Septembre en Or
Cancers pédiatriques, pour une recherche à part entière
Cancers pédiatriques, pour une recherche à part entière
Depuis plusieurs années, le mois de septembre est dédié à la lutte contre les cancers de l’enfant, de l'adolescent et du jeune adulte (AJA). Chaque année en France, près de 2 500 enfants, adolescents et jeunes adultes sont touchés par ces maladies. Qualifiés de rares, ces cancers, très différents de ceux des adultes, sont la première cause de décès par maladie chez les moins de 20 ans.
Pour parvenir à guérir plus et mieux, la Ligue contre le cancer s’engage auprès de tous ceux qui font avancer la recherche sur les cancers pédiatriques. Ces 10 dernières années, elle a multiplié par 4 les montants des soutiens qu’elle accorde à la recherche sur les cancers pédiatriques et par 2 le nombre de projets financés.
Les chiffres clés
Environ 20 %
de cancers pédiatriques sont réfractaires aux traitements standards ou en rechute et leur pronostic reste insatisfaisant.
Environ 1 800 enfants
de moins de 15 ans sont touchés par la maladie sur le territoire métropolitain.
54 projets de recherche
ont été soutenus par la Ligue en 2024, pour un montant de 6,4 M€.
Le projet de Valentin Rousseau
Le projet de Valentin Rousseau
CheMiReD : dommages induits par la chimiothérapie et persistance de la maladie résiduelle minimale dans le tissu testiculaire cryoconservé (pré)pubertaire de patients atteints de leucémie aiguë
Les altérations de la fertilité constituent l’un des effets indésirables des traitements du cancer impactant le plus fortement la qualité de vie des survivants en âge de procréer. La cryopréservation du tissu testiculaire est une technique encore expérimentale, constituant aujourd’hui la seule option pour les jeunes malades prépubères chez lesquels le recueil de spermatozoïdes n’est pas possible.
Valentin Rousseau effectue sa thèse dans un des laboratoires français les plus en pointe dans le domaine de la préservation de la fertilité. Ses travaux contribuent à faire de la cryoconservation du tissu testiculaire technique une réalité clinique sûre, dénuée du risque de réintroduction de cellules malignes.
« Derrière chaque résultat, il y a une histoire humaine et une véritable période difficile pour les enfants. Ce qui me motive, c'est d'aider les patients pour leur avenir et la Ligue, en répondant toujours présent, nous permet de faire de grandes avancées. »
Le soutien de la Ligue à la recherche
Le soutien de la Ligue à la recherche
Grâce aux progrès thérapeutiques depuis une cinquantaine d’années, un peu plus de 8 enfants/adolescents sur 10 touchés par le cancer sont aujourd'hui encore en vie 5 ans après le diagnostic.
Toutefois, ces guérisons sont fréquemment obtenues au prix d’effets secondaires importants et au long cours. Par ailleurs, environ 20 % de cancers pédiatriques restent réfractaires aux traitements standards ou en rechute avec un pronostic insatisfaisant.
La Ligue est le premier et le seul financeur associatif de la recherche sur les cancers à développer un programme de financement spécifique avec une enveloppe budgétaire dédiée à la recherche sur les cancers des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Les équipes qui portent ces projets se confrontent directement aux questions scientifiques déterminantes pour le développement de traitements et de prises en charge plus adaptés aux spécificités des cancers de l’enfant et de l’adolescents.
Des projets qui ont du sens
Les recherches de l’équipe labellisée d’Olivier Ayrault permettent de mieux comprendre la diversité des tumeurs de médulloblastomes* les plus agressives. Elles révèlent des particularités – des "talons d’Achille" des cellules cancéreuses – qui constituent de nouvelles pistes pour des traitements ciblés. Sa collaboration avec l’équipe labellisée de Patrick Mehlen a récemment permis de lever le voile sur la dépendance des médulloblastomes SHH à la nétrine-1. Cette dépendance représente une piste thérapeutique de tout premier intérêt.
L’équipe dirigée par Valérie Castellani, elle aussi labellisée, travaille sur des modèles in vivo permettant d’étudier comment les processus développementaux sont détournés et exploités par les cellules embryonnaires à l’origine du médulloblastome et du neuroblastome.
*Le médulloblastome est la plus fréquente des tumeurs embryonnaires du système nerveux central. Elle se développe dans le cervelet, le plus souvent au niveau du vermis. Il s’agit d’une tumeur maligne dont le tissu a l’aspect d’un tissu embryonnaire.
Une piste thérapeutique innovante
Une piste thérapeutique innovante
Addiction à la nétrine-1, une faiblesse des médulloblastomes à exploiter
Des recherches menées par les équipes d’Olivier Ayrault et Patrick Mehlen, impliquant également plusieurs autres équipes françaises et étrangères, ont récemment mis en lumière une dépendance - une addiction - de certains médulloblastomes agressifs à la nétrine-11. Dans ces tumeurs, la nétrine-1 joue un rôle clé dans la survie des cellules cancéreuses et contribue à leur résistance à des thérapies ciblées inhibant la voie Sonic Hedgehog.
Déjà évalué chez l’adulte pour le traitement de cancers avancés, le blocage de la nétrine-1, seul ou en association avec d'autres traitements, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les médulloblastomes pédiatriques du groupe SHH.
