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relation alcool et cancer
Alcool et cancer
La consommation d'alcool est associée de façon dose dépendance à une augmentation de l'incidence de plusieurs types de cancers. Tous les types de boissons alcoolisées semblent impliqués, ce qui indique un rôle étiologique de l'alcool ou de ses métabolites.
Chiffres et mesure du risque de cancer
Cancer buccal et cancer du pharynx
Ces deux types de cancers sont en étroite corrélation avec la consommation alcoolique.
Le tabac et l'alcool interagissent au niveau du risque de tels cancers, qui sont environ 37 fois plus élevés chez les grands buveurs / grands fumeurs, que chez les non-buveurs non-fumeurs. Parmi les non-fumeurs, les grands buveurs encourent un risque de cancer 6 fois supérieur aux abstinents. Les mêmes risques élevés ont été décrits pour toutes les catégories de boissons alcoolisées.
Il est intéressant de noter que les adeptes des bains de bouche présentent également un risque élevé de développer des cancers de la bouche, ce qui donne à penser que l'alcool influencerait la carcinogenèse plus par voie locale que par voie générale.
En dehors de l'alcool et du tabac, une mauvaise alimentation générale est fortement associée au risque de cancer buccal et de cancer du pharynx.
Alcool et cancer de l'oesophage
Le cancer de l'oesophage est fortement associé à l'alcoolisme, et ici aussi, l'alcool s'associe au tabac en majorant le risque. Même chez les non fumeurs, les grands buveurs présentent un risque 10 fois supérieur de développer un cancer de l'œsophage que les abstinents complets. Bien que le risque de cancer de l'œsophage augmente avec la quantité d'alcool absorbée, il semble que les consommateurs de boissons à haute teneur d'alcool soient plus sensibles au risque de ce type de cancer, que les buveurs de vin et de bière.
Comme dans le cas du cancer buccal et du cancer du pharynx, l'alcool aggrave les effets d'une mauvaise alimentation.
Alcool et cancer du larynx
L'alcoolisme est un facteur déterminant du cancer du larynx. Le profil de risque est comparable à celui observé dans le cadre du cancer de la bouche, du pharynx et de l'œsophage.
Alcool et cancer du foie
L'alcool est un poison avéré du foie, et la destruction des tissus hépatiques qu'il provoque peut être à l'origine de cirrhoses alcooliques, la cirrhose pouvant ensuite dégénérer en cancer du foie.
Alcool et cancer colorectal
Des études comparatives portant sur différentes populations tendent à prouver l'incidence de la consommation de boissons alcoolisées sur le risque de développement de cancers colorectaux. La bière présente une corrélation positive au cancer rectal, plus fréquemment chez l'homme que chez la femme.
Alcool et cancer du pancréas
Une pancréatite accompagnant souvent les cas de cancer du pancréas, l'incrimination de la consommation de boissons alcoolisées dans le développement de cancers du pancréas a souvent été évoquée ; l'alcoolisme entraînerait un cancer du pancréas par l'intermédiaire d'une pancréatite. Mais ce lien demeure controversé.
Alcool et cancer du sein
Dans de nombreuses études, les signes d'une relation entre l'alcoolisme et le cancer du sein sont évidents. Mais la grande variabilité des résultats et la faible pente de la courbe dose-réponse ne permettent pas de conclure de façon définitive. Certains chercheurs pensent cependant que les éléments de preuve sont suffisants pour dénoncer le rôle dose dépendant de l'absorption d'alcool dans le développement de cancers du sein.
Règles pour limiter les risques de cancer liés à l'alcoolisme
L'usage principal de boissons non alcoolisées, associé à une consommation accessoire et non habituelle de boissons alcoolisées devrait être une règle de base. La quantité, le rythme d'absorption ainsi que la qualité des boissons absorbées doivent être clairement définis.
Entre les repas, et lorsque l'estomac est vide, seule l'eau et boissons sans alcool doivent être consommées.
Pendant les repas, l'eau doit toujours constituer la boisson de base, et si une boisson alcoolisée est consommée, elle le sera en petite quantité et de façon tout à fait occasionnelle. La consommation même modérée d'alcool majore le risque de cancer.
Quantité d'alcool légale par verre
Les consommations servies dans les lieux publics, tous alcools confondus, contiennent généralement toutes la même quantité d'alcool pur, à savoir 8 à 12 g par verre.
Equivalence entre les verres d'alcool
C'est ainsi que 1 verre de vin = 1 digestif = 1 verre de cidre = 1 verre de bière = 1 porto = 1 whisky = 1 pastis = 1 verre de champagne (un verre étant à chaque fois la dose standard servie dans un « bar-café »).
L'alcool et le paradoxe français
La bonne réputation d'une consommation modérée d'alcool (environ deux verres par jours) sur la santé cardiovasculaire est controversée ; c'est ce que l'on appelle le paradoxe français, les Français buvant plus d'alcool que d'autres populations comme celle des Etats-Unis, qui ont plus de maladies cardiovasculaires. Mais l'explication peut venir d'autres facteurs que la consommation d'alcool.
Une seule certitude : l'alcool génère un grand nombre de troubles, au niveau digestif bien sûr, mais aussi nerveux, psychique et cardiovasculaire.
Moyens et aides possibles pour limiter les risques de cancer
L'alcool provoque directement 23 000 décès par an, dus aux cancers, aux cirrhoses et à l'alcoolisme. En tant que facteur associé, l'alcool est à l'origine de 45 000 décès annuels et représente la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac.
Les complications potentielles sont pour certains l'occasion de prendre conscience des risques de leur conduite d'alcoolisation. La survenue d'un événement grave lié à la consommation d'alcool est souvent le facteur déclenchant de la prise de conscience.
Quelles que soient les modalités de prise de conscience et de prise en charge, c'est le sujet qui doit pouvoir envisager son propre sevrage, étape incontournable vers la guérison. Des aides médicamenteuses, psycho-comportementales existent. Parlez-en avec votre médecin !