Bonjour Bulle,
Lire votre post ne m'a pas demandé de la patience, au contraire, je l'ai trouvé très intéressant, très juste et plein de beaux sentiments et de sensibilité. Je comprends votre état d'esprit. Comment ne pas avoir d'inquiétude, d'angoisses quand on est confronté à cette épreuve, et quand on y a déjà été confronté par ailleurs. Je ne pense pas qu'il y ait de conseils particuliers à vous donner, vous semblez aborder cette aventure avec le mental qu'il faut. Pour ce qui est de la mammo, franchement, allez-y cool. Ma maman a eu un cancer du sein il y a près de 40 ans, s'en est sortie et nous a quittés il y a 5 ans, à l'âge de 94 ans. Je précise qu'elle n'est pas décédée de ce cancer, donc : Haut les cœurs ! pour revenir à la mammo, j'en fais une chaque année depuis 40 ans et je préfère ça à une rage de dents ou à me coincer les doigts dans une porte ! Courage pour la suite et donnez-nous des nouvelles !
Ma grande sœur a un cancer du sein.
Bonjour Louison, merci beaucoup pour votre retour bienveillant. Cela fait du bien. Voici quelques nouvelles, j'ai passé une écho (et non une mammo) car je suis trop jeune pour faire cet examen. L'écho était nickel et j'aurai un suivi préventif. C'est une bonne étape qui a rassuré ma sœur. Cette dernière est en train de mettre une raclée au cancer avec une force mentale exemplaire. Ses tumeurs se réduisent considérablement. L'hormonothérapie lui convient, elle s’accommode des effets secondaires, travaille tant que c'est possible et elle continue la danse. Elle a opté pour la pose de clip sur les tumeurs en attendant une éventuelle ablation. Le plus tard possible. J'espère que cela continuera en ce sens. Merci encore pour votre soutien!
Bonjour, je vous écris un peu perdue ne sachant pas à qui m'adresser véritablement.
Ma grande sœur de 47 ans m'a annoncé qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Elle s’est excusée de m’annoncer son diagnostic car elle a l’impression de disséminer de nouveau le malheur dans notre famille qui a déjà bien souffert (nos grands-parents, nos parents et plusieurs oncles et tantes sont tous décédés de maladie). Ma sœur a pris soin de moi toute ma vie. Nous avons 17 ans d'écart. Ca été un choc.
Je lui ai répondu qu’elle n’a rien fait de mal, qu’on ne choisit pas ce genre de choses car je ne veux pas qu’elle garde cela en tête. Elle se montre combative et arrive à communiquer sur ce qu’elle ressent et ce qu’elle vit durant les examens. Ce qui me soulage car j’avais peur que cela devienne un tabou comme pour ma mère. Ma mère n’a jamais souhaité communiquer sur sa tumeur et est morte alors qu’elle nous avait dit que tout irait bien. J’avais 8 ans. J’ai compris plus tard à l’âge adulte en discutant avec mes sœurs justement l’étendue de sa maladie et le déni prononcé de ma mère concernant la situation (refus de soins en premier lieu).
J’ai créé un groupe de discussion pour toute ma fratrie, car notre sœur est dans le Sud, nous sommes dans le Nord. Nous essayons d’entretenir le soutien même à distance. Elle est bien entourée par son mari et son fils majeur. Ce dernier qui a toujours été très taiseux nous parle un peu plus et s’exprime. Ils font tout pour que les examens ne soient « qu’une partie de la journée », ils enchaînent souvent avec une activité qui fait plaisir à ma sœur. Même une activité maison pour ne pas forcer sur son énergie. Elle a commencé l’hormonothérapie, elle est très fatiguée et a souvent froid mais elle le vit plutôt correctement. Elle peut encore travailler ce qui est important pour elle. Elle devra avoir une mastectomie du sein gauche, puis de la chimiothérapie selon les résultats. Elle nous a expliqué qu’elle a décidé de prendre une étape à la fois pour ne pas trop angoisser. Elle peut continuer sa passion qui est la danse ce qui était sa plus grosse inquiétude. Son employeur qu’elle connaît depuis des années s’est également arrangé pour qu’elle n’ait pas de perte de salaire quel que soit le temps d’arrêt.
Nous avons partagé toutes ces bonnes nouvelles tous ensemble, ce qui me soulage c’est qu’elle arrive même à plaisanter de ses phobies ; les piqûres, le scan / l’Irm, elle qui est claustrophobe. Je suis admirative de sa combativité et je ne manque jamais de l'encourager et de lui faire des petites surprises. Cartes, fleurs, photos de notre quotidien des moments rigolos, positifs ou parfois des galères (pneu crevé etc) pour en rire. Elle m’a expliqué qu’il y avait un avant/après l’annonce d’un cancer. Elle nous a demandé de ne pas se centrer que sur elle et que la vie continue, chacun à ses tracas.
Elle reste à l’écoute, je n’arrive pas à avoir d’enfant car j’ai quelques soucis de santé moi-même. Je suis la dernière des sœurs et elle a toujours été une deuxième maman pour moi alors son réconfort m’est précieux. Ce qui me déstabilise car parfois je culpabilise de pleurer pour une déception, un énième test négatif alors qu'il y a "plus grave". J’ai besoin d’elle et du coup j’ai peur de trop lui en demander. Je ne veux pas dramatiser et je veux aussi prendre en compte ses besoins sans changer mon comportement. Je ne veux pas être insensible « faire comme si tout allait bien » et je ne veux pas la cajoler non plus car je sais qu’elle n’aime pas ça. Si vous avez un conseil, je suis preneuse !
Par ailleurs, elle nous a demandé de passer une mammographie car nous avons perdu deux tantes également du cancer du sein. J’en ai discuté avec mon médecin qui trouve cela judicieux également surtout avant une grossesse éventuelle, au moins cela sera fait. Je viens d’avoir 31 ans et j’avoue que passer une mammographie c’est une étape pour moi. Je sais que la prévention prime mais j’ai quelques inquiétudes. On me dit que c’est douloureux, ou désagréable selon la sensibilité de chacune. Je le ferai pour ma sœur, et pour moi être tranquille d’esprit mais si vous avez également des conseils de préparation physique et ou mental je prends ! Mon médecin est très sympa mais c’est un homme. Ma sœur a souffert mais parce que son sein était déjà en souffrance. Mes autres sœurs sont restées évasives.
Ce qui est certain c’est que quel que soit le nombre de gens malades que j’ai pu avoir dans mon entourage, chaque maladie/ cancer de mes proches à des âges différents est vécu différemment. J’ai peur de perdre ma sœur c’est vrai, cela me briserait même si la vie continuerait, mais j’espère que sa combativité et les traitement lui permettront une rémission.
Voila c’est tout pour aujourd’hui. Merci vraiment du fond du cœur à ceux et celles qui auront eu la patience de me lire . Bon courage et bonne journée quel que soit votre combat !