Cancer de l'intestin grêle
Les tumeurs malignes de l'intestin grêle sont très rares (moins de 5 % de l'ensemble des tumeurs malignes du tube digestif).
En France, on estime, en 2018, à 1 750 le nombre de nouveaux cas de cancer de l’intestin grêle, dont 56 % chez l’homme.
En savoir sur le cancer de l'intestin grêle
Chiffres clés
Les tumeurs malignes de l'intestin grêle sont très rares (moins de 5 % de l'ensemble des tumeurs malignes du tube digestif).
En France, on estime, en 2018, à 1 750 le nombre de nouveaux cas de cancer de l’intestin grêle, dont 56 % chez l’homme.
L’âge médian de diagnostic est de 68 ans chez l'homme et de 70 ans chez la femme[1].
Survie nette standardisée de 57 % à 5 ans pour les cas diagnostiqués entre 2010 et 2015[2].
[1] InfoCancer – Cancer du grêle - https://www.arcagy.org/infocancer/localisations/appareil-digestif/autres-cancers-du-tube-digestif/cancers-du-grele.html
[2] Institut du cancer – Intestin grêle - https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Les-donnees-sur-les-cancers/Survie-des-personnes-atteintes-de-cancer-en-France-metropolitaine/Tumeurs-solides/Intestin-grele
L’intestin grêle
L'intestin grêle, appelé aussi petit intestin, est un organe long et tubulaire qui relie l’estomac au gros intestin, et au sein duquel la majeure partie de la digestion a lieu. Il constitue les trois-quarts de l’appareil digestif et représente la partie du tube digestif la plus longue.
L'intestin grêle se subdivise en deux parties, d'abord le jéjunum, ensuite l'iléon. Il joue un rôle capital dans la digestion et l'absorption des nutriments provenant de l'alimentation. Ceux-ci traversent la muqueuse intestinale, gagnent le sang puis le foie et sont ensuite distribués dans l'ensemble de l'organisme.
[1] Cancer de l’intestin grêle - https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/cancer/cancer-intestin-grele
Types de cancers
Les tumeurs malignes de l’intestin grêle peuvent être primitives (ayant pris naissance dans l’intestin grêle) ou secondaires (localisations métastatiques dans le grêle d’une tumeur ayant pris naissance ailleurs). Les localisations secondaires sont exceptionnelles et peuvent correspondre à des métastases de tumeur du rein ou de mélanome.
Il existe quatre types histologiques principaux :
- les adénocarcinomes représentant la première étiologie en France[1] ;
- les tumeurs neuroendocrines, en particulier carcinoïdes ;
- les lymphomes.
Les localisations intestinales de la maladie de Hodgkin et des lymphomes malins non hodgkiniens sont parfois primitives et limitées mais peuvent être révélatrices d'un lymphome généralisé. Après l'appendice, le siège le plus fréquent des tumeurs carcinoïdes est l'intestin grêle.
[1] SNFGE - Adénocarcinome de l'intestin grêle https://www.snfge.org/content/13-adenocarcinome-de-lintestin-grele
Facteurs de risque
Certaines maladies prédisposent au cancer du grêle :
- des syndromes génétiques familiaux, notamment la polypose adénomateuse familiale (PAF) et le syndrome HNPCC (Hereditary Non Polyposis Collorectal Cancer ou Syndrome de Lynch). Dans ce cas, la maladie apparaît plus tôt, l'âge moyen du diagnostic étant alors de 49 ans. Il s'agit majoritairement des adénocarcinomes dont le pronostic serait meilleur ;
- la maladie cœliaque (rare) ou la maladie de Crohn[1].
[1] InfoCancer – Cancer du grêle - https://www.arcagy.org/infocancer/localisations/appareil-digestif/autres-cancers-du-tube-digestif/cancers-du-grele.html
Prévention
Le cancer de l'intestin grêle ne peut pas être prévenu par des mesures particulières.
