Besoin de réponse / Comment gérer

8 commentaires
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deb01960

Bonjour a tous
Je suis nouvelle sur le forum, alors voila je me lance car j'ai l'impression que personne n arrive à me comprend, du haut de mes 28 ans, je viens d'apprendre que ma maman à un cancer de phase 3(reins/vessie). Je sais que je ne devrais pas me plaindre de ma situation, je suis en assez bonne santé mais je n'arrive pas a intégrer l'idée qu'elle puisse partir. L'année dernière on était passer pas loin de la catastrophe (Cancer de l'utérus opérer en urgence). Je suis en colère après le monde entier, comme si personne ne pouvait comprendre ce qui se passe dans ma tête. Si j'écoute les personnes autour de moi j'ai l'impression que eux voient cela comme un rhume ou une banale angine et moi que le monde s'écroule.
Mon papa lui n'ai pas du tout démonstratif et ne s'épanche pas mais c'est un autre sujet ... Je fais des effort pour ne pas pleurer de rester forte parce que c'est pas de pleurer qui va soigner cette merde
J'ai fais des recherches sur internet (oui je sais le syndrome google c'est mal) parce que je n'ai pas de réponses à mes questions et je n'en peu plus de reste dans le vague ... 38% de survie je n'accepte pas ce chiffre. Comment gérer vous le quotidien ? Je ne vis plus chez mes parents depuis mars 2017 donc tout récent mais je me sens coupable d'être chez moi d'essayer de faire des projets j’hésite a rendre mon appartement pour soutenir mes parents être plus présente au quotidien.
Je suis très proche de ma maman (banale comme explication je sais) mais ca reste une maman
Je m'adresse sur ce forum pour y trouver réconfort et aide
Merci pour vos réponses

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Dr A.Marceau

Bonjour,
C'est juste de dire qu'on n'anticipe peu sinon pas le départ d'un père ou d'une mère. Et heureusement du reste car c'est un événement inéluctable et s'il fallait y penser chaque jour, la vie serait vite insupportable. C'est donc un élément à intégrer au fil des ans car plus les parents vieillissent et plus cette événement inéluctable se rapproche. Pour autant, rien ne dit que votre mère ne sera pas sinon guérie du moins mise en rémission de ce cancer.
Entourez la de toute votre affection mais vivez votre vie, c'est essentiel. Ne gardez pas toute cette peine pour vous seule, parlez-en avec vos proches, vos amis. Et ne jugez pas votre père, il réagit à sa façon, comme il peut.
Si tout cela est trop difficile, n'hésitez pas à vous adresser au comité départemental de La Ligue le plus proche de chez vous, vous y trouverez une écoute et un soutien bienveillant.
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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Gaelle.T

Bonjour,
je suis dans le même cas, ma mère est atteinte d'un cancer urinaire découvert au stade 3 avec envahissement ganglionnaire. Elle va bientôt rentrée en hospitalisation à domicile et je m'occupe de préparer son retour à la maison. Mon père est sous le choc et plutôt déprimée. J'habite à 150 km et je vais chez mes parents le weekend voir parfois en semaine pour les aider. Je culpabilise de ne pas être présente constamment aux côtés de ma mère pour l'accompagner, je culpabilise d'habiter loin aussi. J'ai toujours l'impression de ne pas en faire assez J'ai du mal à gérer ce sentiment. Mais c'est aussi cette distance qui sauve, c'est de ne pas être constamment dans le quotidien de la maladie. J'ai l'impression qu'on ressent un peu la même chose.

