Bonjour,
Le repli sur soi peut faire partie des mécanismes de défense qu'une personne met en oeuvre lorsqu'elle est confrontée à la maladie. Cela peut s'expliquer de multiples façons (pourquoi moi ? ressentiment inconscient à l'égard de ceux qui restent en bonne santé, besoin de protéger son entourage...), il faut cependant s'assurer que cela ne fait pas partie d'un syndrome dépressif.
Que faire ? Faire preuve de patience et de discrétion, en maintenant le contact, en faisant bien comprendre à cette personne que vous demeurez présente, disponible. Tôt ou tard, votre ami baissera ses défenses.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
IL REFUSE MON AIDE .......
Merci
Jusqu'à présent, je ne m'étais pas du tout confiée sur mon ressenti de "mise à l'écart" de sa maladie.
Votre avis m'a fait beaucoup de bien.
Bien sur, je suis toujours à l'écoute, attentive, très attentive, présente toujours (le suis restée la "personne référente" dans son dossier médical.)
Il a l'air d'aller bien malgré la période de chimio très éprouvante, aujourd'hui il supporte beaucoup mieux l'immunothérapie .
Votre derniere phrase m'a fait "fondre" et je ne sais vraiment pas trop pourquoi "Tôt ou tard, votre ami baissera ses défenses.
Je précise le sens de ma dernière phrase : en effet, ce repli sur soi que l'on observe souvent au début de la confrontation d'un patient avec son cancer, ne dure généralement qu'un temps. Vous dites que votre ami semble aller bien, sans doute va-t-il prochainement s'ouvrir de nouveau à vous, je vous le souhaite à tous les deux.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
Peut-être votre ami veut-il vous préserver ? ou bien peut-être veut-il, lui, se préserver ? Votre présence est peut-être dérangeante pour lui, car subir un traitement pour le cancer, ce n'est pas rien. On n'est rarement à son avantage... Peut-être se senti-il "diminué", "moche", et n'a t'il pas envie qu'on le voit dans cet état ? (même vous ou peut-être, spécialement vous). La maladie c'est très intime ; il peut y avoir une certaine pudeur même entre gens proches.
Pour ce qui est de l'accompagner à la chimio, franchement, perso, je n'en vois pas l'utilité. De toute façon, on nous met dans une chambre avec plusieurs malades et les séances ne sont pas toujours des plus agréables. Là encore, vous pouvez le déranger ou déranger les autres malades ou les infirmières qui ont déjà fort à faire...
Il y a des chemins qu'on ne peut emprunter que seul. Ca dépend des personnes et la seule chose que vous puissiez faire pour lui être agréable c'est bien sûr de continuer à être là pour lui s'il en a besoin.
Quant à votre ressenti d'être mise à l'écart, ça, c'est une autre histoire... est-ce parce que continuer à être amis, après avoir été amants, vous confère un statut à part, une place de "privilégiée", par rapport à d'autres relations qu'il aurait pu avoir, et que, d'un seul coup, c'est comme si vous n'aviez pas un traitement différent des autres ? A creuser peut-être.
En tout cas, courage dans votre parcours à tous les deux.
Vous avez très bien cerné le problème SOURICETTE
En réalité, je crois qu'il y a 2 choses . Dans la vie active, j'étais dans le milieu médical, et je m'en souviens, ça l'agaçait que je discute de ses problèmes avec les médecins, il me disait qu'il était assez grand pour s'occuper de lui....
La 2ème chose , il est vrai, il a une relation avec une autre personne, mais je suis persuadée qu'elle ne l'accompagne pas dans ses déplacements.
Je reconnais, et vous l'avez très bien ressenti, je me confère un statut de prvilégiée mais pour moi, de part ma profession, j'agis en protectrice et je pense etre la seule à lui apporter un soutien médical.
Mais c'est là où le bas blesse et il ne veut plus de moi pour l'épauler, j'ai très bien compris.
Actuellement, je continue à être neutre, je reçois tout ce qu'il m'annonce mais je vous avoue c'est très difficile .
Merci pour vos bons conseils .
DR MARCEAU
Ne vous inquiétez pas, j'avais très bien compris le sens de votre phrase.
De tour façon, le problème reste entier et c'est lui le chef d-orchestre.
Même quand il baissera les bras, je serai toujours là (cancer du poumon stade III ).
Bonsoir. Vous avez déjà bien échangé avec Souricette et le Dr. Marceau. J'ajouterai juste que le cancer, cette maladie grave est un évènement intime qui remet souvent énormément de choses en question. Peut-etre votre ami a besoin de le traverser seul, de prendre confiance en lui (il n'est jamais trop tard ;) et de ne plus tenir avec vous le rôle de patient et vous d'infirmière, car il a déjà ce rôle une grande partie du temps. Vous écrivez d'ailleurs que par le passé, il n'appreciait pas que vous preniez les choses en main devant ses medecins.
Vous estimez être la seule à pouvoir lui apporter une aide médicale, mais vous savez, quand on est malade du cancer on est HYPER entourés par une armée de médecins, infirmières, on est chouchoutés en qq sorte. Votre ami n'a peut-etre pas besoin et envie de reproduire cela dans son cercle amical. Cette maladie va peut-être changer des choses dans votre relation, en mieux je vous le souhaite, peut-être plus horizontale et pas maternante-materné?
Vos questionnements sont légitimes mais l'important dans l'histoire est que votre ami aille bien hein. Vous en semblez surprise :-) Quant à l'accompagner à ses chimio, je rejoins Souricette, ya pas trop d'intérêt à ça. Moi c'était pendant le covid donc visiteurs interdits, mais après coup j'ai trouvé que c'etait bien comme ça, ça m'a permis de discuter avec les autres patients, de me sentir à égalité avec eux et pas dans la vulnérabilité devant mon compagnon (qui ne l'est plus ; quand je vous dis que le K remet beaucoup de choses en question).
Bonne continuation,
Bonjour Moufette
Cela fait 1 an à présent (à l'annonce de son cancer ) que je me triture l'esprit et que toutes ces questions demeurent sans réponse.
J'aurais du poster avant sur ce forum, vos avis m'aident à voir plus clair, et à être moins centrée sur mon problème
Lui seul aurait pu me dire ..... mais il ne le fait pas
Pourtant il a appelé tous ses amis, sa famille, pour leur "annoncer " la nouvelle, il n'est donc pas en repli sur lui même
Je pense qu'il est dans le déni et ..... ce n'est pas plus mal.
Quoiqu'il en soit, nous ne sommes que les spectateurs (je vais essayer d'oublier mon "moi " ), un grand merci pour votre soutien .
Je ne sais comment agir et surtout je suis désemparée.
Il refuse mon aide, ma main tendue.
Nous nous connaissons depuis plus de 3O ans , anciens amants et à présent amis, ( lui 77ans, moi 72 ) je l'ai accompagné dans toutes ses galères, maladies, opérations, visites chez les différents médecins, enfin j'étais présente.
Et puis, il y a 1 an, annonce de son cancer du poumon. REFUS catégorique que je l'accompagne chez l'oncologue , refus que je l'accompagne à ses séances de chimio, il me donne les infos sur sa santé au compte goutte...aucun dialogue possible.
Je le vis mal, que faire ? merci pour vos avis.