Gérer le deuil après la mort de son mari des suites du cancer

15 commentaires
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MLaure

Bonjour,
En février dernier les médecins ont diagnostiqué un cancer des poumons à mon mari, il a fallu gérer cette nouvelle affreuse alors que j'étais enceinte de 3 mois. Un médecin m'a dit qu'il avait un cancer stade 4 phase finale et qu'il ne sortirait jamais de l'hôpital. Avec l'amour et son courage il s'est battu contre cette maladie affreuse. En juillet il a fait une rechute. Depuis début août il avait un nouveau traitement très difficile. Début octobre il a été hospitalisé pour une très grosse embolie pulmonaire. Aujourd'hui, malheureusement il nous a quitté et laisse une famille et une petite fille de 3 mois. J'aimerai avoir des témoignages pour me dire comment gérer le deuil car vivre avec cette maladie est vraiment très difficile, pour le malade c'est terrible mais pour les accompagnants c'est la souffrance au quotidien mais dans le silence pour ne pas inquiéter le malade, le stress et l'angoisse en permanence. Je vous remercie de tous vos conseils.
MLaure

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Dr A.Marceau

Bonjour Marie-Laure,
Le drame que vous avez vécu est très dur et on imagine la difficulté que vous avez à faire le travail de deuil. Celui-ci est souvent long et pour vous faire aider, vous pouvez éventuellement compter sur des personnes qui ont elles aussi été confrontées au cancer et à la mort d'un proche. Vous pourriez ainsi trouver assistance et réconfort auprès du Comité départemental de La Ligue le plus proche de chez vous.
Je vous souhaite beaucoup de courage pour surmonter cette épreuve,
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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VicBu

Bonjour,

Fin janvier dernier après seulement 3 semaines de douleurs dorsales, on a diagnostiqué à mon mari de 31 ans un cholangiocarcinome avec extension ganglionnaire. Il était en parfaite santé, courait trois fois par semaine, aucun antécédent. J’etais Enceinte de 4 mois.
Nous avons très rapidement été pris en charge avec un début de chimiothérapie en moins d’une Semaine . Celle-ci n’a pas fonctionné et l’etat général de mon mari s’est très rapidement dégradé. Les médecins qui se sont occupés de lui étaient davantage intéressés par cette tumeur incroyablement agressive sans précédent.
Il nous a quitté après seulement 3 mois de combat et je ne sais pas comment survivre sans lui, je ne sais pas comment envisager cette vie cauchemardesque à peine 10 mois après
Notre mariage.
Si quelque chose vous a aidé MLaure, je suis preneuse car même si je suis très entourée, je supporte difficilement les encouragements et mots d’espoir de mon entourage familial et amical qui ne peux pas comprendre ... et dont la vie continue avec des projets, des nouvelles grossesses, des voyages , etc... alors que la nôtre a été fauchée en plein envol.

Merci beaucoup de votre aide.

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MLaure

Bonjour,

Je comprends tellement la peine qui est la votre et même si vos proches semblent comprendre "et se mettre à votre place" personne ne peut comprendre aussi bien que vous le trou dans lequel vous tombez. Vous êtes très entourée mais en même temps tellement seule. Il faut que vous trouviez la force pour votre enfant qui a besoin de vous. Il a besoin d'une maman qui va bien. Je sais c'est dingue de dire ça mais c'est vrai. Pour l'instant c'est de la survie et cela va durer encore un peu je ne vous le cache pas. Prenez le temps de passer par toutes les étapes du deuil qui sont obligatoires et nécessaires. Il est parti il y a si peu. Je sais que vous aimeriez ne plus souffir et que tout aille très vite. Prenez le temps de pleurer pour évacuer votre colère. Cette année va être l'année de toutes les premières fois et ça aussi c'est difficile.
Alors ce qui m'a aidé c'est l'amour que je lui porte pour pouvoir avancer et me battre pour que ma famille ne manque de rien, et je fais tout ce qui peut faire du bien à ma tête, du sport, une thérapie (qui est nécessaire), des massages etc... ne pensez pas au futur c'est bien trop tôt, un pas après l'autre.
Mon mari m'a quitté il y a un an et demi et je continue de pleurer...mais moins souvent. Je m'autorise le droit de rire sans culpabilité, car ce sentiment vous allez l'avoir aussi. Vous interdire de rire par culpabilité. La vie va reprendre doucement mais laissez vous du temps. Le deuil est une épreuve si difficile surtout à nos âges. Ne craignez pas de fuire les diners où il n'y a que des couples, je refuse encore ces diners. Ecoutez votre coeur. Soyez à l'ecoute de vos sentiments et ne soyez pas dur avec vous même. Pour l'instant soyez en colère car c'est la première étape du deuil, faites vous aider par un psy car l'entourage ne peut pas comprendre ce que vous ressentez. Personne ne peut comprendre tant qu'il n'est pas passé par là.
J'espère vous avoir un peu aidé.
Je vous souhaite beaucoup de courage.
Sincèrement

