Clarathon 2025, la force du collectif
Le Clarathon, c'est un événement sportif créé par François, en mémoire de sa fiancée Clara. Avec ses proches et amis, ils ont décidé de courir le marathon de Paris 2025 afin de collecter des fonds au profit de la Ligue contre le cancer. Au détour d'une belle vidéo, découvrez les coulisses du Clarathon, suivi par les sujets qui tenaient à cœur à François et dont il parle sans tabou.

42 coureurs en souvenir de Clara
42 coureurs en souvenir de Clara
François, le fiancé de Clara, ainsi que sa sœur Alice et son frère Thomas, nous racontent l'histoire de la naissance du Clarathon et l'importance d'un tel projet pour aller de l'avant.
« Le Clarathon, c'est le plus beau et le plus gros projet de ma vie.
L'idée du Clarathon vient de ma belle-mère, qui a reçu un mail de la Ligue contre le cancer qui parlait du marathon et elle s'est dit "pourquoi pas ?"
Elle l'a par la suite envoyé à toute la famille et j'ai des amis qui m'ont très rapidement dit que si je le faisais, ils voulaient bien le faire avec moi.
De fil en aiguille, on finit par être 42 coureurs et on prendra le départ du marathon de Paris dimanche via le dossard solidaire de la Ligue contre le cancer.
Clara soulève les foules même en étant plus là, et c'est juste magnifique. »
Le témoignage de François
Comment gérer le deuil
Au-delà du défi sportif qu'il s'est lancé avec ses proches, François souhaitait aussi lever le voile sur le tabou du deuil, sur l'importance de la vaccination ainsi que sur le rôle de proche aidant.
« Après le décès de Clara, je voulais et j’essayais assez rapidement de parler d’elle aux gens parce que j’en ressentais le besoin. Mais la plupart du temps, je me confrontais à des réactions gênées ou à une volonté de changer de sujet rapidement. Comme si on ne voulait pas « remuer le couteau dans la plaie » alors que l’effet est inverse. J’avais et j’ai toujours besoin de parler de Clara parce que ma plus grande peur, c’est d’oublier des choses, des anecdotes, des détails ou des souvenirs. J’ai presque l’impression que d’oublier des éléments d’une personne, c’est un petit peu la laisser partir une deuxième fois.
Je suis heureux aujourd’hui d’avoir trouvé en quelque sorte un moyen détourné de parler de Clara via le Clarathon. Les gens ont évidement beaucoup moins de pudeur à en parler et puis ça touche énormément de monde donc je suis content que toutes ces personnes parlent finalement de Clara.
J’ai aussi un groupe de parole rejoint en début d’année 2025 par le biais de l’association "Dialogues et solidarités" qui propose des réunions pour discuter autour du deuil et de la perte d’un(e) conjoint(e). J’ai rencontré des personnes très courageuses avec qui partager une expérience immensément difficile et commune. »
L'importance de la vaccination
« Je suis étudiant en médecine donc j’ai bien sûr été sensibilisé assez tôt autour de la problématique de la prévention. Clara était aussi sensibilisée sur le sujet puisqu’elle était vaccinée et suivait régulièrement son dépistage. Il faut rappeler que le cancer du col de l’utérus est causé dans 99,7 % des cas par une infection sexuellement transmissible au virus HPV. Il existe aujourd’hui un vaccin contre ce virus dont la couverture vaccinale chez les femmes en France est d’environ 55 %. Ce qui est insuffisant puisqu’il faudrait une couverture de 80 % pour espérer éradiquer ce cancer.
Le message que nous souhaitons faire passer est aujourd’hui surtout pour les hommes. Si plus de 50 % des femmes sont vaccinées en France, c’est seulement 26 % des hommes qui le sont alors que le vaccin est recommandé et remboursé chez les hommes aussi depuis 2021. Le virus HPV peut être à l’origine de cancer du col de l’utérus mais aussi de cancer de la gorge, de l’anus ou du pénis et concerne donc tout autant les hommes.
Une couverture vaccinale efficace permet de se protéger mais aussi de protéger son, sa ou ses partenaires…
On sait que c’est possible de le faire puisque certains pays comme le Royaume-Uni ou l’Australie ont atteint 80-90 % de couverture vaccinale permettant bientôt à l’Australie de devenir le premier pays au monde à éliminer ce cancer en 2035.
Il faut quand même se rendre compte à quel point ce serait extraordinaire de parvenir à ce résultat en France et permettre à plus de 3000 femmes par an d’éviter ce diagnostic. 40 % d’entre elles ont moins de 50 ans, Clara en avait 29 quand cette maladie l’a emporté... »
Son rôle de proche aidant
« Il n’y a pas de conseil à avoir ou donner je pense, il n’y a pas d’astuce ou de technique recommandée. J’aimais Clara, cela me suffisait à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour l’aider. Probablement pas toujours de la bonne manière et parfois de manière maladroite, mais toujours de ma manière, toujours de la manière de l’homme que Clara voulait épouser.
J’ai trop souvent fait l’erreur d’endosser le rôle de médecin mais Clara savait me le rappeler et me disait qu’elle ne voulait pas d’un soignant en plus mais qu’elle avait besoin de son conjoint.
Comme pour tous les problèmes dans la vie, c’est le dialogue le plus important et Clara m’a aussi beaucoup aidé parce qu’elle s’inquiétait pour moi et on se soutenait mutuellement. Elle me disait souvent qu’elle avait de la chance de m’avoir, je rêve chaque jour aujourd’hui de lui dire à quel point j’ai eu de la chance de l’avoir dans ma vie. »
Clara et ses proches
La Ligue accompagne les proches aidants
Le deuil est un moment difficile et douloureux, au cours duquel vous pouvez vous faire accompagner par des professionnels et bénévoles spécialisés. Ne restez pas seul(e). Les comités départementaux sont là pour vous accompagner et vous orienter. Ils proposent également des soins de support aux proches aidants.
Pour en savoir plus sur l'ensemble des démarches proposées, n'hésitez pas à consulter notre toute nouvelle brochure à destination des proches aidants.