Les effets secondaires de la chimiothérapie
Les effets secondaires sont fréquents et d'intensité variable d'une personne à l'autre. Ils sont liés à l'action des médicaments anti-tumoraux sur les cellules cancéreuses mais également sur des cellules saines (qui se multiplient rapidement), notamment celles de la moelle osseuse, des cheveux, de la peau, etc. Ces effets indésirables peuvent être sévères et impacter la qualité de vie mais sont habituellement réversibles à l’arrêt du traitement.
Les effets secondaires
Les effets secondaires de la chimiothérapie sont fréquents et d'intensité variable d'une personne à l'autre. Ils sont liés à l'action des médicaments anti-tumoraux sur les cellules cancéreuses mais également sur des cellules saines (qui se multiplient rapidement), notamment celles de la moelle osseuse, des cheveux, de la peau, etc. Ces effets indésirables peuvent être sévères et impacter la qualité de vie mais sont habituellement réversibles à l’arrêt du traitement.
Dans tous les cas, il est essentiel d'en parler à l'équipe soignante car il existe de nombreux moyens pour rendre ces effets secondaires supportables et permettre de mener une vie aussi normale que possible. À chaque nouveau cycle de traitement, le médecin devra faire le point sur les difficultés rencontrées.
Il faut se fixer une règle simple : la chimiothérapie doit être raisonnablement supportable. Si ce n'est pas le cas, c'est anormal. Si cela ne va pas du tout dans les jours qui suivent un traitement, vous devez le dire et le signaler. Votre médecin traitant peut alors être votre interlocuteur privilégié. Il pourra vous examiner, vous conseiller, et prendre contact avec votre centre de traitement en cas de difficulté. À défaut, il ne faut pas hésiter à téléphoner directement à votre centre si le traitement ne vous paraît pas supportable. Le traitement est fait pour vous guérir et améliorer votre santé, même si passagèrement il vous met en difficultés.
Qu'est-ce qui provoque les effets secondaires ?
Les plus fréquents sont liés au fait que des médicaments anti-tumoraux ont une action sur les cellules qui se multiplient rapidement, donc les cellules cancéreuses mais également, celles de la peau, des cheveux, de la muqueuse de la bouche, de la moelle osseuse qui fabrique les globules du sang. Ainsi, explique-t-on la perte possible des cheveux et la baisse des globules blancs que l'on observe assez souvent.
Quels sont les effets secondaires les plus fréquents ?
Les modifications de la formule sanguine
La moelle osseuse produit les cellules sanguines : plaquettes, globules blancs et rouges qui sont ensuite déversés dans le sang. Il s'agit d'un tissu très actif, car le sang est en renouvellement constant. Ces cellules se multipliant rapidement, elles sont très sensibles à la chimiothérapie. Toutes les molécules anti-tumorales peuvent entraîner une diminution transitoire du nombre de cellules sanguines.
Cette diminution est connue. Elle débute habituellement une à deux semaines après la chimiothérapie. Sa durée est variable, mais habituellement de l'ordre d'une semaine. Cette diminution est habituellement sans traduction clinique et n'est pas remarquée par le patient. La baisse des cellules sanguines est souvent de courte durée, et même, si elle est importante, elle est de ce fait sans danger. Il ne faut donc pas s'affoler inutilement parce que les globules sont bas sur une prise de sang. Si ce n'est pas déjà fait, il faut cependant s'assurer que votre centre de traitement a bien eu communication des résultats et qu'il n'y a pas de mesures particulières à prendre.
Les globules blancs les plus sensibles sont les globules blancs neutrophiles. Ils sont nécessaires à la lutte contre l'infection. Une diminution du nombre de neutrophiles s'appelle une neutropénie. Elle survient temporairement dans les semaines qui suivent le traitement. Si une fièvre survient dans une période où les globules blancs sont bas, il est nécessaire de prévenir votre médecin ou le service de soins dans les meilleurs délais. Dans certains cas, pour corriger la baisse des globules blancs ou pour empêcher qu'elle ne soit trop importante, votre médecin vous prescrira des facteurs de croissance des neutrophiles. Ces substances qui s'administrent en injection sous-cutanée, à domicile, sont des sortes d'hormones de la moelle osseuse qui la font se reproduire plus vite qu'à l'ordinaire.
La diminution du nombre de globules rouges et de l'hémoglobine (ou anémie) est plus rare. Elle peut survenir à distance du traitement. Cette anémie peut être responsable de pâleur, de fatigue, voire plus rarement de difficultés à respirer ou d'étourdissements. L'anémie nécessite une transfusion de globules rouges si elle est mal supportée. On peut également recevoir de l'E.P.O, qui est l'équivalent pour les globules rouges des facteurs de croissance des neutrophiles.
La diminution du nombre de plaquettes s'appelle une thrombopénie. Les plaquettes sont nécessaires à la coagulation. La thrombopénie peut rarement entraîner des saignements (des gencives, du nez, des petites marques rouges sur la peau, etc.). Elle est plus rare que la neutropénie. Si la thrombopénie est modérée, votre médecin se contente de surveiller le nombre de plaquettes.
