Bonjour,
Il n'est pas rare qu'un patient atteint d'une maladie grave, mettant en jeu le pronostic vital, adopte envers ses proches une attitude plus ou moins agressive, c'est une manière d'exprimer sa révolte contre la maladie qui le frappe. Cette attitude disparaît généralement petit à petit, au fur et à mesure que le patient "accepte" la maladie. Sans doute est-ce pour cette raison que votre père se comporte de la sorte.
Je vous conseille la patience. Et le cas échéant, vous pourrez en parler à la psychologue du service.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
Aider un proche qui refuse de se battre
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre réponse. En effet j'avais bien conclu que n'acceptant pas cette terrible maladie il en voulait à la terre entière et c'est normal, d'où son attitude. Cependant je ne sais pas comment réagir avec lui. Au départ j'étais surtout dans une attitude d'écoute et de réconfort, d'aide en essayant de trouver des petits remèdes pour améliorer son confort, mais plus nous le plaignions, plus il s'enfonçait. Nous avons tenté une approche un peu plus ferme en lui disant qu'il devait suivre les conseils et prescriptions du corps médical, en lui faisant remarquer qu'il s'alimentait normalement à l’hôpital...etc. Même résultat ! Mes frère et sœur et moi avons chacun nos vies de famille et ne vivons pas avec lui, c'est surtout pour ma maman que c'est difficile. L'idée d'en parler à la psychologue du service nous semble également bonne, bien que j'ai peur que mon papa le prenne comme une trahison, mais peut être cela nous aidera à mieux comprendre. Encore merci pour votre réponse !
Bonjour, les médecins ont diagnostiqué un cancer du poumon haut metastasé aux os, non opérable à mon papa qui est entré dans un protocole de chimio.
Lui qui avait toujours eu bon appétit a commencer à avoir des nausées dès l'annonce de sa maladie et a par consequent perdu plus de 10kgs avant sa première séance. Le lendemain de cette séance il a développé un hoquet qui a perduré plus d'une semaine avec spasmes qui lui bloquaient la respiration le mettant en panique. Hospitalisé durant 3 semaines, ils refusait toute alimentation dans un premier temps, puis a réussi à reprendre 3kgs en mangeant quelques compléments alimentaires hypercalorique. Alors que les 2 premieres semaines sous-alimenté il ne pouvait même plus se lever, la dernière semaine il avait retrouvé la forme et faisait des promenades régulières dans l'hôpital histoire de passer le temps. Cette même semaine il n'avait plus de perfusion de glucose et allait plutôt bien. Les medecins ont alors estimé qu'il pouvait sortir. Mais dès le lendemain il s'est retrouvé avec des nausées, de la grande fatigue et a refusé de s'alimenter normalement. Il a exigé d'être hospitalisé à nouveau. Mais les medecins l'ont renvoyé au bout de 10h car il n'y avait rien d'anormal.
Je m'interroge beaucoup, car son comportement et son état à l'hôpital et à la maison sont complètement à l'opposé. A la maison, j'ai honte de le dire, mais j'ai le sentiment de voir un enfant capricieux. Alors qu'il s'alimente à l'hôpital avec de la vrai nourriture, il ne veut rien de ce que ma maman lui prépare et encore moins des compléments alimentaires qui l'écoeurent . J'ai l'impression que le côté psychologique de la maladie y est pour beaucoup, mais pourtant lorsqu il rencontre la psychologue du service il lui dit que tout va bien.
Mes frères et soeur, ma maman et moi sommes perdus et ne savons pas comment l'aborder car il est sur la défensive. Là où je m'inquiète beaucoup c'est que pour supporter un protocole de chimio il faut reprendre un maximum de force entre les séances, et là on a l'impression qu'il refuse le combat. Y a t il des personnes qui ont vecu des choses de ce genre ?