Je tiens à préciser également que ma mère n’a pas perdu de poids au contraire elle a pris 5 kilos lors de ses chimios. Elle avait carrément plus d’appétit qu’avant la maladie
Témoignage : Le combat de ma mère contre le cancer colorectal
Bonjour Yasmine et bienvenue sur le forum. Merci pour un si beau témoignage plein d'espoir pour tous ceux atteints par un cancer même avancé. Plein de courage encore à votre maman pour la prochaine intervention qui marquera, je l'espère, la fin du combat et la victoire contre ce maudit crabe.
Belle journée à tous. 🌞🍀
Merci à vous Yvette
Bon courage à vous également en espérant que le temps guérisse toutes vos « petites » blessures 🌸
Vous êtes fortes 🌸
Bonjour Yasmine,
Je m'appelle Zazou et merci pour votre témoignage.
Je ne suis pas médecin mais je pense que le cas de votre maman est semblable à celui de mon conjoint.
Mon conjoint a 53 ans, il a eu un cancer colorectal de stade 3 et il est maintenant en rémission.
Le verdict est tombé en août 2023 à l'issue d'une colonoscopie.
Il a suivi une radiothérapie fin 2023 et une chimiothérapie début 2024. Il a subi une chirurgie en avril 2024 avec une ablation du rectum et une partie du sphincter. Les suites opératoires ont été un peu compliquées (occlusion) mais ensuite il a vécu relativement confortablement avec une stomie durant les mois suivants. Il a aussi suivi des séances de kinésithérapie pour muscler le sphincter.
En janvier 2025, il a subi une opération de remise en continuité.
Comme je le disais sur un autre post, le chemin de la guérison est long : une autre intervention est prévue car il a un prolapse, la muqueuse est descendue à l'endroit où le sphincter a été retiré.
Malheureusement depuis la remise en continuité, c'est l'enfer, mon conjoint passe son temps dans les toilettes. Comme il n' y a plus de rectum, il va aux toilettes 12 fois par jour, parfois ça peut durer toute la nuit. Et sans sphincter, forcément il y a des fuites. Sans compter les irritations. Je ne vous parle même pas du suivi postop (scanners, prises de sang, rdv oncologue) qui amène son lot de stress mais fort heureusement, il n'a pas de métastases.
Le plus dur incontestablement, c'est l'incontinence fécale. Mon conjoint doit porter des protections :-(
Je trouve qu'en tant que patient on n'est pas suffisamment informé sur l'incontinence fécale. La chirurgienne a dit qu'il irait aux toilettes un peu plus souvent et que la situation redeviendrait normale après +/- 4 mois, ce que je trouve un peu utopique.
Si ça vous dit d'échanger, j'ai crée un post Mon conjoint a été diagnostiqué d'un cancer colorectal : conseils et soutien recherchés.
Dans mon post Fralac, un internaute, m'a parlé de réservoir rectal, qui à mon avis est une piste très intéressante en cas d'ablation du rectum. Malheureusement dans notre cas, la chirurgienne n'a pas évoqué cette piste.
Le rectum et le sphincter ont été retirés dans le cas de votre maman ?
Bonjour Zazou,
Je suis désolée d’apprendre tout ce que votre conjoint traverse, ainsi que vous à ses côtés. J’imagine à quel point ce doit être difficile pour vous deux… J’espère vraiment que les choses s’amélioreront avec le temps et qu’il trouvera des solutions pour mieux gérer l’incontinence et les autres effets post-opératoires.
De mon côté, ma mère a eu un parcours un peu différent. La tumeur était situé un peu plus haut donc elle a pu éviter l’ablation du rectum et du sphincter.
Il me semble que la remise en continuité est beaucoup plus compliquée pour les personnes à qui on a retiré le rectum et le sphincter.
Normalement, après une ablation du rectum et du sphincter, la continuité digestive est rompue, et on réalise généralement une stomie définitive. Mais dans certains cas, les chirurgiens tentent une remise en continuité en reliant directement le côlon à l’anus.
. Absence de rectum : Le rectum joue un rôle clé dans le stockage des selles. Sans lui, les patients ressentent constamment l’envie d’aller à la selle et doivent y aller très fréquemment (souvent plus de 10 fois par jour).
. Absence de sphincter anal : Le sphincter permet de retenir les selles et de contrôler leur évacuation. Sans lui, l’incontinence fécale est quasi inévitable, ce qui oblige à porter des protections.
J'espère qu’avec le temps, les choses s’amélioreront. Vous pouvez toujours prendre rendez-vous avec un chirurgien digestif pour une potentielle création d’un réservoir colique (si c’est possible). Ça pourrait peut-être améliorer la capacité de stockage
Bon courage à vous 🌸
Bonjour à tous,
Il y a un an, en avril 2024, ma mère qui a 57 ans a commencé à présenter des symptômes inquiétants après un épisode de stress intense : elle allait aux toilettes jusqu’à 10 fois par jour. Peu après, du sang foncé est apparu dans ses selles. Inquiets, nous avons fait un bilan sanguin et un bilan des selles, qui sont revenus parfaitement normaux. Rassurée par ces résultats, elle est partie en vacances, mais ses douleurs abdominales se sont intensifiées. De nouvelles douleurs sont apparues, notamment aux ovaires, ressemblant à des contractions d’accouchement.
