Merci Laurence ! L'optimisme est de rigueur pour y arriver...
Et ici aussi dans le Poitou, le soleil brille.
Bon courage à vous !
Véronique
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Bonjour,
En ce jour de printemps, pour le retour de la nature à la vie, je voudrais juste apporter ce témoignage à ceux et celles qui doutent, à ceux et celles qui souffrent. Un espoir.
Nous sommes bien au XXI ème siècle et si le cancer est toujours une terrible maladie, et surtout une maladie qui fait peur parce que bien souvent trop étalée dans ses moindres détails, on peut constater que les avancées de la médecine sont extraordinaires.
Récemment, lors d’un groupe de parole avec des patients membres de la Ligue, je me suis prise à penser que, si nous vivions tous notre maladie bien différemment, nous avions tous ceci en commun et ceci dont on ne prend pas assez la mesure chaque jour en se levant : Nous sommes bien vivants ! Cela paraît être une telle évidence. Et pourtant. Pour ma part c’est presque un miracle. Et combien seraient restés en vie si la maladie avait frappé il y a cinq ou dix ans voire même moins de temps que cela ?
Eh bien oui je mesure cette chance (oui, revenir à la vie en est une) et ai cette infinie gratitude envers les chercheurs et les soignants, pour mon oncologue avec qui j’ai « fait équipe » parce que je lui ai entièrement fait confiance à partir du moment où je lui ai demandé de me dire quel serait « mon job », sans entrer dans les détails. Je connaissais l’ampleur de l’atteinte.
La vie « après » la maladie, je la vis aussi normalement que possible et ce, malgré tout ce que j’ai enduré, ayant été en soins palliatifs en mai 2017, c’est à dire mourante. Oui j’en ai gardé des stigmates. Mais oui, je vis ! Cette force vitale existe en chacun de nous. Et c’est peut-être en en prenant conscience que j’ai affronté la maladie plus sereinement. La machine de guerre était en marche, j’ai refusé de douter et me suis appliquée à surmonter un à un tous les effets secondaires des traitements que j’ai reçus. Je n’ai quasiment laissé aucune place à ma maladie qui envahissait mon corps mais qui n’allait pas me voler tout mon quotidien en occupant mon esprit. A chaque jour suffit sa peine. J’ai laissé du temps au temps mais pas à la maladie. J’ai pris patience.
Vous devez vous dire que cela a été simple pour moi ou que je suis une illuminée, mais je ne vais pas vous décrire tout ce que j’ai enduré avec un seul objectif en tête : Vivre ! C’était « mon » cancer, « ma » maladie et si personne ne savait comment je pourrais la terrasser, cela semblait impossible, j’allais mobiliser toutes mes ressources. Je me suis montrée forte pour ne pas affecter un peu plus mon entourage. Je ne me suis comparée à personne dans la même situation. Sinon c’eût été désespérant. Lorsque j’ai rencontré une psychologue, je lui ai juste dit le fond de ma pensée qui résume assez mon état d’esprit d’alors : « je sais combien cela va vous paraître farfelu dans mon état, mais dès l’instant ou j’entre en traitement, je ne le fais pas pour aller mieux mais pour guérir ». Je l’ai voulu si fort et j’y ai cru envers et contre tout...
Depuis janvier, je suis en rémission complète... J’ai néanmoins encore un traitement d’entretien toutes les trois semaines et l’aurai sans doute à vie. Pour moi, ce n’est pas cher payé et je ne me retourne pas sur mon passé. Je ne me demande pas non plus ce que sera demain avec ma maladie. Je ne veux pas conjecturer sur ce qui est inconnu de tout un chacun ou sur ce qui pourrait être « le cas en général ». Je vis l’instant présent.
Je suis comme tout le monde, unique. Et j’ai juste cherché très loin au fond de moi cette combattante de tous les instants qui allait me surprendre pour sauver ma peau. Je me devais de vivre pour mon jeune fils.
J’ajouterais que tous les soins de support peuvent permettre que la vie pendant et après le cancer se passe le mieux possible. On peut remédier à quasiment toutes les douleurs à notre époque et à beaucoup de problèmes. Le corps et l’esprit trouvent des solution avec des séances d’hypnose, psychologues, kinésithérapeutes.... Les oncologues peuvent conseiller des aides.
Je souhaite à tous ceux qui me liront de profiter de la vie qui s’offre à eux aussi pleinement que possible en savourant tous les petits plaisirs que peut receler notre quotidien, même quand tout n’est évidemment pas parfait.
Quant à travailler cela devient tout à coup un privilège pour ce qui me concerne.
Bon printemps à tous et à toutes.
Léopoldine