Bonjour,
Merci pour ce témoignage écrit avec beaucoup de clarté et de précisions. Vous avez parfaitement raison de souligner la souffrance psychologique induite par cette maladie, tant pour le patient que pour son entourage. Je pense que de nombreuses personnes présentes sur c forum vont se retrouver dans votre témoignage.
Je vous souhaite bon courage pour les semaines à venir et vous remercie de nous tenir informés.
Cordialement
Dr Marceau
Bonsoir à toutes et à tous,
Je vais me présenter brièvement et raconter un peu ce qui se passe actuellement dans ma vie et celle de ma famille.
Mon conjoint a 47 ans et moi 43. Cela fait 23 ans que nous sommes ensemble et je suis l'heureuse maman de 4 enfants âgés de 7 à 16 ans. Nous avons déjà affronté des épreuves difficiles, et voilà que l'année 2024 ne commence pas génialement bien.
Depuis l'année dernière, il se plaignait d'avoir mal au ventre, alors direction médecin, scan... Il y a une petite tâche au niveau du colon mais rien d'alarmant. Les douleurs vont et viennent mais pourquoi s'inquiéter, nous n'avons plus 20 ans. Tout commence à dégénérer vers les fêtes de fin d'année. Plus envie de manger, toujours ce mal de ventre, et passez la nouvelle année, grosse douleur sur le côté droit, donc direction urgence... Scanner prise de sang... Ils le gardent pour faire une coloscopie car il y a quelque chose qui cloche...
Il ressort avec un rdv fin janvier. Et là, c'est le coup de massue, il va falloir faire une coeloscopie car il y a une tumeur sur le colon transverse... Rdv pris début février.
Et c'est à partir de là que tout a basculé, à sa sortie, le chirirgien lui a mis une chambre implantable et j'ai compris de suite.... la tumeur est grande et il a un fistule qui part vers l'estomac... Mais c'est opérable après des séances de chimio à faire tous les 15j donc on positive malgré tout.
Le lendemain de la coeloscopie, réveil à 6h du matin, il me fait un malaise et vomit du sang, j'appelle les secours. Je réveille les 2 grands car il hurlait entre 2 convulsions qu'il voulait aller aux toilettes. Mon fils m'aide à l'emmener et là, il fait une rectorragie. J'ai un gros mental mais là, ça a été vraiment dur, je m'en veux d'avoir lever les enfants pour qu'il assiste à ça. Direction hôpital, avec l'air de la coelo, ça a provoqué une occlusion. Heureusement, l'intestin n'a pas pété. Régime alimentaire particulier à partir de maintenant, plus aucunes fibres... Retour à la maison 5 jours plus tard...
Fin février, il attaque sa première chimio qu'il appréhende, il a vu sa mère qui avait une leucémie, il sait ce que c'est... Mais je le rassure en disant que tt le monde ne réagit pas de la même manière tout en sachant très bien que la chimio qu'il va faire est très agressive... Et effectivement, tellement agressive que pendant 3j il a dormi quasi tout le temps, 2j de répit où il arrivait à sortir un peu et le 6 ème jour, ca dégénère totalement...
Vomissement, impossible de manger, complètement endormi, aucune force, et le lendemain c'est arrivé à un stade que même l'eau ne passait plus... Direction les urgences pour vérifier qu'il n'y ait pas une occlusion car ce n'est pas normal d'après l'oncologue. Les vomissements ont duré encore 5 jours , malgré la panoplie de médicaments en perf... Ca s'arrête doucement, et il peut ressortir de l'hôpital mais il va directement faire sa 2eme chimio, avec un produit en moins... Il la supporte mieux, il remange en petite quantité et ne vomit pas , du moins au début. J'appréhende ce fameux 6eme jour...
Et ce 6eme jour c'était aujourd'hui... Et ce matin, il est fatigué et a dormi toute la journée, n'a pas faim et a revomi le peu qu'il a grignoté malgré le traitement.
Je ne demande pas de conseils en particulier, ni d'aides, et je ne veux pas pourrir le moral des gens qui se battent contre cette maladie, bien au contraire. J'avais juste besoin d'en parler et si certaines personnes lisent ce message jusqu'à la fin, faites de même, parlez en car la souffrance physique est terrible, mais la souffrance psychologique l'est tout autant pour la personne atteinte de ce crabe que pour son entourage.
Carpe diem