Symptômes
Les principaux symptômes susceptibles de révéler une tumeur maligne de l'intestin grêle sont :
- un syndrome occlusif, associant des douleurs abdominales à type de coliques, des vomissements et des troubles du transit. L'arrêt complet du transit intestinal, se traduit par l’arrêt des gaz et des matières ;
- un saignement (rectorragie, sang dans les selles) ; méléna (selles noires contenant du sang) ;
- ou un syndrome carcinoïde (bouffées vasomotrices, appelées également flushs, d'une diarrhée survenant très rapidement après l'ingestion et dans laquelle on retrouve des aliments non digérés.
Parfois le diagnostic est fait lors du bilan d’une altération de l’état général, une anémie (manque de globules rouges) ou de la découverte d’une masse abdominale à la palpation[1].
[1] CHU Lyon – Cancer de l’intestin grêle - https://www.chu-lyon.fr/cancer-de-linstestin-grele
Diagnostic et bilan d’extension
Le diagnostic du cancer de l’intestin grêle repose sur divers examens médicaux d’imagerie et d’endoscopie :
- en cas de pathologie prédisposante à des localisations multiples sur l’intestin grêle, une exploration de l’intestin grêle par entéroscopie, entéroscanner ou vidéocapsule (en l’absence de lésion sténosante) peut être discutée. Pour les localisations duodénales, une écho-endoscopie digestive haute pour préciser la résécabilité tumorale en l’absence de métastase ou de tumeur jugée non résécable au scanner ;
- le scanner thoraco-abdomino-pelvien est habituellement demandé pour préciser la localisation et extension tumorale locale et l'extension à distance. L’ IRM et entéro-IRM en cas de contre-indication au scanner.
Il est également nécessaire d'y associer une exploration morphologique du foie, à la recherche de métastases.
Le dosage de l’ACE (antigène carcino-embryonnaire).
Traitements
Plusieurs méthodes de traitements sont utilisées : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie. Les décisions de traitements sont prises par différents spécialistes concernés par la prise en charge du cancer au cours de réunion de concertation multidisciplinaire.
La chirurgie
La base du traitement de la plupart des cancers du grêle : la seule façon de retirer l’ensemble des cellules cancéreuses à condition que la maladie soit localisée et de petite taille.
Le principe de la chirurgie : exérèse du cancer avec une marge distale et proximale d'au moins 5 cm, une marge circonférentielle saine et un curage ganglionnaire loco-régional adapté. Lorsque la maladie est disséminée (atteint plusieurs organes en dehors de l’intestin grêle, comme le foie par exemple), la chirurgie peut être nécessaire pour lever une occlusion digestive en enlevant la tumeur primitive ou en dérivant le tube digestif. Cette chirurgie peut parfois être remplacée par la pose de prothèses intestinales par voie endoscopique sous anesthésie générale.
Si la maladie est plus avancée une chimiothérapie peut être proposée en complément de la chirurgie. Le but de la chimiothérapie est de traiter la maladie par un effet chimique destructeur de la cellule malade en touchant les mécanismes intimes de la reproduction cellulaire. Ces produits ont l’avantage de diffuser par le sang dans l’ensemble de l’organisme, traitant toutes les localisations possibles de la maladie[1].
Les thérapies ciblées
La caractérisation moléculaire du cancer (recherche de mutations génétiques) avec en particulier la recherche de mutations RAS, BRAF, le statut HER2 avec pour corolaire la possibilité éventuelle pour le patient de participer à un essai de phase précoce ou une validation à un recours à une thérapie ciblée (anti-EGFR et immunothérapie en particulier) en réunion de concertation pluridisciplinaire[1].
[1] SNFGE - Adénocarcinome de l'intestin grêle https://www.snfge.org/content/13-adenocarcinome-de-lintestin-grele
Suivi[1]
Après traitement curatif
Chez les patients capables de supporter une réintervention ou une chimiothérapie : un examen clinique tous les 3 mois pendant 2 ans puis tous les 6 mois pendant 3 ans et une échographie abdominale ou scanner abdomino-pelvien tous les 3 à 6 mois pendant 2 ans puis tous les 6 mois pendant 3 ans.
Au cours d'une chimiothérapie palliative
Examen clinique et imagerie tous les 2 à 3 mois.
[1] SNFGE - Adénocarcinome de l'intestin grêle https://www.snfge.org/content/13-adenocarcinome-de-lintestin-grele