Merci Huma pour ton message, et oui on se tutoie :) bises
Voilà où j'en suis
Coucou Moufette,
Je suis désolée d'arriver (encore une fois) après la guerre et je suis bien triste de te lire. Quoi de plus normal de ressentir ce que tu décris très bien. Ton histoire me rappelle la mienne, ou plutôt celle de ma mère avec mon père alpiniste. Je comprends ton sentiment et je suis vraiment désolée de ne pas pouvoir t'apporter autre chose que mon soutien. Sa manière à lui d'oublier tout ça est peut-être de prendre quelques risques en montagne voire "crier"au secours en appelant le PGHM à plusieurs reprises et en se blessant involontairement. La difficulté dans ta situation est que son comportement t'insupporte et pourtant, bien souvent c'est grâce à la communication que l'on peut arriver petit à petit à dénouer le problème. Après il faut aussi que le partenaire y mette du sien. Dans mon couple aussi nous avons rencontré des problèmes similaires et je n'ai pas été très tendre. J'ai dû essayer de ravaler mes rancœurs pour mettre toutes les cartes sur table et essayer de lui faire comprendre ce que je ressentais et le changement que je souhaitais faire apparaître dans notre couple. Je ne te cache pas que ça n'a pas été évident. Aujourd'hui, rien n'est acquis.
Je te souhaite beaucoup de courage et suis désolée de ne pas pouvoir t'aider davantage...
Grosses bises
Marine
Hello Marine,
Si si, tu m'aides beaucoup. Oui, il a besoin de se challenger en montagne,et l'hélico d'octobre dernier lui a fait perdre énormément confiance. Ça allait mieux depuis, clairement il part en montagne pour évacuer ses problèmes, mais pas de bol, re accident qui cette fois l'immobilise à la maison...
Danielle a parlé d'amour...Et c'est bien ça le problème, de mon côté je dois constater qu'il n'y a plus d'amour.
Hier j'ai vu mon médecin traitant pour la prolongation de mon mi-temps thérapeutique. Elle nous connait tous les 2. Même elle, a dit que c'était une bonne chose que je visite un appart, car rester dans cette ambiance malsaine depuis des mois nous fait du mal à tous les 2. Elle n'a pas parlé de notre fille et je l'en remercie pour ça. C'est déjà assez culpabilisant au quotidien, de guetter le caprice ou la nuit agitée, qui seraient une preuve que ma fille est perturbée par tout ça :-/
Je retiens une phrase de la médiatrice: "Une bonne mère, c'est avant tout une mère qui va bien et qui prend soin d'elle".
Elle a sans doute dit la même chose à mon conjoint . Si ça doit passer par une vie séparée, j'y passerai.
Allez bon samedi!!
Bonsoir les amis,
Ça fait un moment que je veux vous écrire ce message. A chaque fois je me dis "pas tout de suite, quand tu seras apaisée". Mais ma situation ne s'apaise pas et ce soir j'ai envie de vider mon sac. Je vais tâcher de ne pas vous écrire 10 p.!
Souvenez-vous l'été dernier, je vous écrivais en fin de traitements et en crise avec mon conjoint. On peut le dire, j'étais au fond du trou et à l'époque vous étiez déjà là (le cancer ça fidélise^^), vous m'aviez envoyé votre soutien, vos conseils de prudence aussi,ne pas agir trop vite...Je me souviens en particulier des messages de Souricette et de notre très chère Cathy92.
7 mois plus tard la crise dure, malgré les tentatives chez des conseillers conjugaux,médiation familiale, psy des 2 cotés...J'ai suivi vos conseils et je me suis occupée de moi : j'ai repris le travail,je retrouve la forme physique,j'ai passé une super semaine thérapeutique dans le Vercors où j'ai beaucoup appris, ma fille de 14 mois pète le feu. Le point noir de ma vie,c'est mon couple.
Le cancer est un élément (re)déclencheur de nos disputes mais c'est loin d'être le seul. Depuis 5 mois, mon conjoint est en arrêt maladie. Je n'arrive pas à le soutenir dans cette épreuve car je n'approuve pas cet arrêt qui se prolonge chaque mois, sans traitement médicamenteux,et les événements peu glorieux qui l'ont déclenché (il est prof et a eu des problèmes avec des élèves). Il avance aussi comme raison que ce sont nos problèmes de couple qui l'empêchent de travailler...Autre déconfiture pour lui: sa passion, c'est la haute-montagne. Comme il est en arrêt, il fait pas mal de montagne...Mais en 5 mois il a dû appeler le PGHM 2 fois et se faire héliporter. Et 3 fois en moins de 2 ans...la majorité des montagnards n'appeleront jamais le PGHM de toute leur vie! En ce moment, il est en béquilles car il s'est planté un peu méchamment samedi dernier...Ce qui fait que je vous écris ce soir, c'est que je me rends compte que j'ai franchi un seuil: je n'arrive pas à avoir d'empathie pour mon conjoint. Quand j'ai appris son accident, je ne l'ai pas plaint, je n'ai pas été soulagée que ça ne soit pas plus grave, j'ai pensé (et dit,ce qui a valu une bonne engueulade): "mais c'est pas possible il les accumule! il se met en danger, il n'apprend pas de ses erreurs et potentiellement il pourra mettre en danger notre fille!". Voilà à quoi j'ai pensé.
Alors après avoir testé depuis Noël une pseudo garde alternée sous le même toit, la semaine prochaine, je vais visiter un appartement...Bon, je ne suis pas encore partie. Je me traine un boulet de culpabilité depuis 7 mois, de laisser mon conjoint en grande incertitude professionnelle (et financière), en grand isolement social et familial car sa seule famille c'est sa mère qui
vit à l'autre bout de la France, d'imposer 2 logements à notre fille, de me dire que depuis le cancer je ne suis peut-être pas dans mon état normal,peur de ne pas arriver à gérer seule,honte d'être si dure avec lui, coupable que tout ça soit de ma faute... Mais je vais visiter un appartement. Donc, j'avance un peu... Ma famille me soutient à 100%. Pas évident d'ailleurs quand la famille finit par donner son avis. Mais au moins, je suis entourée.
Voilà les amis,c'était le courrier du coeur 2022. Moins au fond du trou que 2021, mais ya encore du boulot. Bonne soirée à tous