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VicBu

Bonjour MLaure,

pardon d'avoir mis tant de temps à vous répondre alors que vous m'aviez répondu si vite, mais les émotions se mélangent tant, il m'est si difficile de trouver des mots qui prennent un sens. Je pourrais écrire écrire et encore écrire des milliers de ligne qui n'auraient aucun sens.

Merci de vos mots, ça aide de pouvoir échanger avec des personnes qui ont réellement connu cela. Ma tolérance aux conseils extérieurs de gens bienveillants mais qui, non , ne peuvent pas se mettre à votre place, est si variable avec les jours. Je ne me reconnais pas dans cette situation, cette agressivité, cette absence d'ouverture aux autres, d'empathie aux problèmes des gens autour de moi qui me paraissent si dérisoires.

Cela fait 1 mois que mon mari est parti. L'accouchement est imminent, il n'aura même pas eu la chance de tenir son enfant dans les bras, ni de le voir, même pas une fois. Je ne sais pas comment avancer depuis cela, c'est notre premier bébé, je ne sais pas comment élever un enfant qui naît orphelin de père alors que c'était tant un bébé de l'amour. Nous nous aimions tant. Je voudrais être 6 mois en arrière pour pouvoir le diagnostiquer à temps ou 3 ans en avant mais là maintenant, c'est trop dur.

Que n'aurais-je pour ne jamais rejoindre notre terrible groupe ? Que n'aurais-je pour avoir ne serait-ce que quelques mois de plus avec lui ? Il y a tant de culpabilité de n'avoir rien vu d'autant que je suis médecin et que c'est moi qui l'ai diagnostiqué mais il ne se plaignait de rien auparavant ...

Le temps semble la seule réponse unanime des personnes qui l'ont vraiment vécu. Je suis une thérapie qui pour l'instant est un soutien bien sûr mais tout me semble si inefficace, si vain...

J'espère que vous allez mieux, j'espère que votre fille va bien.
Merci encore pour votre réponse. Merci de votre aide.

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MLaure

Bonjour VicBu,

Pardonnez-moi à mon tour d'avoir mis autant de temps à vous répondre. Je suis très émue de lire que votre accouchement est proche j'imagine votre douleur en pensant à l'absence de votre mari. En ce qui me concerne, il a eu la chance de voir sa petite fille arrivée et je sais qu'il en était très heureux. Vous verrez dans votre enfant votre mari, c'est un grand bonheur mais aussi parfois assez bouleversant. Quand je regarde ma fille je vois tellement mon mari en elle alors les larmes arrivent et je me dis que dans toute cette affreuse histoire il m'a laissé cette petite fille en cadeau.

Quant à vos réactions elles sont toutes normales. Ne vous jugez pas trop durement. Laissez vos émotions parler. Voilà mainentant plus d'an que mon mari est parti est j'ai encore parfois beaucoup de colère. Pourquoi lui, pourquoi nous, qu'ai je fait pour mériter cette horreur ??? Toutes ces questions n'auront malheureusement aucunes réponses. La culpabilité nous accompagne très souvent. Mais croyez moi, qq soient vos croyances, votre mari vous observe et il doit être fier de vous. Fier car vous vous levez tous les matins, fier car vous êtes debout malgré la douleur et vous vous appretez a endosser le rôle le plus difficile de votre vie "devenir maman".

En effet, le temps sera votre meilleur allié mais là, il est trop tôt pour vous. Tout est beaucoup trop frais. Je commence tout juste a penser à mon mari avec joie, en repensant à nos jolis souvenirs car jusqu'au présent je ne le voyais que malade et cette affreuse maladie qui a détruit notre merveilleux foyer. Nous avions tout pour être heureux mais la vie en a décidé autrement.

Aujourd'hui, je sais que je l'aimerai toute ma vie, il fera toujours parti de moi. TOUJOURS.

N'hésitez pas si vous avez besoin je serai là pour répondre à vos interrogations.

Nous devons être forte. Vous, pour ce petit ange qui va arriver et qui aura besoin de toute votre attention et de votre amour, et moi, qui doit rester forte pour mon grand garçon et ma petite fille. Ils ont besoin de nous. Ils souffrent suffisament tous les 3 de cette situation terrible.

