Toujours pas d’indemnités journalières pour 13 000 femmes atteintes de cancer
Octobre rose pourrait virer au noir.
Alors que le monde entier se mobilise pour Octobre rose (contre les cancers féminins et plus particulièrement du sein), des milliers de femmes exerçant une activité salariée réduite n’ont toujours aucun espoir de toucher des indemnités journalières pendant leur arrêt maladie. Malgré la volonté des 138 parlementaires et de la CNAM de prendre en compte la précarité des parcours professionnels de ces salariées, le gouvernement, dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014, n’a pas tenu compte des attentes de la Ligue visant à résoudre une inégalité particulièrement discriminante et aux conséquences catastrophiques.
15 000 salariés atteints de cancer privés de revenus
Tout salarié doit cotiser auprès de l’Assurance maladie pour ouvrir droit aux prestations prévues par le code de la sécurité sociale en cas d’arrêt maladie ou d’invalidité. Les personnes travaillant (sous le régime général et agricole) moins de 17h30 par semaine ne remplissent pas les critères administratifs fixés par le code de la sécurité sociale, et sont de facto exclues des droits pour lesquels elles cotisent.
Ces salariés, assurés sociaux, cotisent ainsi à fonds perdus sans pouvoir prétendre à un quelconque revenu de remplacement lorsque la maladie les empêche de travailler.
Sans revenu pendant cette période, ces malades devront, de surcroît, supporter des dépenses non-remboursées laissées à leur charge (dépassements d’honoraires, franchises, prothèses capillaires, etc.).
La Ligue contre le cancer demande une réintégration des propositions de la CNAM dans le PFLSS 2014
À ce jour, le gouvernement n’a pas tenu compte de la proposition 23 de la Caisse nationale d’Assurance maladie citée dans son rapport du 11 juillet 2013 Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses, proposition qui vise à ouvrir des droits aux indemnités journalières pour les salariés ayant une petite activité.
Sans l’inscription et l’adoption de cette mesure dans le cadre du PFLSS, dont la nécessité est reconnue pas tous (Cour des Comptes, Sécurité sociale, députés toutes couleurs politiques confondues), ce sont 13 000 femmes et 2 000 hommes salariés qui seront sacrifiés encore cette année.
La Ligue contre le cancer plaide pour la réintégration dans le PFLSS pour 2014 des mesures préconisées par la CNAM, afin qu’elles puissent être débattues à l’Assemblée nationale à partir du 14 octobre prochain.