Bonjour Anne,
Votre témoignage est bouleversant mais beaucoup d'entre nous se retrouveront dans ces lignes que vous avez si bien écrites.
La mort d'un parent, mère ou père, est toujours dramatique, surtout quand on est encore jeune et qu'on aurait voulu profiter d'elle ou de lui pour encore de nombreuses années. On perd d'une certaine façon sa jeunesse et on se sent plus vulnérable car on n'a plus cette protection de la mère ou du père, si précieuse, si réconfortante depuis la naissance.
Votre chagrin est immense, c'est normal, mais il ne faut surtout pas vous replier sur vous-même. Car vous n'êtes pas seule à connaître cette rupture si douloureuse et il faut savoir en parler avec d'autres, pour continuer à aller de l'avant.
On n'oublie pas l'être tant aimé mais progressivement, on s'habitue à vivre sans sa présence physique.
Pour vous aider, n'hésitez pas à faire appel aux conseillers de La Ligue, qui sont à votre écoute au 0 810 111 101. Ou bien rejoignez un groupe de parole en vous adressant au comité départemental de La Ligue le plus proche de chez vous.
Bien cordialement
Dr A.Marceau
Perte d'un être cher
Chère Anne,
Je ne peux que comprendre ta souffrance ayant vécu la même il y a quelques mois. Pour une jeune femme, perdre sa maman est surement l'épreuve la plus douloureuse.
Le sentiment de manque se mêle à la culpabilité de ne pas avoir pu l'aider, les souvenirs difficiles se superposent sur les souvenirs heureux...
Cela fait sept mois pour ma part et la douleur est toujours aussi vive. Je ne peux pas te dire que le temps va effacer cette douleur, ce n'est pas le cas. Mais tu vas apprendre à vivre avec et en faire ta force. Quand les problèmes s'accumulent et que j'ai envie de craquer, je pense à ma mère et je me dis qu'elle n'aurait pas craqué, qu'elle aurait continué à se battre comme elle l'a fait contre sa maladie.
Ne te replie pas sur toi-même. Essaie de sortir, vois des amis, accroche toi à une activité. S'arrêter de vivre n'est pas une solution, et surtout ça n'est pas juste pour les personnes qui ne sont plus là et qui auraient aimé vivre tout ce qu'il te reste à vivre.
Je t'envoie toutes mes pensées et toute ma force, relève la tête et pense que ta maman n'a pas disparu, elle est une partie de toi.
Pauline
Bonjour Anne, je me retrouve complètement dans tes propos, j'ai perdu mon papa il y a à peine deux mois et le chagrin est plus intense maintenant qu'au moment de ses obsèques. Je me rend compte de l'injustice maintenant... Ne te replis surtout pas sur toi meme et pleure quand tu en as besoin c'est comme ça que je vois les choses et me dis que mon papa ne voudrait pas me voir anéantis car il ne l'était pas lui meme pendant sa maladie ! Essaie de te remémorer les moments géniaux que tu as pu passer avec ta maman car ce sont ses pensées la qui doivent être dans ton esprit. Nos êtres chers ne voudraient pas nous voir ainsi. Je suis de tout cœur avec toi et à ta disposition si tu veux discuter car moi aussi j'ai besoin d'echanger avec des personnes qui vivent la même chose que moi. Bon courage. Melanie
Il y a trois ans, on avait diagnostiqué à ma mère un cancer du sein. J'avais appris la nouvelle quelques mois plus tard, et j'étais dévastée. Malgré tout, je profitais de ma mère et nos liens se sont resserrés. Un an après, j'ai dû m'éloigner pour les études. Je rentrais la voir un week end sur deux et les vacances. Déjà là, ces absences me pesaient, et j'étais triste quand je n'étais pas avec elle. Par contre, quand je rentrais, je profitais de chaque seconde pour passer du temps avec elle. A 20 ans, j'avais l'impression d'en avoir perdu 15, j'étais complètement dépendante de ma mère. Je connaissais la gravité des cancers, mais je savais aussi que les cancers du sein avaient de bons pronostics en termes de rémission. Ma mère ne me parlait pas beaucoup de sa maladie, et j'avais trop peur des réponses pour lui poser des questions, mais je croyais fermement en un espoir de guérison. Au bout de deux ans et demi, elle est entrée à l'hôpital pour une opération. Ce n'était pas la première fois. L'opération s'est bien passée, elle prévoyait de venir me rendre visite le week end prochain. Mais les médecins ont décidé de la garder à l'hôpital car elle était trop faible, c'est donc moi qui suis venue la voir. Elle est restée un mois à l'hôpital, jusqu'au bout je croyais en son rétablissement. Elle marchait, discutait, blaguais. Je rentrais tous les week end et passait la voir à l'hôpital dès ma sortie du train. Un jour, je l'ai vue dans son lit, elle avait du mal à parler, elle était très fatiguée. Ça m'a anéantie de la voir comme ça. Cet état a duré une semaine ou deux, chaque jour empirant un peu plus. A la fin, elle ne parlait plus, puis elle ne bougeait plus, elle n'ouvrait plus les yeux. Elle est restée une semaine à dormir comme ça. Je lui tenais la main, lui parlait, lui disait de revenir. Elle est décédée il y a deux mois. La voir sans vie a été le moment le plus dur de mon existence. Puis il y a eu l'enterrement, et les vacances. Elles ont été bien remplies, ce qui m'a occupé l'esprit. J'ai repris les cours il y a une semaine, et il y a quelques jours c'était l'anniversaire macabre des deux mois de son départ. Elle me manque tellement. Je pensais que la douleur s'atténuerai peu à peu au fil des jours, mais en fait elle n'arrête pas d'augmenter. J'ai tellement mal. Le soir, au lieu de sortir comme les jeunes de mon âge, je suis dans mon lit à pleurer. Je préfère rester seule car personne ne peut me comprendre. Je n'arrive plus à vivre, je ne sais pas quoi faire pour aller mieux. Je voudrais juste qu'elle revienne et redevenir sa petite fille, qu'elle me prenne dans ses bras et m'embrasse, retrouver nos petites habitudes. Je n’aurais jamais imaginé avoir si mal, je ne sais pas quoi faire.