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deb01960

Dr A Marceau, j'accepterai plus facilement le départ de ma maman si c'était a cause de la vieillesse que de la maladie parce que c'est injuste. C est sur que rien dit que ma maman ne sera pas en rémission mais le cancer c'est déclaré en seulement 3 mois ..; donc vu a la vitesse a laquelle il est apparut cela me fais froid dans le dos quand on sait que 3 mois avant visite de contrôle et rien nada. J essaie d'être présente au quotidien (un avantage quand on habite a 30 km). J'aimera i tellement partager ma peine mais j'ai l'impression que personne ne comprend ou que l'on prend cela a la légère (mais certaines douleurs ne se peuvent pas se partagés) concernant mon papa je ne peu pas le juger le pauvre chacun gère les choses a sa manière.
Le comité départemental de La Ligue proche de chez moi est ouvert a tous et tous les jours ?

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deb01960

Gaelle T
Je me sens complètement dépassé par cette situation, je culpabilise tout le temps de faire des projets de vacances d'achat de maison ...
Tout le temps l'impression de ne pas en faire assez
38 % de survie ... je ne fais plus d'illusion je sais qu'au fond de moi même elle est condamnée
Je sais que je ne devrais pas parler de la sorte mais je pense qu'il vaut mieux être réaliste ...

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marionD261

Bonsoir déborah,

Je ne peux que comprendre toutes vos réactions et vos sentiments....
J'ai 30 ans et on vient de diagnostiquer un cancer ovarien de stade 3 à ma maman qui a 57 ans et qui jusque là était en excellente santé.
L'annonce est pour moi un véritable traumatisme, j'ai l'impression de vivre un cauchemar et d'être entrainé dans un tourbillon...
Je ne m'étais jamais dit qu'il pourrait arriver quelque chose si tôt à mes parents et j 'ai du mal à accepter l'inacceptable.
Mon père et mon frère en parle comme d'un vilain rhume qui sera soigné d'ici quelques mois...
Moi je suis dans le milieu médical, et je sais qu'il s'agit d'un cancer assassin, agressif, dont la chirurgie va être lourde et qui a de fort taux de récidive.
Ma maman est jeune, combattante et bien entourée.
Elle se repose beaucoup sur moi : nous sommes proches et je suis la plus à même de comprendre les termes techniques dans notre famille.
Moi j'ai une peur viscérale de la perdre qui ne me quitte pas, depuis une semaine je ne dors plus, je ne mange pas beaucoup, je pleure énormement. J'ai beaucoup de mal à encaisser cette terrible nouvelle...
Bien sûr, devant elle je suis forte, optimiste et soutenante mais dès que je me retrouve seule j'ai de terribles angoisses.
Et pourtant je lui dois de me battre avec elle, de me relever pour mon mari et mes deux filles qui ont 4 ans et 10 mois.
J'espère pouvoir trouver les outils nécessaires pour traverser cette étape.
Je vous souhaite un bon courage à vous, votre maman et votre famille

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Dr A.Marceau

Bonsoir Déborah,
Oui, les comités départementaux de La Ligue sont ouverts à tous. Vous pouvez appeler avanr de vous y rendre afin de vous assurer des heures d'ouverture. Les coordonnées sont disponibles sur ce site (onglet La Ligue près de chez vous).
Bon courage à vous et à Marion
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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emilinina

Bonjour à vous, non il faut garder espoir et ne pas se fier au pourcentage de survie ... ma mère a un cancer du pancréas et si j'en écoute les pourcentages de survie il ne faut rien espérer! chaque personne est différente et réagit au traitement de différente manière, donc oui il faut garder espoir pour vous, pour elle et pour votre famille.
On en veut à la terre entière et on ne comprend pas pourquoi c'est notre mère qui est touché. Et je n'imagine pas un instant ma vie sans elle mais la vie normale continue et cela aussi fait du bien à elle et à vous. Je ne pense pas qu'elle aimerait que nous arrêtions nos vies pour elle. J'ai de la chance nous vivons tous ensemble donc nous profitons de chaque moment mais nous construisons aussi notre maison, nous pensons aussi avoir un autre enfant, alors qu'à l'annonce de la maladie je voulais tout plaquer : arrêter le projet de notre maison, arrêter de travailler, penser à un autre enfant : impossible il ne verrait peut être jamais sa grand mère...
Tout ça pour dire : aimer, aider votre maman du mieux que vous le pouvez et faite ce que vous souhaitez pour elle : si vous voulez déménager et revenir habiter chez vos parent faites le (ma sœur l'a fait!) mais surtout ne regrettez aucun de vos choix!
Je vous envoie toutes les ondes positives du monde pour votre famille, votre maman et vous!
Cordialement.
Emilie

