Désemparée, à bout de force par moment

Bonjour,
Il arrive malheureusement assez souvent qu'un patient à qui on a annoncé une maladie grave, réagisse de la sorte. C'est l'expression d'une rébellion contre le sort : "pourquoi cela tombe-t-il sur moi, c'est injuste !". Et c'est alors l'entourage le plus proche qui peut servir d'exutoire, de "bouc émissaire".
Cette réaction, généralement, est transitoire, le temps que le patient se résigne à accepter la situation.
Vous ne pouvez faire preuve que de patience, sans pour autant accepter ce qui pourrait s'assimiler à de la maltraitance.
Bien cordialement
Dr A.Marceau

Coucou Laurence, je ne sais pas trop quoi vous dire, parce que moi je suis côté malade, mais j'ai pas l'impression de maltraiter mon époux comme le fait votre mari, et encore moins les soignants.. Moi ils ont toujours très humains avec moi et ma famille.. Il est vrai que c'est tellement dur cette saloperie de K, qu'il est difficile de juger.. Je ne peux que vous apporter mon soutien, alors courage pour la suite.. Bises
Chantal.

Bonjour Laurence,
En complément de la réponse du Dr Marceau je voudrais vous dire qu'un malade du cancer même métastatique n'a pas tous les droits a la maison et encore moins de jouer le tyran,moi si je me comporte comme çà il y a grande chance pour que je trouve une paires de valises a la porte et que mme ROB me demande d'aller voir ailleurs si c'est mieux,et après 40 ans de vie commune pas trop envi de quitter mon petit nid douillet.
Bon j'y vais un peu fort mais attention il y a plus de séparation que l'on pense dès que le cancer franchi le seuil de la maison.
Lors de l'annonce terrible du cancer ni l'un ni l'autre n'est préparé,c'est une bombe,alors il va falloir gérer tout cela du mieux possible,en faisant des concessions chacun de son côté,et s'adapter a la situation au fur et a mesure,ya pas de recette miracle,il faut que chacun y mette du sien.
Petit conseil,ne pas enfantaliser un malade du cancer,laissez le faire tout ce qu'il peut ,on a toujours tendance a vouloir faire trop,moi perso chui le gros chouchou de la maison,mais rassurez vous je n'en abuse pas.
Vous savez un malade peut parfaitement vivre une vie proche de la normale,par contre çà peut être très dur,compliqué,mais je peux vous garantir que tout peut aussi très bien se passer.
Votre chéri peut venir sur ce forum déverser ces angoisses,sa tristesse,ces craintes,il trouvera toujours une oreille attentive pour lui répondre.
Bon courage a vous deux.

Bonsoir Laurence,
J'accompagne également mon mari dans cette période extrêmement difficile et je gere aussi toute l'intendance, mais je l'ai toujours fait car il était très pris par son travail.
Moralement pour moi ce qui est très dur c'est la peur de le perdre et cela me mine. En revanche, même s'il compte sur moi pour certaines choses il ne s'est jamais comporté comme un tyran.
Même si on peut tout à fait comprendre que cette maladie est un rouleau compresseur pour un malade, cela n'autorise pas à se comporter de la sorte. Lui en avez vous parlé ? N'était il pas déjà comme cela auparavant ?
Je pense que reprendre le travail va vous sortir un peu de cette situation.
Bon courage
Valérie

Bonsoir,
Vous faites bien de décharger votre épuisement sur ce forum. J'ai apprécié la réponse du Dr. Marceau, je crois que c'est la première fois que je lis une réponse comme cela. Vous savez quoi Fleur, ça va faire 1 an tout pile que j'ai fini mes traitements contre un cancer du sein (le 9 août 2021), et je n'ai toujours pas "accepté la situation". Je cherche toujours à comprendre pourquoi je suis tombée malade... Je suis toujours en colère, à l'époque c'est mon compagnon qui faisait bien souvent le punching ball, aujourd'hui c'est parfois ma famille, mais le plus souvent c'est contre moi-même et je me prends des gros coups d'angoisse toute seule. Par contre, je gérais intégralement mon dossier médical et la majorité de la maison aussi.
J'ai quitté mon compagnon après mes traitements. On s'entend beaucoup mieux maintenant. Même si l'un comme l'autre, on a encore du boulot pour aller "bien".
Bref assez parlé de moi. Vous devez penser à vous, vous n'êtes pas infirmière ni psy. Reprendre le travail vous fera du bien. Si votre compagnon ne peut pas faire ses démarches seul, dites-lui de contacter les assistantes sociales de l'hôpital. Il y a des psychologues dans les services d'oncologie, vous pouvez aller les voir à 2, ou seule, des sexologues aussi...
N'oubliez pas de penser à vous. Il existe toujours des solutions.
Courage et bonne nuit

Bonjour. Ce n’est pas une situation évidente à vivre, l’annonce de la maladie est compliquée et le sentiment d’injustice est très fort. C’est fatigant du côté du proche aussi. Je ne sais quoi vous dire à part bon courage, c’est difficile à traverser de votre côté également même si ce n’est pas vous qui êtes malade ; vous êtes en 1ère ligne. En revanche, vous pouvez l’épauler sans pour autant tout accepter… vous pourriez tenter d’en discuter avec lui…
J’accompagne mon compagnon également mais je n’ai pas vécu ce que vous décrivez… ça nous a soudé encore plus mais il faut beaucoup communiquer et ne pas hésiter à se faire accompagner (psy etc) chacun de votre côté. . Je gère pas mal le côté administratif car je sais qu’il n’aime pas trop ça et moi ça « me plaît ». Il faut trouver votre équilibre dans cette nouvelle vie. L’annonce de la maladie et ce que ça engendre; ça chamboule une vie et votre couple par conséquence. Le fait de reprendre le travail va peut-être vous aider à prendre du recul et à voir un peu autre chose… même si ça sera encore une fois un nouvel équilibre à trouver.
Bon courage à vous
Solène

Bonjour Fleur,
Je rejoins les avis des zamis et j'insiste sur le fait que vous ne devez pas vous laisser maltraiter, ça n'aiderait en rien votre mari et ça vous coulerait encore plus....
L'avis du docteur Marceau est juste et plein de bienveillance, et on aimerait entendre souvent ces paroles venant des médecins....
Bon courage