Face à ces signes alarmants et aux recherches que je faisais sur Internet (qui pointaient vers un cancer colorectal), l’inquiétude grandissait. Pendant son séjour, elle passe une radio, où le médecin lui indique qu’il voit quelque chose au niveau du côlon, sans pouvoir déterminer précisément de quoi il s’agit. Une coloscopie est nécessaire.
De retour en France, nous consultons immédiatement notre médecin traitant le 13 mai. Il contacte sur-le-champ le gastro-entérologue, que ma mère avait vu neuf ans auparavant. Celui-ci accepte de la prendre en urgence l’après-midi même et programme une coloscopie et une fibroscopie pour le 16 mai.
Le diagnostic qui bouleverse tout
Le 16 mai, ma mère entre au bloc à 9h30. À 11h, je reçois un appel du gastro-entérologue. Il a trouvé une lésion volumineuse et ulcéro-bourgeonnante, située entre 20 et 25 cm de la marge anale, ainsi qu’un polype de 15 mm à 35 cm de la marge anale. Il a réalisé de nombreuses biopsies. En entendant ces mots, je m’effondre. Sans même attendre l’annonce officielle, je savais que ce n’était pas bon.
Ma mère est hospitalisée pour passer un scanner le lendemain. Le vendredi, nous rentrons à la maison sans véritable compte rendu. Seule indication : un oncologue va nous contacter. À ce moment-là, je ne savais même pas ce qu’était un oncologue, je pensais qu’on les appelait simplement “cancérologues”.
L’après-midi, l’oncologue m’appelle et nous propose un rendez-vous pour le mercredi suivant. Dévastée, je lui demande s’il peut me dire quelque chose immédiatement. Il me répond simplement et difficilement :
“Il y a une petite tumeur, mais ne vous inquiétez pas, on va soigner votre maman.”Je m’effondre à nouveau. Mon monde s’écroule. J’avais perdu mon père neuf mois plus tôt d’une crise cardiaque, et maintenant, on m’annonce que ma mère, avec qui je suis extrêmement proche, a une tumeur.
Le début du combat
Le lendemain, suite aux biopsies, les douleurs deviennent insupportables pour ma mère. Nous partons aux urgences. Le verdict tombe : cancer colorectal stade 3, donc pas mal avancé situé entre le côlon sigmoïde et le rectum. La tumeur est localisée, mais les médecins détectent un début de carcinose péritonéale (les premières cellules cancéreuses se propagent au péritoine). Ils craignent aussi qu’un ovaire soit atteint. (Surtout que ma mere avait un fibrome de 4cm dans l’utérus donc au scanner c’était un peu difficile à déterminer)
Après une réunion de concertation entre la chirurgienne, l’oncologue et le gastro-entérologue, ils décident d’opérer en premier avant d’entamer une chimiothérapie préventive. Une IRM pelvienne et une échographie vaginale sont demandées, mais aucun rendez-vous rapide n’est trouvé. La chirurgienne décide donc de ne pas attendre et de voir directement pendant l’opération.
L’opération et la stomie : une épreuve de plus
Le 14 juin, ma mère subit une intervention lourde de 5 heures. L’opération est un succès :
• L’utérus n’est finalement pas atteint ni l’ovaire gauche,
• Une partie du côlon est retirée avec la tumeur,
• Une stomie temporaire est posée.
La stomie a été extrêmement difficile à accepter psychologiquement pour ma mère.
En juillet, lors du contrôle post-opératoire, la chirurgienne nous annonce les résultats de l’anapath : deux ganglions atteints. Une chimiothérapie de six mois est donc nécessaire.
La chimiothérapie et un protocole qui change tout
Le protocole choisi est Folfox, administré deux fois par mois pendant six mois.
La première séance est très difficile :
• Nausées violentes,
• Fatigue extrême,
• Fourmillements aux mains et aux pieds.
Nous signalons ces effets secondaires à l’oncologue, qui décide de mettre en place un protocole post-chimio révolutionnaire :
• Une infirmière passe chaque soir pendant 5 jours après la chimio pour administrer de hydratation pour éliminer la chimio et du Primperan,
• Chaque matin, ma mère reçoit de la cortisone.
Grâce à ce protocole, elle réussit à mieux supporter les séances et à aller jusqu’au bout du traitement.
La victoire : rémission
En novembre, un TEP scan est réalisé : plus aucune trace du cancer.
La dernière chimiothérapie a eu lieu il y a quelques semaines. Un dernier TAP confirme l’absence de cellules cancéreuses.
Le 1er avril, ma mère subira une opération pour la fermeture de sa stomie. J’espère que tout ira bien.
Si je témoigne aujourd’hui, c’est pour dire à toutes les personnes qui apprennent qu’elles ont un cancer et les proches :
Ne perdez jamais espoir.
Cette nouvelle est un véritable choc, un tsunami dans une vie. Mais les traitements avancent et les taux de guérison augmentent chaque jour.
Ma mère a affronté un cancer colorectal stade 3, et elle est aujourd’hui en rémission.
Le mental est essentiel, et vous n’êtes pas seuls. Entourez-vous de vos proches, faites confiance aux médecins, et accrochez-vous.
Courage à tous ceux qui se battent.
Yasmine <3