Bonjour,
Votre témoignage est très émouvant et beaucoup d'internautes qui le liront sur ce forum retrouveront dans vos propos des sentiments qu'ils ont eux-mêmes vécus en perdant un père ou une mère.
Le travail de deuil est long, mais le temps fait son œuvre, sans qu'on oublie quoi que ce soit, on s'habitue peu à peu à vivre sans l'être cher.
Mais selon les personnes, ce travail de deuil est plus ou moins difficile. N'hésitez pas à rechercher du réconfort auprès d'autres personnes également confrontées à la perte d'un être cher, les groupes de parole peuvent vous y aider.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
Déjà un mois...
Bonjour,
Comme je vous comprend... ma maman est atteinte d’un cancer du poumon à petites cellules ce cancer est très agressif. Elle a 61 ans donc plutôt jeune pour nous quitter et je me permettrais pas de vous dire que votre père ai bien vécu. Perdre un parent, qu’il ai 30-40-90 ans fais horriblement mal. La seule chose que l’ont veux c’est de les voir partir dans de bonnes conditions, sans souffrance ni maladie. Les voir partir de vieillesse fais mal, mais ça fais encore plus mal quand on sait ce qu’ils ont endurer avant ça.
N’écoutez pas les personnes qui vous disent ce genres de choses. Elles sont nocifs.
Perdre un père, une mère n’est pas anodin et on ne s’en remet jamais, on apprend juste à vivre avec.
Je vous souhaite du courage à vous et à vos proches.
La vie est belle et cruelle à la fois.
Bien à. Vous,
Laurette.
Je vous remercie beaucoup, Laurette, pour votre message. Il est reconfortant de partager ses états d'âme avec quelqu' un qui passe par les mêmes épreuves de la vie et de ce fait puisse comprendre ce qu'on ressent. . Profitez bien de tous les moments que vous passez avec votre maman, car ces moments sont très préssieux. Moi, avec le recul, je comprend que j'étais trop dans le déni, croyant en sa guérison jusqu'à ses derniers jours. Cela m'a empêché de lui dire au revoir, même si j'étais toujours près de lui. J'ai l'impréssion que la mort me l'a arraché trop brusquement. Je ne réalise toujours pas qu'il n'est plus de ce monde...
Demain il fera déjà un mois que j'ai perdu mon papa. Il avait 86 ans et a eu le cancer de la prostate neuroendocrinien avec les métastases au cerveau dans les derniers mois de sa vie.
Certains me disent: "Mais il a quand-même vécu une longue vie, ce n'est pas comme si il était parti à 40 ans!" Ca ne me console pas du tout. Pourquoi quelqu'un qui ne fumait pas, ne buvait pas, faisait du sport, était accueillant, souriant, aimait la compagnie des gens et la vie en générale devait partir de cette façon ?
Je pense à lui tous les jours. Le moindre petit détail me rappelle lui et je pleure, même en dehors de chez moi. Je n'arrive pas à retenir mes émotions. Il est resté chez moi les 2 derniers mois de sa vie jusqu'à son dernier souffle. Mon appartement est plein de ses affaires, de ses empreintes et ca me fait tellement mal de voir qu'il n'est plus là !
Il a été malade pendant 13 mois. J’ai partagé toute cette période avec lui, en l'accompagnant à tous ses rdv médicaux, décryptant ses prises de sang, ses examens médicaux. C'était notre combat à nous deux. Il comptait tellement sur moi, en disant à tout le monde qu'il serait perdu sans sa fille ! Et ca me rendait forte, fière et responsable de mon papa. C'était la première fois dans sa vie qu'il était vraiment malade et je sais qu'il se sentait rassuré de me sentir à ses côtés.
En février, après les 6 séances de chimiothérapie son cancer était stabilisé. On parlait pratiquement de guérison. J'étais contente et lui aussi. Il se sentait de nouveau fort et heureux.
Mais le bonheur n'a pas duré longtemps. En fin de juin il était hospitalisé pour les problèmes de reins dus à la hausse de la créatinine et, en le trouvant trop confus dans ses propos suite à l’anesthésie générale on lui a passé le IRM d'où on a détecté les lésions cérébrales. Pour moi c'était la fin du monde, une chose impensable, une horreur ! Je suis rentré de l'hôpital à pied , en pleurant tout au long du chemin. Mon papa, lui, n'a rien compris. On lui a fait 10 séances de radiothérapie sur tout le cerveau et il se demandait pourquoi ils n'arrivent toujours pas à voir ce qu'ils cherchent ! Mon pauvre papa chéri…
Au retour chez lui, il a presque tout de suite reperdu ses cheveux, qu'il venait juste de retrouver après les chimio. Il perdait l'équilibre, tombait. Il ne se souvenait plus comment il utilisait sa cuisinière, le micro-ondes… Finalement, on a décidé qu'il allait déménager pour vivre avec moi et mes deux enfants adolescents, en croyant toujours dans sa guérison.
Mais son état s'aggravait d'un jour à l'autre. D'un adulte il est passé à un enfant. J’ai dû lui réapprendre les gestes simples : se brosser les dents, laver les mains, manger, boire… marcher.
J'étais le plus possible avec lui, en le laissant le moins possible seul, mes enfants m’épaulant autant qu'ils pouvaient. Beaucoup de gens me conseillaient de l'hospitaliser, mais je voulais le garder près de moi jusqu'au bout, même si je ne voulais pas croire que la fin serait si proche.
J'étais là quand il a rendu son dernier souffle. Ca m'a fait très mal, mais j’étais contente d'être près de lui et de ne pas apprendre cela par téléphone. J'espère, que ca lui a aidé d'être avec nous, sa famille.
Aujourd'hui, j’essaye d'apprendre vivre sans mon papa. Mais je me sens vide, pour l'instant rien ne me fait plaisir. On dirait, que j’ai perdu le goût à la vie. Je regarde les gens et les choses différemment, sans joie. La présence de mon papa me manque, sa voix, son sourire. J'ai l'impression que je ne pourrai plus jamais être vraiment heureuse, car je ne pourrai plus partager mes joies avec mon papa…