Bonsoir Sandrine ,
Ce cancer avait décidé de vous séparer tous les deux mais il na pas pu vous empêchez de chérir votre mari jusqu'à sous dernier souffle, main dans la main, et ça c'est juste remarquable.
Bien sûr que vous avez fait ce qu'il y a de plus beau , reste maintenant au temps d'apaiser cette souffrance et on sait qu'il le fera , mais rien ne sera plus comme avant ...
Bonne nuit ...
Bonjour à tous,
Je vais essayer de vous aider à travers mon récent vécu, je me présente Sandrine, 50 ans et veuve (je déteste ce mot) depuis 5 mois. Mon mari est parti en 7 mois suite à un cancer de la vessie stade 4 agressif.
Nous avons apprit y a bientôt un an qu'il avait un cancer, le jour ou notre vie a basculé. J'ai pleuré pendant plus de trois jours, ne comprenant pas ce qu'il nous arrivait, j'étais en colère, choqué et triste. Mais j'étais surtout là pour combattre cette merde, ce combat on va le mener à deux. Tout s'enchaine très vite au vu du stade du cancer, il commence la chimio et il fait une embolie pulmonaire qui a été prit à temps heureusement, arrêt de la chimio bien sûr ce qui n'a pas arrangé les choses. Il perd beaucoup de poids, en tout il a perdu 36 kilos. On reprend la chimio, complication à nouveau entre son rein, manque de plaquette etc..Et en Janvier on nous annonce que la chimio n'a pas d'effet, on tente l'immunothérapie, il a du faire deux séances. Son état a continué d'empirer, il ne mangeait plus, il perdait du poids, son moral est au plus bas..Un matin les pompiers sont venus le chercher à la maison, c'était juste un aller à la clinique. J'insiste au vu de son état que l'on avance son tep-scan en urgence, et les résultats tombent, le cancer est plus fort, il est partout, c'est finit, nous sommes le 23 Mars. Le 26 Mars il devient confus, il n'y a plus d'échanges, le 30 mars on le plonge dans le coma et le 02 avril, jour de ma fête il est partit.
J'ai toujours été là à chacun de ces rendez-vous avec le cancérologue, chaque hospitalisation et je me suis mise en arrêt deux mois avant qu'il ne parte pour être avec lui un maximum, car même si les médecins ne disait rien, je savais, il savait. J'ai vu mon mari changeait complétement, devenir cette personne amaigrie, malade, remplit de douleur. Nous avons parlés de tout, même de ce qu'il voulait pendant et après, car pour moi c'était important de respecter ce qu'il souhaitait pour la suite. Je me souviens du medecin qui me dit on peut l'aider, 3 jours avant son décès, c'est à dire l'opérer, sans réfléchir j'ai répondu non, car je savais qu'il ne voulait plus d'opération d'acharnement. Dire oui c'est être égoïste et je ne le voulais pas, c'était juste repousser l'inévitable.
Il faut parler de tout et de rien, de ce qu'il veut ou ne veut pas, il faut être ouvert et même si certains sujets sont durs, il faut le faire. Nous l'avons fait et heureusement, car je suis arrivée un midi il était confus alors que la veille il parlait et depuis ce moment on ne pouvait plus se parler et je ne regrette pas de l'avoir fait en amont.
A aujourd'hui je suis triste, en colère toujours, je fais beaucoup de crise d'angoisse, je pleure, je dors avec son teeshirt, il me manque horriblement. Je déteste ces dates comme ce samedi 1 an que l'on apprenait sa maladie, ou dans 8 jours sa fête ou dans un mois nos anniversaire car nous avons 1 jours de décalage, ces dates me font mal. Cette douleur en moi, je ne peux lui donner un nom, mais elle fait mal.
Profitez de la vie, car un jour tout peut basculer, échanger un maximum avec la personne malade. J'ai même à son insu enregistrer mon mari pour pouvoir l'entendre.
On m'a dit que j'avais fait ce qu'il y a de plus beau, c'est à dire lui tenir la main jusqu'au bon, et même si c'est dur, je ne regrette pas de l'avoir fait.
Prenez soin de vous.