Bonjour,
Votre témoignage est émouvant et vous dites clairement combien les sentiments peuvent être ambivalents face à une personne souffrant d'une maladie cruelle comme le cancer peut l'être parfois sinon souvent. Sentiments ambivalents car d'un côté on aime la personne, on voudrait tout faire pour lui venir en aide, la soutenir, mais d'un autre côté, on se heurte parfois (c'est votre cas) à un caractère dont certains traits sont exacerbés par la maladie au point de rendre la vie à deux très difficile, voire impossible.
Il ne faut pas culpabiliser, vous faites ce que vous pouvez, vous lui témoignez votre affection, votre amour, mais vous vous protégez aussi comme vous protégez vos enfants.
Il faut laisser à votre compagnon le temps d'encaisser le choc, de passer cette phase difficile du traitement. Il sait qu'il peut compter sur vous, sur votre affection, mais il n'y est actuellement pas réceptif ; peut-être reviendra-t-il vers vous dans quelques semaines. En attendant, n'hésitez pas à solliciter de l'aide sous forme d'un soutien psychologique que vous pourrez trouver soit auprès du Comité départemental de La Ligue le plus proche de chez vous, soit en appelant le 0800 940 939 aux heures ouvrables, un conseiller de La Ligue pourra vous écouter et vous apporter des conseils.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
j'ai honte et culpabilise
Miiss papillon, je voulais simplement vous dire que j ai été touché par votre témoignage et vous dire de ne pas culpabiliser.
Vous aussi vous souffrez, vous aussi vous vivez cette maladie, et vous aussi avez des émotions.
Vous avez le droit de vous plaindre, d être triste, en colère, inquiète. ..
Vous n avez pas une position facile car en plus de devoir vous gérer vous avez à gérer le quotidien et à préserver vos enfants..
Si dans votre entourage il n y a pas d ecoute attentive et bienveillante vous pouvez en effet contacter un psychologue de la ligue contre le cancer..
Moi aussi mon mari, atteint d un cancer, connait des episodes plus ou moins nombreux d émotions exacerbées à mon encontre ou l encontre de ma fille.
Et pour avoir discuter avec plusieurs personnes, c est malheureusement souvent le cas pour les accompagnants.
Nous en avons parler aussi avec son oncologue pour baisser même stopper la cortisone qu il en a pendant sa cure de chimio. Cortisone qui peut favoriser de l agressivité.
Ceci n empêche pas que c est dur voire par certains moments insupportables à vivre et que la souffrance n est pas le propre de celui ou celle qui est atteint par cette horrible maladie mais qu elle touche tout le monde de la famille par ricochet.
Prenez soin de vous. Prendre soin de soi et se permettre d avoir des espaces pour poser son sac à dos, permet de mieux être 'armėe' pour accompagner le proche malade et être dans la vie pour ses enfants.
Je vous souhaite de trouver rapidement des moments de paix, sérénité, indispensable.
Bon courage à vous votre conjoint et vos enfants.
bonjour à tous.
Cela fait plusieurs jours que je lis sans oser poster mais là je ne sais plus vers qui me tourner.
Je pose le décor: mon copain (qui a une fille d'une précédente union) et moi (deux garçons d'une précédente union), on ne vit pas encore ensemble. Il à 43 ans et je viens d'en avoir 31.
Mon copain à eu un cancer de la gorge en décembre 2014 il la fait des rayons, c'est parti rapidement. Plus rien jusqu'à début mars 2016. je l'ai poussé à consulter car il avait de nouveau mal à la gorge (je pense qu'il avait peur du résultat) et quelques mois plus tard il a refait des examens sans me le dire et c'était revenu (plus gros et plus près des cordes vocales).
S'en est suivi des désaccords car il ne voulait pas entendre parler de chimio etc...et me demandait de ne pas essayer de le convaincre. J'ai accepté en ayant profondément mal au cœur.
Suite à des vacances avec sa fille, il est revenu sur sa décision. Début de chimio en août. Il l'a très bien supportée, il allait même travailler (6/7 jrs) alors que je lui demandais de faire doucement, de se ménager. Il s'est rasé la tête, je l'aidais. ça lui faisait effectivement des trous, mais aujourd'hui tout a très bien repoussé. Mais la radiothérapie, là....c'est infernal. Je ne le reconnais plus, même lui se sent différent. J'ai fini par lui dire qu'il était exécrable, que j'étais fatiguée de tout ça et depuis vendredi il a décidé qu'on en se verrait plus. Il pense que je ne mérite pas ce qu'il me faire vivre d’autant qu'il ne s'en rend pas compte. Il m'a du coup appris que le matin même au travail on lui a dit exactement la même chose .... C'est horrible, je regrette sincèrement et amèrement ce que je lui ai dis, j’aurais pu avoir plus de tact ou continuer à prendre sur moi, mais même mes enfants devenaient ses souffres douleurs et ça, ça ne passe pas. Ma sœur a raison sur le fait que, moi après tout, je n'ai pas à me plaindre, je suis en vie et en parfaite santé. Mais je ne suis pas aussi forte que ce que tout le monde pense, je ne suis pas (plus) capable de soutenir l'homme que j'aime plus que tout, car ce n'est plus lui que j'ai en face, mais quelqu'un qui subit des effets secondaires violents et qui souffre aussi bien physiquement que moralement.
Je lui ai fais mes excuses bien entendu, mais ça ne change rien au fait que je ne sais plus quoi dire et quoi faire pour lui; maintenant que nous ne nous verrons plus pendant des semaines voire des mois, tout dépend de lui. Je ne veux pas passer mon temps à le harceler et être un boulet mais je ne veux pas non plus qu'il pense que a y est c'est fini, je l'ai oublié et m'en suis débarrassé (il est très susceptible dernièrement). On avait en projet de d'avoir un bébé....Lui surtout en voulait un mais après l'annonce de la maladie et les traitements, c'est moi qui bloque. Trop égoïste de ma part je sais, car je pense à ce que sera ma vie s'il vient à décéder?? trois enfants à charge, seule. Enfin, seule n'est pas le souci c'est plutôt SANS LUI qui me pose problème. Et lui me dit "comme je suis condamné, je n'ai pas le droit d'avoir un enfant?". Et il a raison, bien sûr qu'il à ce droit autant que quiconque...
Comment faites vous, tous, pour aider au mieux vos proches? que dîtes vous? que faîtes vous pour eux? moi je suis désemparée, je ne sais plus.
merci à vous qui prendrez le temps de me lire et de me répondre.
courage à tous aussi.
Miiss-papillon