun effort donc où est l’utilité de la prévoir en SSR, avec les demandes en attente de patients qui, eux, souhaitent s’en sortir). 

Je me pose 2 questions aujourd’hui, peut-être pourriez-vous m’apporter une quelconque aide :
- Le SSR peut-il obliger ma mère à rentrer chez elle au vu de son état de santé, et si on s’y oppose (et ma mère aussi) ? Si les SSR refusent son dossier, je souhaite demander une nouvelle hospitalisation en oncologie.
- Pensez-vous que ma mère ait fait un blocage psychologique qui l’empêche d’avancer dans sa reprise d’autonomie ? Dans le 1er SSR où elle était, une psychologue était venue pour une séance. Ma mère m’a dit qu’elle s’est assise en face d’elle, sans parler, et attendait… Ma mère finit par lui dire « vous ne me posez pas de questions ? » et la psy qui lui répond « non, c’est à vous de parler, je vous écoute ».
Séance complètement inutile car ma mère a été très mal à l’aise avec cette personne. Elle lui a raconté ce qui s’est passé et rien de la part de la psy. 
Je pense qu’elle a eu affaire à une psychologue incompétente mais peut-être que si on fait intervenir une psychologue externe à l’établissement, cela pourrait lui faire un déblocage.

Si vous avez rencontré cette situation, je serai heureuse d’avoir votre retour. 
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout, mon message étant très long.

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Dr A.Marceau

Bonjour,

Je doute que vous puissiez, comme vous l'évoquez, faire hospitaliser votre mère dans un service d'oncologie car les soins qu'elle reçoit ne relèvent plus d'un tel service mais bien d'un SSR ou d'une solution de soins à domicile de type HAD.

Mais il semble effectivement y avoir un problème psychologique et l'unique rendez-vous qu'elle a pu avoir avec une psychologue a été, semble-t-il, un échec complet. Il faudrait voir comment une prise en charge psychologique pourrait être assurée par un/une onco-psychologue, autrement dit un/une psychologue dont la spécialité est d'intervenir auprès de patients confrontés au cancer. La plupart des services d'oncologie ont des vacations d'onco-psychologues. Le service d'oncologie où votre mère a été hospitalisée pourrait sans doute vous mettre en relation avec un/une onco-psychologue.

Bien cordialement

Dr A Marceau

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Sandange

Bonsoir Dr Marceau,

Je vous remercie pour votre retour et vais tenter de suivre vos conseils dans la mesure de l'acceptation de ma mère.

Bonne soirée

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