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samar

Bonjour à tous,

J’ai été dans votre situation, un jour…

Ma maman a eu un cancer de l’utérus il y a 21 ans. Elle et moi étions totalement fusionnelles, autant dire que le cordon n’a jamais été coupé. J’ai redouté sa disparition toute ma vie, depuis que je suis enfant. Je me disais tout le temps que je ne lui survivrais pas si elle disparaissait un jour. Quand j’ai appris sa maladie, j’ai immédiatement demandé ma mutation professionnelle. J’ai assisté à sa lente mais inexorable dégradation physique, à sa peur de nous quitter, à ses moments de panique, à ses souffrances sur la fin… Mais nous étions ensemble et j’ai gardé l’espoir qu’elle s’en sortirait, même quand elle a sombré dans le coma peu avant sa mort. Elle était heureuse que je sois près d’elle, elle me disait que je la rassurais.

Mon père a toujours été dans le déni mais j’ai vite compris que c’était pour lui une façon de se protéger. Il était totalement démuni, il tournait en rond, il pouvait parfois être cruel avec ma mère parce qu’il voulait qu’elle soit « comme avant ». Son seul moyen d’affronter la maladie de ma mère était de ne pas la voir, de faire comme si de rien n’était. Je ne l’ai pas jugé car son attitude était aussi l’expression d’une souffrance. C’est sans doute ce qui l’a aidé à « accepter » inconsciemment l’inconcevable, ce qu’on remet toujours à plus tard, plus loin, qui n’arrive qu’aux autres…

On souffre plus de la souffrance de ceux qu’on aime que de la sienne propre, probablement parce qu’on pense pouvoir agir sur notre douleur personnelle alors que le contrôle de celle des autres nous échappe, nous est inaccessible donc impossible à apaiser. On est alors renvoyé à son impuissance, à sa fragilité, à sa précarité et ça nous révolte, forcément.

On ne meurt pas tous d’un cancer et pas nécessairement tout de suite : j’ai eu un cancer à mon tour (du sein) à évolution rapide, de grade 3, multifocal, métastasé au premier ganglion. C’était il y a 4 ans. Pendant mon traitement, j’ai eu un grave accident de voiture dont je suis sortie avec seulement quelques contusions, j’aurais donc pu mourir sur la route et non de la maladie… Mes examens de contrôle sont normaux et j’ai repris une vie normale depuis longtemps. Ma mère vit paisiblement en moi, elle ne souffre plus, moi non plus. Désormais, elle m’accompagne partout où je suis, où je vais…

A mon avis, la meilleure façon d’accompagner un malade, c’est d’accepter sa maladie, de croire de toutes ses forces en sa guérison, de vivre au présent, d’être près de lui… Ne pas chercher à se mettre à sa place car on ne l’est pas et on ne peut pas.

Je voudrais terminer ce courrier un peu long (je m’en excuse) par cette phrase de mon compagnon quand nous sommes sortis, silencieux, du cabinet du chirurgien qui venait de nous annoncer le verdict : « Tu vas faire tout ce que tu peux de ton côté et moi je ferai tout ce que je peux du mien ». Il avait compris que nous allions nous battre ensemble contre le même ennemi, mais pas du même côté, ni avec les mêmes armes. C’est cela aussi, aider, aimer ; d’ailleurs, entre ces deux mots, seule une lettre change… L’important, c’est de vivre de manière à ne rien avoir à regretter.

Du fond du cœur avec vous.
Anne-Marie

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