Bonsoir,
Pour répondre précisément à vos questions, il faudrait pouvoir disposer du dossier médical de votre époux. Que dit l'urologue qui a assuré le suivi de votre mari sans disposer du compte-rendu d'anatomo-pathologie ? Cet urologue, à défaut d'avoir le compte-rendu d'anatomo-pathologie, a dû recevoir le compte-rendu d'hospitalisation, lequel aurait dû reprendre les résultats de l'anapath.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
Les conséquences de la non-communication d'un diagnostic de carcinomes papillaires urothéliaux
L'urologue qui a assuré le suivi post-opératoire, dans ses courriers au médecin de famille (dans ce dont je dispose), conclut:
- 3 semaines après l'opération: Je n'ai pas encore reçu les résultats anatomopathologiques de la pièce opératoire mais l'uretère présentait de petits polypes de bas grade, il faudra donc réaliser une cystoscopie de contrôle à la prochaine visite; je propose un contrôle biologique régulier.
- 9 mois après l'opération: hypertension artérielle en nette régression, vessie légèrement épaissie, bilan sanguin avec clairance créatinine, à voir dans six mois pour cystoscopie
- 15 mois après l'opération: le patient va bien, pas de douleurs, aucune plainte; la dernière biologie sanguine montre une augmentation de l'urée, créat avec une IR légère; contrôle biologique dans un mois, si majoration de l'IR, voir consultation néphro
Après cela, comme tout allait bien (cystoscopie et bilans sanguins), il n'a plus consulté que son médecin traitant pour son traitement habituel contre le cholestérol et le contrôle de l'hypertension. Les résultats d'anapath n'ont été connus que lorsque les métastases ont été découvertes, par hasard.
Si vous pensez qu’il y’a eu négligence médicale, voire une faute, vous pouvez demander des explications au directeur de l’etablissement où votre époux a été opéré. En fonction de la réponse, vous pourrez, seule ou en vous faisant assister, déposer une plainte pour faire la lumière sur ce dossier.
Dr A.Marceau
La plainte a été déposée; il a fallu 4 ans pour constituer le dossier. Il y a bien eu négligence dans la transmission des résultats. Mais l'argument qui est utilisé est que, qu'on sache ou qu'on ne sache pas que le rein était cancéreux, ça n'aurait absolument rien changé.
Mon avis, après m'être longuement documentée, est que:
1) sachant qu'il y avait carcinome, on aurait dû procéder à une néphrectomie élargie (avec les ganglions)
2) le suivi aurait été autre: on aurait systématiquement recherché des métastases en procédant autrement que par bilan sanguin et cystoscopie
3) une chimiothérapie préventive aurait pu être enclenchée pour éviter les métastases
4) la chimio par gemzar cisplatine étant préconisée pour les cancers de la vessie et le taux de mortalité des cancers du rein métastasés étant très importante, il était inutile d'entamer une chimio inappropriée et inefficace, qui n'a fait qu'accélérer le processus et a rendu mon mari malade alors qu'avant le diagnostic, il avait le sentiment d'aller bien.
Qu'en pensez-vous?
Les avis que vous émettez semblent fondés mais nécessitent d’être confrontés aux données du dossier médical, c’est le travail des experts qui auront à se prononcer dès lors qu’une plainte est instruite.
Dr A.Marceau
Je vous remercie.
Bonjour à tous,
Je vais essayer d'être brève:
Courant 2010, M. consulte pour une hématurie. Après examens, on constate une destruction rénale gauche sur lithiase bas uretère. Le rein gauche étant non fonctionnel, il est décidé de l'enlever, ce que M. souhaite faire en milieu universitaire. Après néphro-urétérectomie gauche laparoscopique par voie intra-péritonéale, le rein est analysé par le département anatomo-pathologie. L'analyse met en évidence une urétéro-hydronéphrose gauche secondaire à un carcinome papillaire de bas grade et haut grade de l'uretère gauche infiltrant par endroit le chorion et s'étendant jusqu'à 1 cm de la tranche de section distale ainsi qu'une dilatation pyélo-calicielle avec pyélonéphrite interstitielle chronique et atrophie cortico-médullaire. Il s'agit d'un stade p T1.
Pour des raisons de proximité, M. effectue le suivi post-opératoire chez son urologue habituel, qui ne reçoit pas les résultats d'anatomo-pathologie et effectue donc un suivi pour une "simple" néphrectomie. M. se remet très bien de l'opération.
Trois ans plus tard, après une chute, M. fait une radio du thorax. En plus de ses côtes cassées, on lui annonce des métastases ganglionnaires et pulmonaires, sans savoir d'où elles proviennent. Après recherche, on apprend que le carcinome était connu dans les 15 jours après l'ablation du rein en 2010.
M. est immédiatement mis sous chimiothérapie (gemzar - cisplatine), ce qui l'épuise. Deux mois plus tard, les métastases se sont propagées au foie et aux os...
Mes questions sont les suivantes:
- la néphrectomie sans ablation des ganglions lymphatiques était-elle suffisante?
- le fait de ne pas avoir communiqué la nature cancéreuse du rein et de l'uretère enlevés a-t-il amoindri les chances de s'en sortir de M.?
- qu'aurait-on pu faire de plus si on avait connu les résultats de l'analyse du rein après l'opération?
- le traitement par chimiothérapie mis en place alors que le cancer était métastasé avait-il une chance de guérir M. ou de l'aider à survivre plus longtemps? Si oui, à quel pourcentage? Sinon, pourquoi l'avoir entrepris?
M. était mon mari. Et je ne peux toujours pas me convaincre que tout a été fait pour le sauver. Merci d'avance pour vos réponses, réflexions, adresses utiles.