Une épreuve chaque nouveau jour...

2 commentaires
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Sandrine78

Bonjour à tous,
Mon mari atteint d'un cancer a 54 ans et moi, son épouse, j'ai 48 ans. Cela fait presque 4 ans que nous vivons avec son cancer (poumon, métastase dans le tête, métastase colonne vertébrale). Je suis sous antidépresseur, mais je n'en peux plus de vivre comme ça. Mon mari et moi, nous ne vivons plus ensemble, nous cohabitons, c'est devenu un malade et je suis devenue son assistante de vie (en plus de mon travail). Il pèse tout juste 50 kg pour 1m78, mange très peu à cause de ses journées de chimio, ne fait plus rien du tout, à part rester sur le canapé à dormir et regarder la télé (ce n'est pas un reproche). Avec tout ça, il est devenu très dur (il l'était déjà un peu), exigeant, il râle constamment, ne sourit quasiment jamais, il me reproche de petites choses alors que je suis là tous les jours pour lui, que je fais tout... Je ne cherche pas à me plaindre, mais je souffre tellement de cette situation qui dure et dure encore, c'est long et pesant, je ne sais plus quoi dire ou quoi faire pour le satisfaire, un fossé se creuse et je le regrette. Je ne suis pas surhumaine... Si vous vivez la même situation et que vous avez des conseils pour assister au mieux son conjoint atteint d'un cancer, je suis preneuse. Je suis aussi d'accord pour échanger en dehors du forum.
On est la veille de Noël et me voilà ici, j'ai vraiment besoin d'échanger avec des personnes qui peuvent me comprendre.
Merci par avance pour l'attention que vous porterez à mon message.
Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année, malgré la situation.
Sandrine78

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Dr A.Marceau

Bonjour Sandrine,
Merci pour votre témoignage. Je suis certain que de nombreux internautes trouveront dans ce témoignage des similitudes avec ce qu'ils vivent. Mais il est vrai qu'à la veille de Noël, un tel témoignage est peut être encore plus chargé d'émotion.
Vous avez raison d'insister sur les difficultés que rencontrent aussi les aidants, ceux qui accompagnent au jour le jour un malade confronté au cancer.
N'hésitez pas à rejoindre un groupe de paroles, vous pourrez aussi y trouver du réconfort. Pour cela, le comité départemental de La Ligue pourra vous aider.
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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danaëlle

Bonjour Sandrine(78),

J'ai lu votre témoignage ...ne ne ferai pas mentir le Dr A. Marceau. Nous devons être nombreux, accompagnant-compagne/compagnon/conjoint-e etc ...à vivre les mêmes difficultés, au-delà du lien que nous pouvons avoir avec notre "moitié" malade.
Je vis également les mêmes difficultés à la grande différence que mon compagnon n'est pas un râleur, et ne me reproche rien ...au contraire.
Mais c'est moi qui finit par lui reprocher que son "putain" de cancer le rend égocentrique. Bien entendu, je ne lui reproche pas de mettre son énergie à sa survie ; je ne lui reproche de pas de s'économiser non plus ...mais il m'est difficile, comme pour vous, sur le long terme (cela fait 1 an que son cancer est devenu invalidant. Les 10 précédentes années, il était comme une maladie chronique peu envahissante, nous rappelant de ci de là à son bon souvenir, histoire de se rappeler que la vie pouvait être courte), de mettre en œuvre tout ce qui est dans mon possible pour lui simplifier la vie et ....rien ou si peu. Je peine à le voir ainsi, je peine à nous supporter de la sorte. J'ai le même âge que vous et je n'ai rien perdu de l'élan vital, mais je ne suis pas malade !
Qu'y faire ?
Eviter de penser, de ruminer, bien dormir ...et je ne sais pas, pas plus que vous. Je tâtonne
Nous ne sommes pas sur-humain(es). Pour ma part, de temps à autre, je râle, je pleure et m'autorise à lui rappeler que je suis sa compagne et non son aide-soignante ....ça fait écho et effet quelques temps et puis il faut recommencer !
Je m'efforce aussi d'apporter de la vie à la maison en invitant les copains ...pour éviter que l'on se renferme trop mais cela me demande de l'énergie que je n'ai pas toujours car il faut alors faire les courses, préparer le repas ....en plus d'un travail à plein temps +++
Cela écrit, je ne pense pas qu'il y ait de solution miracle. Ce que nous vivons est objectivement difficile et douloureux. D'autres l'ont vécu avant nous et s'en sont sorties/ou remises ....pourquoi pas nous ?

Bon courage Sandrine ...et que 2017 vous apporte quelques sourires et plaisirs
Gabrielle

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