Les nausées et vomissements
Ils sont fréquents avec de nombreux médicaments de chimiothérapie. On parle de l'effet émétisant de la chimiothérapie. Ils peuvent survenir au moment même de la perfusion, dans les heures qui suivent, mais aussi les jours suivants, même s'il n'y a pas eu de problème le premier jour : on parle alors de vomissements retardés. Il existe une part psychologique importante dans ces phénomènes de vomissements et de nausées. Parfois, des patients ressentent des nausées avant même d'être arrivés au centre de traitement !
Il existe de nombreux traitements efficaces contre la survenue de ces nausées et vomissements. Il faut bien suivre les prescriptions, en particulier en prenant les médicaments anti-vomissements avant la chimiothérapie, de façon préventive.
Par ailleurs, si des vomissements continuent de façon importante après un traitement, en particulier après un traitement comportant des médicaments très émétisants comme le Cisplatine, cela peut poser des problèmes de déshydratation ou de fatigue du rein.
Quelques astuces en cas de nausées et vomissements :
- proposer des petits repas froids pour éviter les fortes odeurs ;
- manger lentement ;
- prendre des boissons à votre goût entre les repas : eau, infusions, jus de pomme, Coca Cola® dégazé, etc. ;
- utiliser, si besoin, une paille dans une tasse fermée pour faciliter les petites gorgées et éviter les odeurs ;
- maintenir une position assise pendant 30 min après le repas si position couchée, préférer le côté droit pour favoriser la vidange gastrique.
Diarrhée, constipation
Beaucoup de médicaments peuvent provoquer des troubles du transit, en général de façon modérée. Là aussi, il ne faut pas hésiter à traiter ces symptômes. La constipation, si elle est fréquente, doit être prévenue par un traitement quotidien. Dans tous les cas, il est important d'observer quelques règles diététiques qui vous seront expliquées par votre médecin ou une diététicienne. Certains médicaments peuvent donner des diarrhées ou des constipations plus fortes. Votre médecin vous en préviendra et vous indiquera la marche à suivre.
Perte d’appétit, perte de poids
Certaines chimiothérapies entraînent une diminution de la prise alimentaire, le plus souvent du fait d’une perte d’appétit. Si elle se prolonge plus d’une semaine, elle risque d’entraîner une perte de poids que l’on appelle « dénutrition ».
Quelques astuces en cas de perte de poids :
- favoriser l’hydratation ;
- fractionner l’alimentation en plusieurs petits repas (6 à 8 repas et collations par jour) ;
- encourager l’enrichissement de l’alimentation (beurre, sauce, jus, œuf, crème, etc.), la prise de compléments alimentaires ;
- privilégier les aliments à haute densité calorique.
La chute des cheveux
Ce n'est pas un effet secondaire grave et il est provisoire : les cheveux repoussent normalement dès que le traitement est terminé. Mais c'est un effet secondaire difficile à supporter moralement. Elle peut être limitée en suivant quelques conseils :
- le jour de la cure de chimiothérapie, il est conseillé de ne pas se brosser les cheveux ;
- pendant les 8 jours qui la suivent, il est conseillé de traiter les cheveux avec précaution (lavage à l’eau tiède, faible dose de shampooing doux, séchage à l’air libre ou à basse température, brosse à poils souples ou peigne à larges dents) ;
- entre les cures, il est recommandé d’éviter les teintures, les mises en plis, les brushings, ainsi que les permanentes qui fragilisent les cheveux.
Selon les médicaments de chimiothérapie utilisés et la durée des perfusions, un casque réfrigérant est parfois proposé pendant la séance de chimiothérapie. Celui-ci vise à limiter l’alopécie et contribue ainsi à améliorer son bien-être. Le traitement peut être alors parfois mieux supporté.
Cependant, dans certains cas, cette chute de cheveux est inévitable. Dans ce cas, il faut se résoudre à porter une perruque le temps du traitement. Certains hommes choisiront de rester chauve durant cette période. La perruque est prise en charge en partie par la Sécurité Sociale. Les mutuelles peuvent compléter le remboursement. Vous pouvez aussi faire le choix de porter un turban ou un foulard, qui peuvent être très seyants.
La fatigue
Elle est pratiquement constante au cours de la chimiothérapie et dans les jours suivants. Elle varie suivant les traitements.
Elle est liée à différentes causes :
- la maladie elle-même ;
- les effets secondaires des traitements (nausées, vomissements, perte d'appétit, diarrhée, anémie, etc.) ;
- l'anxiété et les troubles du sommeil liés aux craintes sur l'évolution de la maladie.
Elle est trop souvent minimisée par les médecins et l'entourage. Vous ne devez pas hésiter à en parler. Plusieurs actions peuvent être proposées selon les situations, les besoins et les gouts de chacun.
- la relaxation : massages et autres techniques sont bons pour le moral et favorisent le repos ;
- l’activité physique adaptée et régulière provoque une fatigue saine et facilite l’endormissement et la récupération ;
- l’alimentation peut avoir un impact sur la fatigue, un diététicien peut conseiller sur la façon de se nourrir de façon équilibrée et enfin un soutien psychologique est souvent utile.