Décoder les origines du cancer
Décoder les origines du cancer
Influence du contexte embryonnaire dans les malignances pédiatriques du système nerveux
Les cancers pédiatriques ne ressemblent pas à ceux de l’adulte car ils trouvent souvent leur origine lors du développement embryonnaire. L’équipe dirigée par Valérie Castellani est experte dans l’étude des mécanismes cellulaires et moléculaires fondamentaux qui contrôlent la formation du système nerveux chez l'embryon.
Membre du centre d’excellence South-Rock, elle applique son expertise, ainsi que les méthodes et les modèles qu’elle a développés, à l’étude de deux tumeurs pédiatriques du système nerveux dont les formes les plus à risque demeurent dévastatrices : le médulloblastome et le neuroblastome.
Comprendre pour mieux cibler les traitements
Comprendre pour mieux cibler les traitements
L’intégration protéo-métabolomique des médulloblastomes révèle des vulnérabilités dans les tumeurs les plus agressives
Les recherches d'Olivier Ayrault illustrent particulièrement bien ce qu’implique le leitmotiv "Guérir plus et guérir mieux".
Elles visent à pouvoir proposer à chaque enfant touché par le médulloblastome un traitement adapté au type particulier de sa maladie, afin de maximiser ses chances de guérison tout en limitant le plus possible les séquelles associées à la prise en charge thérapeutique.
Illuminons l'espoir !
Dans le sillage de la Société française de lutte contre les cancers et les leucémies de l'enfant et de l'adolescent (SFCE), la Ligue se mobilisera, avec de nombreuses associations, pour une soirée placée sous le signe de l'espoir !
Un événement national d'envergure, pour les enfants atteints d'un cancer, ponctué par l'illumination d'un monument, qui se tiendra simultanément dans 13 villes françaises ! Du côté de la Ligue, 4 comités se mobilisent pour porter ce message à travers le territoire : Bordeaux (CD 33), Grenoble (CD 38), Clermont-Ferrand (CD 63), Lyon (CD 69) et la Fédération (au Trocadéro à Paris). D’autres comités organisent localement des actions autour des cancers pédiatriques.
Nous vous invitons, toutes et tous, à rejoindre ce moment festif et solidaire pour faire briller haut et fort le symbole de la lutte contre les cancers pédiatriques !
Agir en collectif
Ensemble nous pouvons aller plus loin !
Aidez-nous à lutter contre les cancers pédiatriques en faisant un don à la Ligue contre le cancer et ainsi financer nos 4 missions : la recherche, l’accompagnement des personnes malades et de leurs proches, la prévention et la démocratie en santé.
Grâce à votre soutien indéfectible, la Ligue contre le cancer est le premier financeur associatif de la recherche en France !
Le communiqué de presse et la brochure sur le soutien de la Ligue
Cancers pédiatriques et malinformation
Le terme épidémie correspond à l’augmentation rapide d’une maladie à un endroit et dans un laps de temps donné. Le registre national des cancers de l’enfant (RNCE), placé sous la responsabilité de l’Inserm, recense tous les enfants et adolescents domiciliés en France et atteints d’un cancer ou de certaines tumeurs bénignes avant l’âge de 18 ans.
Les données qu’il compile – depuis 1990 pour les hémopathies malignes et 2000 pour les tumeurs solides – ne montrent pas d’augmentation importante des cas mais une incidence plutôt stable des cancers pédiatriques sur les 20 dernières années, il est donc incorrect de parler d’épidémie de cancers pédiatriques aujourd’hui en France.
Il est aujourd’hui admis que 10 à 15 % des cas de cancers pédiatriques sont liés à des facteurs génétiques favorisants. Ceci ne signifie pas pour autant que la part restante, 85-90 %, est liée à l’environnement. Des causes génétiques encore non identifiées et d’autres mécanismes comme des mutations somatiques peuvent être évoquées.
De fait, l’identification des facteurs de risques environnementaux potentiels s’impose comme un défi scientifique en raison de la rareté des tumeurs de l’enfant ainsi que de la difficulté de bien définir l’exposome depuis la période prénatale ; l’exposome des parents, notamment de la mère est également un objet d’étude. Concernant ce dernier point et les risques potentielles liés aux pesticides, le résumé de l’expertise de l’Inserm "Pesticides et santé" (2021) précise que « les études épidémiologiques sur les cancers de l’enfant permettent de conclure à une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse (exposition professionnelle ou par utilisation domestique) ou chez l’enfant et le risque de certains cancers, en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central. »
La nature biologique particulière des cancers de l’enfant (il s’agit principalement de tumeurs embryonnaires) et les conditions de leur survenue font qu’il n’est pas possible d’extrapoler à ces maladies ; ce qui est connu du rôle de l’environnement dans les cancers de l’adulte.
Les cancers pédiatriques
Chaque année depuis 2004, la Ligue maintient un appel à projets de recherche annuel récurrent sur les cancers des plus jeunes, enfants, adolescents et jeunes adultes. Sur les cinq dernières années, le montant total de l’investissement de la Ligue dans la recherche sur ces cancers s’est élevé à près de 18 M€.