Avec toute mon affection.

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MLaure

Bonjour VicBu,

Je souhaitais prendre de vos nouvelles et savoir si votre accouchement s'est bien passé.

A très bientôt.

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Doucette

Bonjour.

Mon mari chéri est décédé le 6 juillet dernier a l hôpital du coudray a 23h40 d un cancer foudroyant du poumon metastasé au foie....diagnostiqué début juin....la mort me la très vite pris....

Aujourd hui je suis dans un tourbillon de chagrin intense l envie de le rejoindre et très peu de personnes autour de moi...

Nous étions un couple très fusionnel sans enfant lui retraité 63 ans et moi 44 ans en activité télétravailleuse...donc 6 jours 7 nuits toujours tous les deux....et quel plaisir d etre ensemble il etait si bienveillant si dynamique si serviable si gentil...aujourdhui la solitude le désarroi sont mon quotidien....le medecin traitant m a prescrit somnifere anti depresseur anxiolytique mais je ne veux pas m assommer avec ces drogues.

Je n attends plus qu une chose...que la mort vienne a mon tour me chercher pour me délivrer.

Merci de m avoir lu.

Sophie (mon mari me surnommait Doudouce ou Doucette)

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MLaure

Bonjour Sophie,

Je viens de prendre connaissance de votre message.

Je comprends votre douleur qui est la votre pour avoir vécu la même chose. Je sais parfaitement que le chagrin vous terrasse mais vous ne pouvez pas attendre la mort. Pas à 44 ans. Dites vous que votre mari ne souhaiterait pas ça.

Il est bien trop tot pour vivre correctement mais le temps fait son oeuvre. Aujourd'hui vous survivez.

Soyez forte.

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Dr A.Marceau

Vous avez 44 ans donc de nombreuses années à vivre et j'espère que ce seront rapidement de belles années aussi. Bien sûr, vous êtes actuellement en tout début d'un travail de deuil d'autant plus difficile à faire que ce décès est survenu très subitement, que vous êtes sans enfant, que votre couple était fusionnel. Mais vos forces vitales vont petit à petit revenir, c'est aussi l'instinct de survie qui va vous aider.
N'hésitez pas à vous rendre au comité départemental de La Ligue, vous y trouverez des personnes bienveillantes qui elles aussi ont eu à affronter la maladie et parfois la mort. Vous trouverez auprès d'elles la compassion nécessaire mais aussi des forces vitales à vous transmettre.
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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Manzemique

Bonjour à tous,

Je me retrouve dans vos commentaires et dans vos histoires, que je suis actuellement en train de vivre...
J'ai perdu mon mari le 24 février 2020, d'un cancer du rein méta poumon et os...
Il avait été diagnostiqué le 28 décembre 2018, soit 3 jours après Noêl.....ambiance festive qui est tombée à l'eau.
Il est passé par tous types d'incidents en 2019, au cours desquelles il a failli partir de multiples fois, mais là, la maladie a été la plus forte et je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui nous arrive...nous avons 2 enfants de 9 et 7 ans....qu'il faut entourer comme vous l'avez tous précisé....et tant qu'on ne le vit pas, on ne peut pas le comprendre. Toutes les petites plaintes superficielles que les gens peuvent exprimer, j'aurai envie de leur dire en peine figure : "mais tu sais ce que moi je vis en ce moment ??!!!!"
On était tellement fusionnels, on s'était trouvés en fait....et c'est ça qui me dévaste aussi. Je l'ai accompagné toute l'année dernière, les rdv médicaux, les hospitalisations où j'ai dormi dans sa chambre sur un fauteuil ou sur un matelas par terre (je ne dormais pas vraiment bien étant préoccupée) les papiers médicaux qu'il faut envoyer car il était artisan, bref j'aurais décroché la lune pour lui...je lui aurai fais don de mon rein s'il avait fallu.....
Aujourd'hui, je suis anéantie, et personne ne peut me comprendre à part vous.
Je n'ai pas envie de rire des joies des familles où tout v a très bien, pas par jalousie, mais parce que pour les gens, une fois que les obsèques sont passées, on passe à autre chose. Et bien non, ce n'est pas possible de passer à autre chose, moi je ne suis pas bien et si je ne suis pas bien encore dans 6 ou 7 mois, je ne voudrais pas qu'on me dise :"bon bah ca y est maintenant, il est parti..."
ALors, je vous écris à vous car je sais que tout cela vous parle et que je saurai lire les mots justes face à notre détresse...
Bon courage à vous

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