Bonsoir Kate ,
C'est vrai que c'est injuste le cancer , pourquoi nous et pas un autre , moi j'étais pénard avec ma femme , mon boulot de mécano , la baraque payée ,55 ans et boum le cancer du poumon ,sur le coup on en veut a la terre entière et cinq années après toujours le cancer mais métastasé au cerveau , 6O ans et en retraite , alors miracle ? ché pas , je vais a l'église , je prie , j'allume des vautives , enfin je fais tout pour rester sur le plancher des vaches ,j'ai pas peur de mourir , j'ai juste pas envi de mourir encore , chui bien , je fais mon pti train train au jour le jour en profitant un max de tout et j'ai juste envi que ça ne s'arrête jamais , enfin pas de suite koi ,je vise la très très longue rémission histoire de ne pas faire comme tout le monde et surtout de déjouer les statistiques très sombre du cancer du poumon .
En tous les cas bienvenue sur le forum chère amie , votre récit est très clair et agréable a lire de plus vous êtes au bonne endroit car malheureusement ici on ne connait que trop bien le sujet .
Le cancer ces pleins d'étapes et la première pour votre maman sera sans aucun doute de reprendre un peu de force pour affronter cette chimio , le combat va être dur mais c'est jouable , rien n'est perdu d'avance , il faut juste y croire car les traitements peuvent donner de très bons résultats .
Allez courage a vous deux , soyez fortes ...
Bonsoir à tous,
Je m'appelle Catherine et j'ai 40 ans. Il y a quelques jours, nous avons appris que ma maman souffrait d'un cancer du poumon stade IV avec des métastases à la colonne, à la hanche, aux ganglions et à l'omoplate. Cette annonce m'a plongée dans un état de sidération. Ma maman fume depuis son adolescence et pourtant jamais je n'ai imaginé qu'elle puisse souffrir d'un tel cancer. Elle a bien eu il y a 20 ans un cancer du sein, elle est d'ailleurs porteuse de la mutation génétique BRCA1, et pourtant je reste interdite par cette nouvelle comme si là chose était impossible. C'était sans doute une forme de déni, voire de naïveté. Il faut dire que maman a toujours été d'une énergie folle, n'a jamais eu la moindre toux avant ces dernières semaines, le moindre symptôme d'une attaque pulmonaire ou d'un affaiblissement quelconque. Elle a bêtement chuté il y a deux mois et s'est fracturé le radius. Il a fallu l'opérer en urgence et c'est la première fois que je l'ai vue en vraie grande souffrance physique. Elle a pris jusqu'à 5 paracétamol par jour et cela a provoqué une intoxication du foie et une perte de poids consécutive qui n'a quasiment pas stoppé depuis. Comme elle s'est mise a tousser après son intervention, son médecin a jugé nécessaire de lui faire passer un scanner thoracique qui a révélé une masse de plus de 5cm dans le poumon gauche ainsi qu'un épanchement pleural. Elle est hospitalisée depuis lundi et on lui a fait passer une coronarographie afin de déterminer si l'eau qu'elle avait dans les poumons pouvait résulter d'un affaiblissement du muscle cardiaque ou d'artères bouchées ; il s'avère que son coeur va plutôt bien, c'est d'ailleurs la seule bonne nouvelle. Les médecins veulent maintenant lui faire passer une colonoscopie ainsi qu'une échographie thyroïdienne car le pet-scan montre des "traces" suspectes à ces niveaux. Elle a 72 ans et ne pèse plus aujourd'hui que 42kg pour 1m53 (52kg il y a deux mois). Les médecins préconisent la pose d'une sonde pour l'aider à ingurgiter davantage de calories. Elle a toujours de l'appétit mais un gain de poids est nécessaire pour pouvoir affronter une future chimio. Nous n'avons pas encore les résultats de sa biopsie et pourtant son oncologue a évoqué préférentiellement ce traitement. Cela m'a étonnée et j'en viens à penser qu'au vu de l'étendue de la maladie c'est peut-être le traitement le plus agressif qui aura le plus de chance de fonctionner. Ce raisonnement est peut-être totalement erroné mais j'ai envie et besoin d'y croire. Nous savons qu'à ce stade, aucune guérison n'est possible mais je ne peux m'empêcher d'espérer qu'un miracle se produise. Ma maman est veuve depuis 2ans. Mon papa est resté en soins palliatifs à la maison pendant plus d'1 an des suites d'une BPCO. Cet enchaînement de malheurs fait ressortir beaucoup de colère en moi et j'éprouve aussi de la honte à ne pas avoir été plus vigilante vis-à-vis de ma mère. Je sais ce qu'est une maladie pulmonaire, je sais ce qui dans la grande majorité des cas la provoque et pourtant je n'ai jamais pensé à la pousser à passer des examens réguliers ou même à arrêter de fumer parce que la perspective d'une seconde maladie me semblait impensable. Pourquoi "l'univers" s'acharnerait-il sur nous ? Tous ceux qui sont frappés par la maladie doivent se dire que c'est injuste et nous ne faisons pas exception. Oui, je trouve que ce que nous vivons est injuste mais cette lamentation même ne changera rien à notre sort. Je prends la vie au jour le jour et les futilités, les petits tracas du quotidien qui par le passé pouvaient parfois m'affecter me semblent aujourd'hui bien ridicules. J'ai l'impression et c'est un paradoxe, d'avoir à la fois perdu le goût de la vie mais d'avoir aussi compris à quel point elle peut être belle dans ses déclinaisons les plus humbles, dans les toutes petites choses qu'elle nous accorde sans contrepartie. Je ne sais pas si ce goût reviendra ou s'il est perdu pour toujours et je crois que j'ai surtout peur de le découvrir. Pour ceux qui me liront je regrette que ce message soit si pessimiste mais ce forum est probablement le seul endroit où je me sens capable d'exprimer sincèrement ce que je ressens.
Catherine